Taïwan : des pigeons lâchés au beau milieu de l’océan

Les pigeons sont des êtres malaimés, maltraités, exploités. Dans les villes ils sont affamés, écrasés par les voitures, chassés de leur lieu de nidification, malades, blessés, empoisonnés, le tout dans une indifférence absolument terrifiante.

Et des personnes qui prétendent « aimer » les pigeons les exploitent pour en faire des pigeons de course. La colombophilie n’est rien d’autre que l’utilisation d’un être vivant à des fins utilitaristes. Les pigeons « de course » sont élevés afin de remporter des concours, ils sont affamés avant chaque course, séparés de leur partenaire.

Un véritable entraînement forcé qui débute dès le plus jeune âge et qui ne laisse aucune chance au pigeon perdu ou au pigeon qui n’est pas assez rapide… Ce phénomène n’a pas de frontières, et voici un exemple terrifiant qui se déroule à Taïwan.

Chaque année, plus d’un million de pigeons meurt là-bas pendant les courses saisonnières, qui consistent à lâcher les pigeons en pleine mer. La première étape se trouve à 150 km des côtes, puis les pigeons sont lâchés 30 km plus loin pour finir la septième étape à 320 km des côtes!

Que ces pigeons soient lâchés en plein milieu de l’océan est complètement inouï, ils sont happés par les vents forts, ils ne peuvent se sortir de l’eau si ils tombent (et meurent donc noyés), ne peuvent pas se poser pour se reposer. Le plus souvent, moins de 1% des pigeons sort vivant de chaque étape et au vue de ces épreuves peu dépasse leur première année…

De juin à octobre 2013, les enquêteurs de l’association Peta ont infiltré le plus grand club de pigeons « de course » de Taiwan. Ils ont même pu filmer le lâcher des oiseaux en pleine mer, oiseaux qui arrivent par caisses entières de fret par dizaine de milliers ! Cette vidéo (en anglais) est visible sur cette page de Peta. On peut y voir les pigeons qui tombent dans l’eau, sans point d’appui pour re-décoller ils sont condamnés…

Les conditions de vie entre chaque course pour les pigeons font froid dans le dos : des blessures non soignées, manque de repos, lâchés en pleine mer peu importe les conditions climatiques (forte pluie, fort vent).

Seul un nombre infime de pigeons reviendra au pigeonnier, mais si un pigeon aura été jugé trop lent pour la prochaine course, il sera euthanasié pour son absence de rentabilité, les courses de colombophile peuvent rapporter une fortune : un « bon pigeon de course » peut se monnayer 100 000 dollars afin de devenir reproducteur…

Quant aux sommes mises en jeu dans les paris, cela donne un total de deux milliards de dollars…

Les pigeons qui reviennent donc vivants sont loin d’être bien lotis, reproductions à tout va, ils sont drogués afin d’être toujours de plus en plus compétitifs, certains se font enlever contre une rançon.

Pour essayer de calmer ces ardeurs, des systèmes rigoureux anti-triche, des tampons d’identité sur les ailes des oiseaux, des bagues d’identification, des photographies des plumes des oiseaux ont été mis en place. Mais tout ceci n’est que de la poudre aux yeux, des pseudo méthodes légales afin de donner bonne conscience, afin de faire croire que tout est fait dans les règles, pour le bien des pigeons.

Mais cela reste une véritable mafia, une course à l’argent, au prestige, sur le dos des animaux qui doivent satisfaire les lubies des humains sans quoi c’est la mort assurée. C’est le reflet de l’anthropocentrisme, dans toute sa dimension morbide, criminelle, mortelle!