Blade-runner: un roman vegan, un film qui ne l’est pas

[Voici un article publié sur l’ancêtre de LTD, à savoir VeganRevolution. L’article date du tout début de l’année 2005.]

Blade-Runner (1982) est un film de science-fiction très connu. Il y a pourtant un problème énorme avec ce film.Il a pris des libertés terribles par rapport au scénario du roman original de Philip K. Dick.

Car dans le roman de Philip K. Dick, le monde de Blade Runner est un monde vegan. Toute l’histoire du roman, jusqu’aux détails, la psychologie, les motivations des personnages, tout l’environnement, dépend de cela.

Quel est le scénario du film? Il retrace l’histoire d’un policier assez spécial: le blade runner (en anglais: celui qui coure sur le fil du rasoir).

Le blade runner doit traquer les réplicants, c’est-à-dire des androïdes ayant exactement l’apparence d’êtres humains. Ceux-ci sont utilisés pour aider à la colonisation de la planète Mars et il arrive qu’il y en ait qui s’enfuient pour se réfugier sur terre.

Comment le blade runner fait-il pour les reconnaître? Il leur fait passer un test psychologique, consistant précisément à savoir si… s’il y a des sentiments pour les animaux ou pas.

Le monde du blade runner est en effet un monde post atomique, les animaux sont sacrés. Chacun rêve d’en avoir un. Le blade runner héros du roman travaille principalement car il aimerait lui aussi être payé plus et posséder comme les privilégiés un animal sur le toit de sa maison.

Donnons ici quelques exemples du test effectué. Les questions horrifient les humains, mais pas les androïdes, qui ne possèdent pas de faculté d’empathie et passent à côté de l’aspect principal.

Un pécari.

On vous offre un portefeuille de pécari pour votre anniversaire.

Un petit garçon vous montre sa collection de papillons, ainsi que le bocal dans lequel il les tue.

Vous êtes assise devant la télévision quand, tout d’un coup, vous apercevez une guêpe sur votre poignet.

Dans un magazine, vous tombez sur une photo pleine page en couleurs d’une fille nue. La fille est allongée sur le ventre sur un beau tapis de peau d’ours. Votre époux décide d’accrocher la photo au mur de son bureau.

Dans ce dernier cas, l’androïde femme est naturellement plus choquée par le fait que le mari veuille mettre la photo au mur que le fait qu’il y ait une peau d’ours. Tout le roman contient cette dimension.

A chaque fois l’accent est mis sur la capacité de l’humanité à éprouver de l’empathie. En clair: de la compassion. Dans le film il n’y a rien de tout cela.

D’ailleurs le titre du roman n’est pas Blade Runner, ni Robot Blues comme on avait nommé une traduction de l’oeuvre.

Le titre original est, comme pour la première traduction: « Do androids dream of electric sheep? » c’est-à-dire: Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?

Cela étant une allusion au rêve du blade runner non pas de tuer, car le roman est basé sur son empathie allant même aux androïdes, mais d’avoir sur son toit un vrai mouton, et non pas un mouton électrique…