Chiens, chats et croquettes comme terrain pour l’exploitation animale

Le journal Le Monde, à l’occasion du salon de l’agriculture qui se terminait hier, a publié un article intitulé « Le marché en or des croquettes pour animaux ».

En voici un extrait, concernant la situation économique, car si l’article commence par parler du marketing lors du salon de l’agriculture, avec les campagnes ciblant les « maîtres », on a ensuite un véritable panorama de la situation du « pet food ».

La question de savoir si nos amis chiens et chats peuvent et doivent avoir une alimentation végatalienne est un débat compliqué. Cependant, ce qu’il faut prendre en compte dans tous les cas, c’est qu’on a ici un élargissement de l’exploitation animale, encore une fois…

Partout, à tout le monde, l’exploitation animale tente de généraliser la « viande »…

Larges gammes de produits de plus en plus segmentés, circuits de distribution spécialisés comme les animaleries ou les vétérinaires, gages de prix très rémunérateurs, la machine du pet food tourne à plein. Selon la société d’études Euromonitor, le marché mondial de la nourriture pour animaux de compagnie a pesé 74,5 milliards de dollars (54 milliards d’euros) en 2013. Elle estime qu’il devrait continuer à progresser, au rythme de plus de 6 % par an, et dépasser les 100 milliards de dollars dans cinq ans.

Il est vrai que, quand le consommateur se serre la ceinture et choisit parfois de rogner sur son budget alimentaire, il rechigne à faire de même pour son animal favori. Les ventes de pet food sont donc moins sensibles aux aléas économiques. Pour le grand bonheur des fabricants. Autre intérêt pour eux : les maîtres sont à l’écoute de tout ce qui peut, selon eux, apporter plaisir et bien-être à leur chat ou à leur chien.

Pas étonnant alors que cette mine d’or aiguise les appétits. Deux grands groupes se taillent la part du lion. Selon Euromonitor, l’américain Mars, connu pour ses marques Pedigree, Whiskas, Royal Canin ou Sheba, dépassait d’une courte tête son grand rival, Nestlé, en 2012, avec des parts de marché mondial respectives de 23,4 % et 23,1 %. La troisième marche du podium est occupée par un autre américain, Colgate-Palmolive et sa marque Hill’s Science Diet, très largement distancé par les deux poids lourds, puisqu’il ne revendique que 5,3 % de part de marché. Vient ensuite le leader des biens de consommation, l’américain Procter & Gamble (4,7 %). Une bataille de géants.

Pour le leader mondial de l’agroalimentaire, Nestlé, les marques Friskies et Purina figurent en bonne place aux côtés de ses labels fétiches comme Nespresso, Nescafé ou Maggi. Les ventes de croquettes ou de pâtées ont été le plus fort moteur du groupe en 2013, avec une hausse de 6,8 %, pour atteindre 11,2 milliards de francs suisses (9,2 milliards d’euros). Quant à la marge, même si elle a souffert d’un retrait aux Etats-Unis d’un produit de snacking de viande soupçonné de contenir des résidus d’antibiotiques, elle affiche la deuxième meilleure performance, à 19,2 %. (…)

Le marché français du pet food poursuit sa croissance. Selon Euromonitor, il pesait 4,1 milliards d’euros en 2013, avec une croissance moyenne annuelle de 2,7 % sur cinq ans. En cause, l’augmentation régulière du budget que le maître accorde à son animal, même si sa taille ne cesse de rétrécir. « Il est passé en cinq ans de 125 à 145 euros par an », affirme Mme Cohen-Welgryn.

Les marques montent en gamme avec des produits dont le prix au kilo ne cesse d’augmenter. Ainsi, bâtonnets ou biscuits de snacking, un segment en plein développement, coûtent plus de 5 euros le kilo, contre une moyenne de 1,5 euro le kilo.

Mais les industriels sont confrontés à quelques défis majeurs. La baisse des ventes de pâtées au profit des croquettes déstabilise certains acteurs. De même que la pression sur les prix des grandes enseignes sur les fabricants qui produisent pour les marques de distributeurs (MDD). Sachant qu’elles ne pèsent que 27 % du marché. Les difficultés de Continentale Nutrition, spécialiste de la MDD en redressement judiciaire depuis mai 2013, le prouvent. Les 360 salariés de l’usine de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui fabrique de la nourriture « humide », des pâtées donc, sont tout particulièrement inquiets pour leur avenir.