Les logos « viandes de France »

Les « viandes » de France ont donc désormais leur logo, afin de mobiliser les « consommateurs » dans le sens d’une consommation nationaliste, de les rassurer sur la nature de leur « produit ». Cela vaut le coup de jeter un oeil précis sur les logos, pour tenter de voir quelle est la démarche entreprise par l’exploitation animale.

Produire un logo, pour une entreprise, coûte une fortune. Rien n’est laissé au hasard, vue l’importance du marché. Une toute petite entreprise paiera un logo à peu près 1000 euros, une PME autour de 3000, une plus grande paiera encore plus et un organisme comme une région paiera 70 000 euros environ.

Si on ne connaît pas le prix de ces logos, on peut largement penser qu’on est dans cet ordre là, parce qu’on est plus seulement dans les logos, mais dans un « code de marques », les logos étant tous réalisés dans le même esprit.

Le fait de rassurer est, comme le dit le slogan, au centre des préoccupations. Dans l’hexagone, on a les couleurs nationales, et on a à chaque fois une tête d’animal à la forme très arrondie.

Si l’on regarde le veau, la vache et le mouton, on peut voir que leurs traits sont extrêmement proches, très arrondis. A cela s’ajoute que la partie haute du corps est la même, s’appuyant le bleu du drapeau français.

Ce n’est pas tout: on peut voir que la tête semble relativement grosse par rapport au corps. C’est là une tactique afin de faire « mignon »,  de faire tête de bébé, afin de rassurer.



Il y a cependant trois exceptions, où le logo est totalement différent, et c’est très significatif. Il y a d’abord le cochon. Là, c’est cash, on a le « porc français », dans une sorte d’image se voulant sympa et proche du consommateur.

La raison est la suivante: en terme de prix, ce n’est pas le même marché qui est visé. On est ici dans la consommation la plus large possible, donc il faut un côté qui se veut « accessible », il faut être « proche du client ».

Un logo différent du côté arrondi est enfin celui désignant les poulets. Ici l’écueil était simple: il ne fallait tout de même pas mettre un coq « gaulois » sur une hexagone aux couleurs nationales… Cela risquerait de faire bizarre au client de manger son propre symbole, cela ressemblerait trop au logo de l’équipe nationale de football, etc.

Pour le lapin, il n’y a aucun animal de montré. Pourquoi cela, mystère! A moins que le lapin étant trop familier aux yeux des gens, il fallait éviter au maximum de le représenter et d’en faire un symbole sympa, qui pourrait être récupéré par des gens s’opposant à l’exploitation animale…

En tout cas, ces logos montrent une chose: l’exploitation animale sait mettre les formes quand il le faut… et mobiliser en sa faveur, de la manière la plus populiste nécessaire, si besoin est! Rien n’arrête leur soif de profit…