Manifestations autour de Mc Donald’s

Hier soir à Chicago aux Etats-Unis, une centaine d’employés de Mc Donald’s manifestant a été arrêtée par la police, dans le cadre de leur mouvement pour toucher l’équivalent de 11 euros de l’heure au lieu de 6,46 euros.

Le même jour, le journal La Voix du Nord publiait un article, « Décidés à sauver leur «McDo», les Saint-Polois descendront dans la rue ce mercredi après-midi », où on peut lire entre autres :

« Direction la déchetterie voisine du Syndicat mixte du Ternois, sans doute, ainsi que le siège de la communauté de communes. Ce sont eux qui ont intenté, il y a de cela un mois, deux recours en référé contre l’implantation d’un fast-food.

Et les potentiels consommateurs ont peu goûté la décision de justice tombée en début de semaine dernière : le tribunal administratif de Lille a donné raison aux plaignants et suspendu les travaux de construction.
McDonald’s, qui n’avait pas perdu de temps – mais n’avait pas respecté le délai de recours de deux mois –, était à deux doigts de boucler son chantier. Depuis, ce dernier est au point mort.

« Nous n’avons rien contre McDonald’s ni contre la ville de Saint-Pol, certifiait alors Marc Bridoux, le président de la communauté de communes. Mais il y a des règles d’urbanisme à respecter. »

En l’occurrence, le terrain sur lequel entendait s’enraciner la chaîne américaine, et pour lequel la ville a délivré un permis de construire en mars, avait été requalifié un an plus tôt. Pour pouvoir accueillir des activités industrielles ou artisanales, pas commerciales.

Le syndicat mixte, lui, invoque des risques futurs. Et si McDonald’s venait à se plaindre des odeurs ou du bruit de la déchetterie ? S’il contrecarrait l’émergence prochaine d’un quai de transfert, à proximité immédiate ? « On n’a pas dépensé tout cet argent pour fermer la déchetterie », s’indigne son président fraîchement réélu. Pour Michel Bézu, mieux valait prévenir que guérir.

Pour les habitants en revanche, mieux valait offrir des Big Mac et des emplois aux Ternésiens. Avec l’ouverture d’un restaurant sur l’axe de la D 916, à côté de la future déviation, trente postes d’équipiers polyvalents devaient être pourvus. Recrutement suspendu, comme les travaux. « Saint-Pol est et restera une ville morte », dénoncent aujourd’hui bon nombre d’internautes. »

Le Figaro a repris l’information, et dans son article intitulé « Pas-de-Calais : ils manifestent pour l’ouverture d’un McDonald’s », il est précisé que le taux de chômage est d’environ 15 % à Saint-Pol-sur-Ternoise, où vivent 5125 personnes.

Le décalage est très impressionnant : entre les revendications à Chicago et la position des gens de Saint-Pol-sur-Ternoise, mais également, comme le souligne le Figaro, avec le saccage du Mc Donald’s en 1999, à Millau.

En France, Mc Donald’s a gagné, et apparaît même comme le sauveur des prolétaires sans emploi ! Et tant pis si ce fast food se fonde sur la destruction de la planète, l’exploitation animale intensive, et participe au bétonnage des campagnes…. Les pauvres, incapables de prendre leur destin en main, se soumettent. Et cela, c’est une catastrophe complète !

Il y a lieu de se demander d’ailleurs ici si le score du Front National reflète cette mentalité, où si le FN est la source de ce genre d’attitudes. Il y a des deux bien sûr, mais ce qui est certain c’est que le FN ne dit pas grand chose en ce domaine, voire même rien. Et que justement comme personne ne dit rien, les gens se laissent aller, ne font aucune réflexion et sont happés par la « tradition », même si celle-ci est « moderne » comme Mc Donald’s.

C’est à la fois naïf et criminel, car il faut avoir perdu tout élan combatif pour espérer disposer de jobs à la Mc Donald’s pour se forger un avenir. Bien sûr, avec la crise économique, il y a urgence, mais il y a justement urgence de changer le monde !

D’ailleurs, hier, McDonald’s a également fait une annonce. Il a décidé de reverser entre 18 et 20 milliards de dollars à ses actionnaires sur la période 2014-2016, par l’intermédiaire du paiement de dividendes et de la mise en place de programmes de rachats d’actions.

Il y a également 1500 Mc Donald’s qui vont être « vendus » à des franchisés. Tout cela pour accélérer les profits, et les animaux seront toujours plus une variable d’ajustement. Il y avait d’ailleurs hier soir sur France 3 un reportage sur la production des « nuggets » : personne ne peut être dupe de ce que Mc Donald’s représente.

Et cela non pas parce que c’est une entreprise américaine, mais parce que c’est une entreprise dont le but est le profit, qui naît de la sueur et du sang, de la mort, des travailleurs et des animaux. Il y a ainsi un article publié avant-hier, sur un site réunionnais, intitulé « Non au Mc Do, Oui au Mc Atia ! » et où on lit :

« Depuis quelques semaines, le ballet des tractopelles a fait son apparition près du rond-point « l’Embouchure » dans les bas du quartier de Moulin Joli à La Possession. Dans six mois, les Réunionnais verront un septième Mc Donald’s ouvrir ses portes, à 3 kilomètres à peine d’un autre fast-food. Adieu rougail saucisse, carry poulet, civet canard ou autres mets boucanés, et bienvenue dans l’uniformisation alimentaire… »

Une telle position relève de la myopie. L’article critique d’ailleurs les bas salaires et la pollution, comme si l’exploitation animale, d’ailleurs oubliée, procédait différemment ailleurs… Qu’il soit petit ou grand, le capitalisme utilisant l’exploitation animale a la même substance, odieuse, criminelle, à combattre !