Vétérinaires : des hôpitaux, pas des cliniques!

Il est un phénomène très important que l’on peut constater ces dernières années : la transformation des vétérinaires en véritables entreprises hautement concurrentielles.

Il faut en voir en effet que la crise économique ne fait pas seulement que les pauvres sont plus pauvres : il y a également les riches qui sont plus riches. Ils représentent donc un marché ciblé extrêmement important.

Les vétérinaires, de fait, se tournent ouvertement vers ce public, qui a les moyens d’aligner les paiements sans sourciller. Cela amène une augmentation générale des prix, parfois vertigineuse.

Il faut en effet distinguer ici deux choses :

– les vétérinaires traditionnels, qui gèrent leurs cabinets en fonctionnaires, avec des horaires très réglés, des horaires précis, etc.

– les vétérinaires regroupés en cabinets disposant de matériel parfois sophistiqué, disposant d’un service d’urgence, etc.

Dans ce dernier cas, la mentalité reste – ce qui est fou – la même que dans un cabinet vétérinaire traditionnel. Les vétérinaires ont une mentalité de médecin généraliste que l’on vient voir. C’est la même chose dans les urgences : on amène l’animal, mais avant il faut remplir les papiers avec le nom, les coordonnées, etc.

Il n’y a pas la culture « urgence » et pour cause, il s’agit d’un service commercial. Et comme ce service commercial vise aussi les plus riches, il ne vise à la fin plus qu’eux. Les prix grimpent à grande vitesse, les services se paient…

Et cela sans honte. Un vétérinaire peut demander un prix exorbitant pour un « service », sans se demander en rien si le prix est important. Il demandera 1000 euros aussi simplement que cela, tout en proposant des facilités de paiement, et en pratiquant s’il le faut un chantage affectif !

Comme il n’y a aucun garde-fou, on ne peut alors pas savoir si le vétérinaire fait cela car la situation l’exige, ou si en fait il tente surtout de profiter de l’occasion…

Il faut savoir également qu’il est ici très protégé. Regardons par exemple le code de déontologie selon l’article R242-48 du Code Rural.

On y lit :

« Il doit répondre dans les limites de ses possibilités à tout appel qui lui est adressé pour apporter des soins d’urgence à un animal. S’il ne peut répondre à cette demande, il doit indiquer le nom d’un confrère susceptible d’y répondre. En dehors des cas d’urgence, il peut refuser de prodiguer des soins à un animal ou à un lot d’animaux pour des motifs tels qu’injures graves, défaut de paiement, pour des raisons justifiées heurtant sa conscience ou lorsqu’il estime qu’il ne peut apporter des soins qualifiés. »

Le dernier point est important, car parfaitement subjectif. Un vétérinaire n’a pas d’obligations. Il mène une activité commerciale, il peut refuser un client.

Ce n’est pas tout : regardons ce que dit l’ordre national des vétérinaires au sujet d’une éventuelle plainte à l’encontre d’un vétérinaire. Comme on peut le voir, on est pratiquement dans un système de caste, c’est-à-dire de regroupement protégé de l’extérieur par mille barrières tant légales que financières, sans parler des complications juridiques incompréhensibles.

Je veux porter plainte contre un vétérinaire. Comment faire?

« Vous pouvez déposer plainte auprès du Président du Conseil de l’Ordre Régional des Vétérinaires qui ouvrira alors une enquête disciplinaire. En application de l’article 1635 bis Q du code général des impôts, tout dépôt de plainte doit être accompagné du justificatif du paiement de 35 euros pour la contribution à l’aide juridique (par timbres fiscaux ou attestation électronique). A défaut, la plainte est déclarée irrecevable.

A la suite de l’enquête disciplinaire, le magistrat qui préside la Chambre régionale de discipline décidera de convoquer les parties (plaignant et poursuivi) devant ladite Chambre ou bien classera la plainte si elle n’est pas fondée.

Seule la Chambre régionale de Discipline, sous la présidence d’un magistrat professionnel, est habilitée à sanctionner ou à relaxer un vétérinaire pour manquement à la déontologie à partir du rapport établi suite à l’enquête disciplinaire.

Il est important de rappeler que la Chambre de discipline n’a pas compétence pour statuer sur une demande de dommages et intérêts motivée par les préjudices de toute nature qui seraient imputable à un vétérinaire (cela relève de l’assurance responsabilité civile professionnelle du vétérinaire). La condamnation d’un vétérinaire par la chambre de discipline ne donne lieu à aucune indemnisation ou compensation financière au profit du plaignant.

Enfin, le plaignant n’est pas à l’abri de poursuites en cas de procédure abusive. »

Il n’y a de fait qu’une seule solution, qui est d’ailleurs la même pour les humains. Car si l’on regarde dans le passé, la première généralisation des hôpitaux pour humains a été réalisée en Inde, quelques centaines d’années avant notre ère, par l’empereur Ashoka. Et en même temps avaient été fondé des hôpitaux pour les animaux…

Il faut ainsi, comme à l’époque, généraliser tout un système d’hôpitaux, en tant que service public et dont le personnel a un salaire fixe, non dépendant des activités, dont la recherche n’est pas celle du profit.

Il faut fermer les cliniques et toutes les entreprises privées du secteur, et instaurer un service public pour les animaux, démocratique et transparent.

Ce n’est pas près d’arriver dans notre société, où le secteur public des hôpitaux est laissé à l’abandon depuis des années pour faire triompher les entreprises, avec les cliniques.

Et justement cela montre que le principe d’un service public authentique dans le monde hospitalier pour les humains reprend sa réalité sociale véritable en fusionnant avec le principe des hôpitaux pour les animaux qui partagent notre vie… et les autres par ailleurs, lorsqu’ils ont besoin d’aide.

Vétérinaires : il nous faut des hôpitaux, pas des cliniques!