Horribles « justifications » au sujet de l’assassinat de Marius

Au sujet de Marius le girafon assassiné, nous parlions hier de sa prétendue « euthanasie ». Accordons ici un peu d’attention aux « arguments » mis en avant en faveur de sa mise à mort.

Le quotidien belge levif.be, dans un article intitulé « Pourquoi les zoos abattent-ils leurs animaux en bonne santé? », fournit en effet des informations intéressantes quant au point de vue des assassins.

« La nature est en crise et nous avons l’obligation de protéger les espèces sauvages de l’être humain » explique David Williams-Mitchell de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) à Time.com.

« Les programmes d’élevage constituent l’une de ces tentatives. Cependant, nous n’avons que des moyens limités au sein du réseau EAZA pour les réaliser et nous devons établir des priorités pour les animaux qui contribuent à l’avenir des espèces ».

Si un zoo réussit à faire naître suffisamment de jeunes en bonne santé, il doit abattre certains animaux pour faire de la place aux espèces plus menacées.

Comme l’espèce de girafe dont descend Marius n’est pas menacée, son sort était scellé.

Et plus l’animal est mignon, plus la fureur de l’opinion publique est grande. Ainsi, la décision du zoo d’Édimbourg d’abattre les deux potamochères Sammi et Becca a provoqué de nombreuses protestations. La même année, un tribunal allemand a jugé que le zoo Magdeburg coupable d’atteintes aux droits des animaux pour avoir abattu trois tigreaux (…)

Les zoos de l’EAZA n’ont pas pu accueillir le girafon en raison de son patrimoine génétique. Un autre zoo n’était pas membre de l’EAZA et il n’y avait donc pas de garanties qu’il respecte suffisamment les droits des animaux. Même chose pour les individus qui se sont proposés d’héberger Marius.

Même si l’euthanasie ne s’utilise qu’en dernier recours, les zoos européens l’emploient pour maintenir la biodiversité. Plusieurs zèbres, antilopes, tigres, bisons, hippopotames nains et porcs sauvages ont déjà été abattus. Généralement, ils finissent comme alimentation pour les carnivores du même Jardin zoologique.

Le zoo d’Anvers a fait savoir qu’une euthanasie comme au Danemark est impensable. Cependant, cela ne signifie pas pour autant que le zoo belge ne pratique pas d’euthanasies.

Consciente de la sensibilité du sujet, l’EAZA refuse également de dévoiler les chiffres. « Nous n’avons pas honte d’euthanasier des animaux, mais nous ne voulons pas communiquer les nombres » a déclaré Williams-Mitchell (…).

D’après Wiliams-Michell « l’euthanasie est le prix à payer pour notre comportement. La raison pour laquelle les jardins zoologiques doivent protéger des espèces n’est due que partiellement au braconnage et au commerce illégal.

Le changement climatique et le pillage de l’habitat des animaux sont également en cause. Jusqu’à ce que les gens réalisent qu’ils sont responsables de leur comportement et de leur mode de vie, les scientifiques qui doivent protéger des animaux comme Marius devront continuer à prendre de dures décisions » conclut Williams-Mitchell sur Time.com.

Ce qu’on lit ici est formidable : le responsable de l’Association européenne des zoos et des aquariums (EAZA) se présente comme le grand défenseur des animaux ! On est là dans l’hypocrisie la plus complète.

Car oser prétendre qu’on défend les animaux quand on a atteint un tel niveau d’insensibilité, c’est aberrant. C’est comme lorsqu’il explique qu’il a refusé des propositions d’autres zoos en raison de la non-assurance de la protection des animaux… C’est sûr que tuer Marius, c’est une « solution » administrative bien plus simple…

Le caractère mensonger de tout cela se voit aussi quand ce responsable refuse de donner les chiffres des mises à mort. S’il était sincère, il les donnerait en disant : c’est affreux, aidez notre financement… Mais bien entendu il ne le fait pas. Il se comporte en porte-parole chargé de protéger une méthode, une gestion.

Car la seule logique derrière tout cela, c’est la logique comptable. On est là dans l’engrenage de l’horreur, la machinerie du meurtre au nom de la gestion économique des zoos, l’assassinat d’un être vivant car considéré comme « superflu ».

La décision de tuer Marius n’a pas été « dure », elle est un crime, tout simplement. C’est un mensonge que de prétendre que tout cela fait partie d’un plan de protection animale et qu’il faudrait en sacrifier un pour en sauver un autre plus en danger – ça, c’est simplement de la manipulation, du mensonge qui consiste à se cacher derrière une « grande cause ».

Car nous nous savons que qui dit grande cause veut dire également cohérence morale absolue – on ne peut pas aimer les animaux et les défendre si on accepte leur mort, si on n’est pas vegan, si on ne bataille pas pour la libération animale.

Ainsi, on est, avec l’assassinat de Marius, dans une logique d’entreprise en quête de profit, de pragmatisme, de relativisme, et aussi d’anthropocentrisme, car le responsable du zoo prétend gérer Gaïa et choisir qui sera « sauvé »… C’est tout le contraire de la culture et de la morale exigées.