« Après, chacun fait ce qu’il veut »

Être straight edge est une exigence de dignité, parce que la société corrompt les mœurs et entend que chaque personne soit individualiste, sans loyauté, simplement auto-centré. Il n’y a pas de place pour la morale, pour les valeurs universelles.

Or, sans dimension universelle, il n’y a pas de respect de soi-même en tant qu’être vivant, ni évidemment de véganisme. Le relativisme et le scepticisme, qui dominent en maîtres en France où les gens ne croient en rien, sont des obstacles évidents.

Un joint, ce ne serait pas grave, un verre de vin, ce ne serait pas grave, ce qui abstraitement est peut-être vrai, mais il y a un contexte. Dans un pays où rien ne compte vraiment, tout s’effondre, puisque rien n’a de sens véritable.

Voici justement un exemple très parlant, relevant de la mentalité du footballeur à « succès » qui a une influence extrêmement néfaste.
En France, les footballeurs ont en effet été adulés avec la victoire de la coupe du monde de football en 1998. Des gens comme Zidane sont devenus intouchables, et les médias ont systématiquement censurés tout ce qui pourrait nuire à cette image « triomphante ».

La France entière, sans rechigner, s’est précipitée dans une apologie chauvine des « bleus », ouvrant portes et fenêtres de la société à l’idéologie du footballeur carriériste. Cela a massivement influencé la jeunesse masculine, qui a été fascinée par l’idéologie disant que, en tapant correctement dans un ballon, on pourrait disposer de la gloire, de prostituées de « luxe » et de voitures de sport.

Devenir footballeur, pour un jeune homme, sans parler des enfants, est un objectif qui a remplacé le pompier ou l’astronaute d’hier. Fini l’universel ou le fait de rendre service ! Désormais, le but c’est la « vie facile » aux dépens des « foules » !

Le « scandale » de la coupe du monde en Afrique du Sud, en 2006, avec des joueurs faisant la « grève », a scandalisé les gens, tout comme les différentes frasques de Ribéry avec « l’affaire Zahia », du nom d’une jeune femme mineure impliquée.

Mais ce n’est pas allé jusqu’à une remise en cause des valeurs d’un système pourtant totalement corrompu, comme le montrent tant la coupe du monde de football de 2022… au Qatar, pays sans sportifs mais avec une température au-dessus de 40°, que la prochaine dans un mois au Brésil, où les gens se révoltent contre les financements pour un tel événement ne servant que les riches.

Au Brésil, dans un mois, on aura bien sûr également une grande vague de prostitution, comme lors de la coupe d’Europe 2012, en Ukraine et en Pologne.

Et justement, voici la réponse, à proprement parler hallucinante, du sélectionneur national de l’équipe de France, Didier Deschamps, à une question posée lors d’une interview faite par le journal Le Monde.

Savez-vous qu’il y a un bordel à 500 m de votre hôtel de Ribeirao Preto ?

Non. Mais apparemment vous êtes mieux renseigné que moi. C’est bizarre, parce que vous devez fréquenter les mêmes endroits que les joueurs. Quand on va jouer en Ukraine, je sais aussi que les soirées des journalistes sont très animées. Curieusement, vous allez dans les mêmes endroits mais ça se sait moins. Souvent, j’arrive à le savoir quand même. Au cas où. Parce que vous pouvez avoir des dossiers sur les joueurs, mais j’en ai aussi sur vous. C’est bien de savoir ce qui se passe. Après, chacun fait ce qu’il veut.

La dernière phrase exprime le « libéralisme » sexuel qui doit prédominer, culminant dans une apologie du non-dit au nom du fait que, de toutes manières, tout le monde est mêlé de près ou de loin à tout cela dans ce milieu !

Toute cette hypocrisie vise à masquer le fait que les valeurs dominantes tuent la passion, l’émotion, le respect de soi-même, dégradant la sexualité en la coupant de tout rapport construit. Dans une société qui ne permet pas que des rapports authentiques se construisent, tout devient vain sur ce plan-là.

Montrer des émotions sur le plan de l’amour est devenu une faiblesse ; cela a toujours été plus ou moins le cas de par le passé, mais c’est devenu une règle. L’individualisme, y compris sentimental, est la valeur suprême de l’individu qui se conçoit comme sa propre petite entreprise.