Jeux olympiques de Sotchi et course anthropocentriste à la destruction

La grande actualité médiatique du moment consiste en les jeux olympiques, cette machinerie commerciale autour de gens dopés et dont la pratique sportive est pratiquement militaire: le degré zéro du sport pour la santé et le plaisir du jeu (nous en avons bien sûr déjà parlé: Contre le sport version jeux olympiques et pour l’éducation physique, Les Jeux Olympiques de Vancouver: nous sommes maintenant dans la guerre contre la Terre elle-même,  J.O. de Vancouver et massacre de huskys: la guerre contre Gaïa, avant, pendant et après,).

Une autre preuve du caractère dénaturé de ces jeux est bien entendu la dimension industrielle. Voici ce que dit l’ancien « skieur acrobatique » Edgar Grospiron, qui était allé à Sotchi en 2010, en tant que membre d’une délégation de préparation de la candidature d’Annecy pour organiser les jeux olympiques. Il explique dans une interview :

« J’y suis allé en hiver, mais on voit quand même des palmiers. Le bord de mer est très peu construit, peu urbanisé, encore sauvage.

Le Caucase, ce sont des forêts immenses, denses, avec des montagnes peu peuplées. Les Jeux vont apporter une touche de modernité. »

La « modernité »… que ne fait-on pas au nom de ce mot, et comme si c’était moderne de saccager comme on le fait depuis des décennies, voire des centaines d’années, ou bien même des milliers si l’on prend l’anthropocentrisme…

Les médias ont largement couvert les dégâts dans la région de Sotchi, voici une petite compilation d’informations fournie par un blog du quotidien Sud Ouest:

Tout d’abord, organiser les Jeux olympiques d’hiver dans une station balnéaire, à l’heure du réchauffement climatique, il fallait oser. Poutine a relevé le défi en proposant Sotchi.

Située sur les bords de la mer Noire, avec les montagnes du Caucase en arrière-plan, Sotchi, un lieu de villégiature estival où poussent les palmiers, ne disposait que d’une petite station de ski, Krasnaïa Poliana.

Température moyenne sur le site en février 2013: 8°C… D’où la nécessité de constituer d’énormes réserves de neige, pour permettre aux skieurs de skier, juste au cas où…

Près de 700.000 m3 de neige, naturelle et artificielle, ont ainsi été stockés en 2013, et entassés en quatorze « collines », à plus de 1.100 mètres d’altitude.  Les sept premières « collines de neige » auraient coûté l’équivalent de près de 5,5 millions d’euros.

Le coût des Jeux de Sotchi est estimé à environ 50 milliards de dollars.

En 6 ans, ce sont près de 36 milliards d’euros qui ont été investis dans la ville et dans la station de Rosa Khutor, où doivent se dérouler les épreuves de ski alpin, de bobsleigh, de ski de fond et de saut à ski.

Si certains bâtiments de la vieille ville étaient déjà en place, c’est une ville olympique qui est pratiquement sortie de terre, avec son aéroport, deux gares ferroviaires, 200 km de voies ferrés, 400 km de routes et 77 ponts.

Mais aussi 12 tunnels, des stations de ski, trois villages olympiques, cinq patinoires géantes et de nombreux immeubles…

Impossible d’imaginer que tout cela puisse se faire sans aucun impact sur l’environnement. En Russie comme ailleurs, pour les écologistes, la question n’est pas d’interdire par principe les projets d’infrastructure, mais de les mener à bien sans qu’ils s’avèrent désastreux pour l’équilibre écologique des territoires concernés et la vie de leurs habitants.

Dans le cas de Sotchi, les travaux menés tambour battant ont fait fi de toutes les problématiques environnementales.

Pour construire « Sotchi JO 2014 »,  il a fallu abattre entre 2.000 à 4.000 hectares de forêts :  un sacré choc pour la biodiversité animale et végétale locale. Selon la WWF, l’organisation mondiale de protection de la nature, les organisateurs se sont « à peine occupés » de l’impact sur les espèces animales.

Précisons tout de même: les véritables écologistes ne sont pas là pour constater les dégâts ou bien pour « mener à bien » correctement des projets d’infrastructures… Une écologie authentique sait affirmer que l’humanité doit reculer face à la Nature!