Petit retour sur la trame bleue et verte

Nous voulons revenir un peu sur la « trame bleue et verte » dont il a été parlé hier, parce que nous craignons que sa dimension positive passe trop au second plan.

Voici une présentation très claire, venant d’un site personnel:

 « La « trame verte et bleue » est une mesure phare du Grenelle Environnement, qui porte l’ambition d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des « continuités écologiques ». L’objectif est de permettre aux espèces animales et végétales de circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… soit donc d’assurer tout simplement leur survie.

Une continuité écologique s’articule autour d’un ensemble formé par :
– La trame verte : ce sont des zones vitales, aussi appelées « réservoirs de biodiversité », riches en biodiversité où les espèces peuvent réaliser l’ensemble de leur cycle de vie : reproduction, alimentation, abri…
– La trame bleue : ce sont des corridors écologiques, qui sont des voies de déplacement empruntées par la faune et la flore qui peuvent ainsi circuler et accéder à des zones vitales de la trame verte. Il s’agit des cours d’eau et zones humides.

Les aménageurs oublient souvent certaines dimensions importantes, telles que des corridors de silence et de calme pour répondre aux problèmes de fragmentation par le bruit et le dérangement à cause par exemple d’une surfréquentation du lieu considéré.

La nuit aussi connaît également son lot de biodiversité ! Ainsi la trame noire correspond à une continuité d’espaces non éclairés et silencieux, de manière à préserver la faune particulièrement sensible à la pollution lumineuse, telle que les chauves-souris, les papillons de nuits, les chouettes… »

Voici une autre explication, du site d’une association (pas du tout végan par ailleurs), et précisant  l’aspect essentiel de la trame bleue et verte, qui est donc ce principe des corridors (formant la trame bleue) reliant les zones de « réservoirs » (la trame verte).

« L’urbanisation, les infrastructures linéaires de transport (routes, voies ferrées…), l’intensification de l’agriculture de ces dernières années ont pour effet de « fragmenter le territoire », autrement dit d’interrompre les voies de circulation naturelles de la faune et flore. Les espèces sauvages isolées sont alors menacées de disparition.

Les ports sont une barrière au déplacement de la petite faune du littoral.

Il ne suffit donc pas de protéger des espaces naturels pour préserver la biodiversité, il est nécessaire de maintenir ou de développer des voies de communication (corridors écologiques) entre ces espaces pour assurer la diversité génétique et les besoins vitaux des animaux et des végétaux : circuler pour s’alimenter, se reproduire, trouver des espaces pour assurer sa croissance ou se reposer. Les populations d’êtres vivants sont souvent dispersées, et les échanges entre populations d’une même espèce sont nécessaires pour assurer leur pérennité, notamment par un brassage génétique.

Le changement climatique et la destruction des milieux naturels sont des raisons supplémentaires d’assurer cette mobilité de la vie sauvage.

En France, on constate la diminution globale des populations d’oiseaux communs (10% en 2008), mais également des mammifères, 11 sur 119 sont menacés, et de bien d’autres espèces animales et végétales. Aussi toutes les espèces sauvages de France, quelles soient « remarquables » ou « ordinaires » sont concernées par le projet de trame verte et bleue. »

Il est évident que ce principe de trame bleue et verte n’a pas une envergure suffisante, puisqu’il s’agit seulement pour l’Etat de maintenir la biodiversité dans une perspective utilitaire, nullement de la célébrer comme ayant une valeur en soi.

Cependant, il y a une réflexion à faire ici, car il y va de l’utopie qu’il faut proposer aujourd’hui, et réaliser demain. On ne peut pas dire qu’il faut de grands changement sans en proposer les grandes lignes et les perspectives concrètes !