Perquisitions visant les animaleries du fameux Quai de la Mégisserie à Paris

Cela fait longtemps que les animaleries sur le quai de la Seine à Paris ont une réputation absolument terrifiante. Ces tout petits magasins sont connus, à tort ou à raison, pour vendre beaucoup, dans des conditions douteuses, avec des trafics à l’échelle européenne derrière, et le tout dans des conditions d’hygiène très mauvaises.

Les scandales ont été très nombreux depuis déjà vingt ans, les maintes plaintes et dossiers (pour animaux en mauvaise santé) à la Direction Des Services Vétérinaires déposés n’auront jamais vraiment servis à rien jusqu’à il y a quelques jours justement…. Et encore, pour des raisons tenant plus au trafic qu’à la défense des animaux.

Ces animaleries sont effectivement puissantes… Même si dans le « milieu » de la protection animale, tout le monde connaît la sulfureuse réputation de ces « animaleries sur les quais », malgré les quelques informations rendues public, comme celle-ci dessous, la situation ne change pas, et ces malheurs infligés aux animaux durent depuis des années…

Quatre animaleries du Quai de la Mégisserie soupçonnées d’actes de cruauté envers animaux et de trafics avec les pays de l’Est et la Belgique.

Vendredi 2 mars 2001, les gendarmes pénètrent dans les dépendances du château de Coupvray en Seine et Marne. Il s’agit du domicile de Jean-Pierre Lieuvin, 50 ans et propriétaire de 4 animaleries du Quai de la Mégisserie à Paris 1er. L’horreur était au rendez-vous…

Scandale révèlé ! cadavres de chiens emballés dans des sacs poubelle, 42 chiots empilés dans des conditions effroyables, nombreux animaux sauvages conservés à l’intérieur de vastes congélateurs (lamas, cerfs, blaireaux, panthère, tortues…)

Il s’agit d’une récidive ! En 1996, Jean-Pierre Lieuvin avait déjà été condamné pour avoir notamment congelé des reptiles et des singes.

La plupart des animaux trouvés congelés en mars 2001 étaient protégés par la convention de Washington définissant le commerce des animaux en voie de disparition.
Trafic avec les pays de l’Est et de la Belgique, maltraitance animale, tels sont les chefs d’accusation retenus contre Jean-Pierre Lieuvin.

De tels actes sont intolérables. Les auteurs encourent une peine de 2 ans de prison et de 30489.80 €.
Ce tract s’appuie sur des faits réels et établis en présence de la Gendarmerie et de la presse (ci-dessous : Article du Parisien du 3 mars et du Figaro du 5 mars 2001).

Le parquet de Paris à ordonné de son coté la saisie d’animaux dans ces magasins parisiens.

Nous constations des mauvaises conditions de vie, cages exposées au soleil, aux malveillances et aux souillures ; sans parler du manque de certitude d’obtenir des certificats de vaccination en règle et des informatiions sur les maladies non décelables au moment de l’achat qui varie de 762.25 € à 2744.08 €
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Un trafic d’animaux démantelé (Le Parisien, 03 03 2001)

Un déballage d’horreurs s’est déroulé hier matin dans les dépendances du château en ruines de Coupvray, près de Disneyland, en Seine-et-Marne. Le domaine de 35 hectares appartient au propriétaire de quatre animaleries, situées quai de la Mégisserie à Paris. Jean-Pierre Lieuvin, 50 ans, est suspecté de profiter d’un trafic d’animaux importés des pays de l’Est via la Belgique. Il devra expliquer aujourd’hui aux douanes et à la gendarmerie de Meaux la provenance des animaux vivants et morts retrouvés chez lui. Le parquet de Paris a ordonné de son coté la saisie d’animaux dans ses magasins parisiens, effectuée hier matin.

Des tortues, une tète de cerf, une panthère…

Il est 8 h 30, hier, quand les gendarmes de Meaux, la fondation 30 millions d’amis et l’office national de la chasse entrent au domaine seine-et-marnais. Ils sortent des congélateurs des dizaines d’animaux, dont certains sont protégés par la convention de Washington.

Quinze chiots de races différentes, des tortues, une tète de cerf, un renard et une panthère enveloppée dans un sac-poubelle s’alignent recroquevillés au pied de la bâtisse. Les enquêteurs découvrent encore un lama, des perroquets et des blaireaux congelés. Le propriétaire explique qu’il stocke les cadavres d’animaux en attendant le passage de l’équarrisseur. Hypothèse :Les animaux exotiques étaient destinés à être empaillés puis revendus.

Maltraitance
Dans les étages des dépendances délabrées, quarante-deux chiots jappent à l’étroit dans de petites cages. Dehors, un dogue de Bordeaux souffre de la gale.  » C’est un état évident de maltraitance « , accuse un membre de la fondation. Nous allons essayer de cumuler les faits de maltraitance pour prouver le délit de cruauté, passible de deux ans de prison et de 200 000 F d’amendes.
« Le commerçant avait déjà été verbalisé en 1996 pour provenance illicite d’animaux. » On avait retrouvé à l’époque des panthères, des singes et des reptiles congelés « , se souvient un agent de l’Office national de la chasse. La récidive révolte Réha Hutin de l’association 30 millions d’amis :  » Dans ce domaine, les gens gardent le carnet d’adresses et continuent leur activité illégale. Il faut dépasser la simple amende et condamner lourdement ces personnes pour les dissuader de recommencer.  »

Valentine Roussea
Le Parisien, 03 03 2001

Et voici donc un nouveau scandale de plus, 8 ans après la condamnation du gérant pour mauvais traitements sur les animaux (en 2006 donc), et on voit que rien n’a changé depuis…

En effet, mardi matin, les animaleries (ainsi que des domiciles et des cabinets de vétérinaires) ont été perquisitionnées par des policiers, des douaniers, des vétérinaires et des agents de la cellule anti-trafic de la SPA.

En effet, cela faisait une année que ces commerces étaient suspectés de trafic d’animaux, les animaux étaient achetés à bas prix en Europe de l’est pour être revendus en France 10 fois plus cher et avec de faux papiers. De faux papiers relatifs à leur transport, mais aussi de faux papiers vétérinaires avec tromperie sur l’âge de l’animal et sur ses vaccins.

Par ailleurs, les enquêteurs du service national des douanes judiciaires et du groupe d’intervention régional de Paris, supposent aussi des mauvais traitements infligés aux animaux. C’est un fait très connu, que les animaux de ces animaleries sont dans un état déplorable, les témoignages abondent le net, par exemple :

Au final, les chefs d’accusation dans cette nouvelle affaire sont les suivants : tromperie, escroquerie, blanchiment d’argent, abus de biens sociaux, maltraitance animale, exercice illégal de la médecine vétérinaire.

Est visé dans cette affaire notamment le propriétaire de quatre des sept animaleries mises en cause, nommées « La Perruche Bleue », « L’Aqualumineux », « Le Paradis des Oiseaux » et « L’Oisellerie du Châtelet ».

Celui-ci a un château dans la commune de Gouvernes en Seine-et-Marne, où étaient cachés en l’occurrence une cinquantaine d’animaux malades. La personne avait déjà été condamnée en 2006 à 5000 euros d’amende et trois ans d’interdiction d’exercer une profession impliquant la détention ou l’élevage d’animaux domestiques…

Suite à cette perquisition, une centaine de chiens et chats ont été retiré de cet enfer et placé en refuge. Heureusement, des chiens et des chats sont sortis de là, mais qu’en est-il des rongeurs, des oiseaux et des poissons qui sont également vendus là-bas ?!

Peut-on espérer que ce commerce du quai de la Mégisserie va enfin cesser ? On notera également que dans cette affaire, c’est la SPA (de Paris) qui doit s’occuper des animaux, sans aide de la police… Comme si l’État, en quelque sorte, n’attaquait que le trafic, sans se préoccuper des animaux, qui sont alors « refilés » à la SPA (de Paris) qui doit gérer tout cela avec ses propres moyens.

Les animaleries des quais de Seine ont une très mauvaise réputation depuis longtemps. Ces commerces auraient dus être détruits depuis bien longtemps ; la SPA de Paris tente depuis pas moins de vingt ans d’aller en ce sens.

Jonglant pourtant de condamnations en condamnations pour le gérant, ces lieux d’exploitation et de profits sont toujours là, malgré la souffrance qu’y endurent les animaux.

Si l’on veut vivre avec un animal « de compagnie », il faut se tourner vers les refuges, des milliers d’animaux y attendent un nouveau foyer. Quand on est face à l’horreur des animaux vendus en animaleries, en acheter un en se disant qu’on le sauve de cet enfer n’est pas la solution : pour 1 animal acheté 10 viendront le replacer. Alimenter ces commerces est quelque chose qu’il faut arrêter au plus vite, c’est la simple loi de l’offre et de la demande : si l’on achète pas ce que l’on propose, on ne le vend plus !