La Réunion: contre l’errance animale

Une femme laisse son chien sortir dans la rue.

Abandonné, l’animal se retrouve alors confronté à toutes les affres de la divagation : faim, maladie, morsure, accident de voiture, captation par la fourrière. Une spirale infernale qui le conduit vers une euthanasie certaine.

Voici le scénario catastrophe que vous aurez l’occasion de découvrir pendant un mois sur vos écrans (avec une déclinaison radio). La direction des services vétérinaires (DSV) a lancé une campagne de communication afin que les Réunionnais prennent conscience des risques inhérents à l’errance animale : chiens renversés, image néfaste pour le tourisme ; enfants mordus, propagation de maladie (ex : gale, teigne ou larva migrans) euthanasies, attaques d’espèces protégées (tuit-tuit ou Pétrel de Barau) par des chats revenus à l’état sauvage…

Pour la première fois, des images réelles d’animaux écrasés ou euthanasiés sont diffusées.

Des images choc qui heurteront la sensibilité des plus jeunes mais qui ont le mérite de marquer les esprits. “Les campagnes de communication faites par le passé montraient des images édulcorées de la divagation. L’idée est de montrer des images plus crues, explique Arnaud Martrenchar, directeur des services vétérinaires de la Réunion. On s’est déjà aperçu que c’était plus efficace pour lutter contre le tabagisme et pour la sécurité routière. L’objectif est une prise de conscience collective.”


Entre euthanasie et stérilisation, les collectivités locales et l’État ont jusqu’ici échoué dans leur politique de lutte contre la surpopulation canine et féline. Il faut dire que peu de moyens ont été mis sur la table et qu’il n’a jamais s’agit d’une priorité. Sans parler de la non-application de la politique coercitive alors que la législation se durcit contre les abandons et l’errance.

Jusqu’ici, on a privilégié le règlement du problème en aval, en favorisant l’euthanasie. Un décret préfectoral fixe à par exemple à quatre jours – au lieu de huit en France – le délai maximal de détention d’un animal en fourrière avant la fameuse piqûre de barbiturique.

Les abandons augmentent, les refuges sont plein à craquer, les adoptions se font attendre, alors on tue de plus en plus. En 2004, 9 400 chiens et chats ont été euthanasiés à la Réunion. L’année dernière, 11 262 euthanasies ont été pratiquées (8 505 chiens et 2 758 chats).

Cette nouvelle campagne sera certainement une goutte d’eau dans l’océan de la problématique animale réunionnaise mais elle s’attaque au moins au sujet en amont. D’autant que dans quelques mois, ce spot sera intégré à un DVD à destination des élèves de la Réunion. Un bon moyen de sensibiliser les générations futures. À défaut d’avoir réussi à faire évoluer les mentalités actuelles

 

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