L’orque épaulard est un animal particulièrement connu et apprécié. On le trouve gracieux et sa force est imposante ; il a frappé l’imagination. Le revers de la médaille est bien entendu sa captivité, comme à Marineland, où il y en a actuellement pas moins de six.
Pensons également à Kshamenk, capturé « accidentellement » en Patagonie alors qu’il avait 5 ans, et qui est toujours en captivité alors qu’il a 26 ans, vivant dans une sorte de petite piscine à l’eau très sale, en Argentine…
Deux films fabuleux sont par contre en faveur des orques, ce sont d’ailleurs deux « classiques ». Si tout le monde connaît le fameux « Sauvez Willy », « Orca » est également incontournable, bien que plus dur.
« Sauvez Willy » est un film incontournable. Il se veut d’ailleurs profondément social. Un jeune garçon, perturbé après avoir été abandonné par sa mère, fugue souvent de chez ses parents d’adoption, et est condamné à nettoyer les graffitis qu’il a lui-même fait dans un centre aquatique.
Il sympathise alors avec l’orque. Les « propriétaires » de l’orque organisent alors un spectacle, et on a une scène vraiment littéralement bouleversante, où l’on voit l’orque déboussolée par la foule de gamins tapant du pied et hurlant, exigeant par caprice – qu’on leur a enseigné – de voir l’orque obéir.
Finalement après l’échec du spectacle, le « propriétaire » décide de tuer l’orque pour toucher l’assurance. Mais le jeune garçon et un amérindien – on reconnaît ici la position politique du film – organisent la libération de l’orque, qui rejoint finalement l’océan.
Voici la chanson faisant partie de la bande originale du film, sortie en 1993. On n’est guère étonné de retrouver Michael Jackson.
Il faut noter aussi que le film a permis de mobiliser et de financer l’achat de l’orque Keiko, enfermée au Mexique, et son transfert aux Etats-Unis puis sa libération au large de la Norvège.
Orca, sorti en 1977, n’a rien à voir dans la forme, et dans le fond c’est un très beau film. En apparence c’est une sorte de film d’horreur, avec une orque tueuse.
En réalité, c’est une dénonciation de la pêche visant à capturer des animaux pour les remettre aux parcs aquatiques. Et l’orque en quête de vengeance vise un pêcheur qui a capturé et tué sa compagne, provoquant la mort du bébé qu’elle portait.
Voici la scène où le bébé meurt. Elle est en italien dans l’extrait, mais ce n’est pas important. Les effets spéciaux sont mal faits, également, mais là n’est pas la question.
C’est une scène historique du cinéma mondial, une pièce à conviction, un témoin à charge, incontournable et implacable.
La scène est extrêmement brutale et marquante; elle est littéralement terrifiante. On lit la mort se refléter dans les yeux de l’assassin. On devine le rapport à la réalité, son caractère quotidien, on comprend ce que cela reflète dans le rapport de l’humanité à la planète.
Dans le film, car c’est un film romancé, le parallèle avec la souffrance comprise et ressentie par l’être humain est souligné de manière ininterrompue et cohérente; de la même manière, on retrouve bien sûr un amérindien dénonçant la position meurtrière contre la Nature…
Le film a reçu un très mauvais accueil, étant considéré comme un sous « Dents de la mer » qui plus est mal fait. Mais la force de son scénario, de ses principes, fait que c’est devenu un film culte.