Rassemblement le 15 Juin de « mon chien, ma ville »: qui on trouve derrière…

Le 15 juin aura lieu un rassemblement à Paris afin de promouvoir la place des chiens en ville, sous le mot d’ordre « mon chien, ma ville« .  Voici un article de cette initiative, résumant sa démarche et son approche. A ceci près qu’il faut auparavant savoir qui est à l’origine d’une telle initiative, en apparence « citoyenne »…

Cet article est en l’occurrence signé:

Christine d’Hauthuille, journaliste et coordinatrice du comité OKA

Ce comité OKA en question est justement à l’origine du site « mon chien, ma ville », ainsi donc que de la manifestation, le tout étant notamment soutenu par la Fondation Bardot, la SPA de Paris, etc.

Il se présente de la manière suivante sur son site:

Pourquoi OKA ?

Aux quatre coins du monde, la guerre, la misère, l’indifférence, la cupidité mettent en péril hommes, femmes et enfants… Et que dire de la faune et de la flore ? La déforestation sauvage, les pollutions à échelles industrielles obèrent chaque jour un peu plus leur avenir, donc le nôtre.

Et pourtant c’est dans les lieux les plus affligés que j’ai vraiment senti le vent du courage souffler. J’y ai vu des hommes et des femmes combattre de façon acharnée. Leur but : empêcher telle ou telle espèce de disparaître, préserver ou reconstituer un biotope, apprendre aux habitants à respecter leur environnement. Nous nous devons de rendre compte de ces désastres comme de ces batailles. Au Gabon, OKA signifie en dialecte : avance, continue !

Constitué de spécialistes, d’experts, de professionnels de l’entreprise, le comité OKA veut alerter, sensibiliser et solliciter l’opinion publique sur des actions de conservation pour qu’elles perdurent.

Sauver l’environnement en préservant la faune et la flore qui le composent est désormais un devoir civique. En sauvant notre planète, c’est nous-même que nous sauverons.

Anne Vosgien, présidente du Comité Oka

En apparence, on peut se dire: pourquoi pas? Seulement, quand on regarde les « partenaires » de ce comité OKA, on ne peut que littéralement halluciner…

Il s’agit en effet de très grandes entreprises, liées à l’exploitation animale!

On retrouveTruffaut (les jardineries également animaleries, avec 440 millions d’euros  de chiffre d’affaires), ou encore Bayer (groupe pharmaceutique avec 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec bien entendu un secteur dédié aux animaux).

On a Virbac (qui fait des produits vétérinaires, avec plus de 730 millions d’euros de chiffre d’affaires, il s’agit du  8e groupe pharmaceutique vétérinaire mondial)…

Mais on a également Pfizer (le fameux groupe pharmaceutique dont le chiffre d’affaires est de 71,13 milliards de dollars!), ainsi que Centravet (une coopérative de distribution vétérinaire des médicaments)…

On a Merial (qui produit vaccins et médicaments pour animaux et dont le chiffre d’affaires est de plus de 2,6 milliards de dollars)…

On a aussi  la FACCO, c’est-à-dire la Chambre Syndicale des Fabricants d’Aliments pour Chiens, Chats, Oiseaux et autres animaux familiers, qui selon ses propres mots « rassemble 26 sociétés nationales et est fortement représentative de l’Industrie française de production et de commercialisation des aliments pour animaux familiers »…

On a également Sony. Un hasard? Non, Sony se tourne vers le « marché » des animaux dits de compagnie, visant les « propriétaires » de ceux-ci avec casque, enceintes et  TV portable pour animaux…

C’est pratiquement incroyable de voir comment ces entreprises liées à l’exploitation animale ont réussi à porter une initiative « citoyenne » au moyen d’une « association » dont ils sont tous partenaires…

Et preuve que l’opération est rondement mené, le président de ce comité OKA a été… responsable national de la SPA lors de la période 2000-2006!

Et parmi les partenaires, on retrouve également la fondation 30 millions d’amis…

Une sacrée preuve de collusion du « réformisme » de la protection animale avec les grandes entreprises de l’exploitation animale… Et une nouvelle démonstration de la capacité de celle-ci à « façonner » l’opinion publique selon leurs besoins!

Il n’a jamais été aussi important de se mobiliser. Il est indéniable que la France n’est pas au top de sa forme mais est-ce une raison pour se complaire dans notre pessimisme ? Nous sommes réputés pour être des râleurs en tout genre, allons nous-rester les bras croisés sans réagir ou agir tout simplement ?

Si chacun d’entre nous doit affronter les épreuves de la vie, le chien lui reste un modèle pour son amour de la vie. Il ne la subit pas, il vit au jour le jour et guette chaque moment de joie et de plaisir. S’il ne se fait pas des nœuds dans la tête, pourquoi ne l’imitons-nous pas ?

Prenons-en de la graine. Le chien est joyeux par nature et s’il déprime c’est par notre contact. La vie en ville renferme tous les pièges pour nous rendre tristes et lui avec. C’est à nous de nous battre pour améliorer son quotidien et nous en sortirons tous grandis.

A Paris, il reste tout à faire. Le premier parc canin ou plutôt espace canin a ouvert ses portes grâce à la détermination sans faille de nos amis de l’association « chiens en ville ». Certes l’espace est petit, avec un grand socle de pierre qui trône au milieu, guère séduisant, mais l’ambiance qui y règne nous prouve que nous avions raison.

Toutes les générations s’y côtoient, les propriétaires échangent, sourient et les chiens peuvent enfin se dépenser et jouer entre eux. On ne peut que remercier la mairie du 14ème (après six ans quand même…) de s’être investie dans ce projet. Elle est pionnière mais soyons réalistes à l’égard d’autres villes de France, comme Issy les Moulineaux, Grenoble, Avignon, Toulouse, Lyon, il n’y a pas de quoi crier victoire.

Et on ne parle pas d’autres capitales européennes qui depuis longtemps ont intégré le chien dans la ville sans compter des capitales plus éloignées comme New-York. Ce n’est pas Serge Belais, vétérinaire et président d’OKA qui vous dira le contraire. Tout juste de retour des Etats-Unis il n’en revient toujours pas des espaces dédiés aux quatre pattes américains sans que cela ne pose de problème. Et même les chinois s’y mettent, c’est pas peut dire ! A Pékin, ils ont franchi le pas et même les chiens pékinois ont leur parc canin.

Alors qu’on le veuille ou non Paris reste à la traine. Sans compter le nombre incroyable d’espaces et de squares interdits totalement aux chiens. Il est aisé de comprendre que de nombreux propriétaires de chiens se sentent les mal aimés de la capitale. Et si Anne Hidalgo fraîchement élue se dit vouloir être la maire de tous les parisiens, les maitres eux ne souhaitent plus être les oubliés des citadins. Mais n’allez pas croire qu’Anne Hidalgo porte toute l’amertume des propriétaires sur ses épaules.

Juste après les élections municipales, nous avons adressé aux vingt maires d’arrondissement un questionnaire leur demandant leur position sur l’avenir du chien en ville. Huit questions et des cadeaux* portés directement à la mairie. Pour l’instant zéro réponse, aucun retour. Ce n’est pas une question de gauche, droite, vert ou jaune, les élus et ce n’est malheureusement pas une surprise considèrent peu les chiens et encore moins leurs propriétaires.

Que faut-il faire pour que nos élus comprennent qu’ils ont tout à gagner d’intégrer une vraie politique canine-citadine ? Dans ce monde de folie où nous passons les uns à côtés des autres, à l’heure où la solitude n’a jamais fait autant de dégât, le chien reste un vecteur de communication vivant et favorise le lien social. Benoit Gauthier d’Handi’chiens revendique ce lien si important : « il y a des regards qui vous jettent à terre mais pour les enfants je ne suis plus l’handicapé, je suis Benoît avec son chien Taz »

Alors parce qu’on aime nos chiens, parce qu’on aime notre ville, parce qu’une ville sans chien est une ville sans âme, bougeons-nous. L’année dernière vous avez été nombreux à vous déplacer pour notre premier rassemblement cani-citoyen, cette année nous devons nous mobiliser encore plus haut et plus fort. En attendant n’hésitez pas à signer et partager sur les réseaux sociaux notre pétition vive les chiens en ville.

Sans vous nous ne pouvons rien, alors le dimanche 15 Juin, bougez vos deux pattes, votre quatre pattes fera le reste !