En défense de la zone humide du Testet !

Voici un appel de « Tant qu’il y aura des bouilles« . Les bouilles, ce sont des terres ou prairies humides sans valeur financière, et il s’agit justement de sauver la zone humide du Testet, dans le Tarn, qui est en train d’être attaquée par les engins de déforestation protégés par les forces de l’ordre.

Une grève de la faim a lieu depuis 10 jours et il y a aujourd’hui au matin un rassemblement de solidarité à Albi. Voici des documents pour avoir une connaissance minimum de la question, mais bien entendu le mieux est de suivre l’actualité directement sur les sites activistes en défense de la zone humide du Testet!

Appel à mobilisation, occupation, réoccupation et actions décentralisées

contre le barrage de Sivens, pour la sauvegarde de la zone humide du Testet

La magnifique vallée du Tescou est menacée par un projet de barrage. En bordure de la forêt de Sivens à 10 Km de Gaillac (Tarn), c’est 35 hectares de zone humide, forêt et bouilles* qui doivent être noyées pour satisfaire les besoins de l’économie capitaliste : un gros chantier pour une grosse entreprise (la CACG) et de l’eau à profusion pour favoriser l’agriculture intensive. 18 hectares classés «zone humide» sont concernés, ainsi que de la forêt. Parmi les nombreux animaux sauvages qui y vivent, on compte une centaine d’espèces « protégées » dont cinq menacées.

Le projet est financé intégralement par des fonds publics (dans les 10 millions d’euros) et doit servir uniquement des intérêts privés. Il a été mené en contournant les lois trop contraignantes et en jouant sur les chiffres pour fausser les dossiers. Les alternatives proposées ont été occultées par les politiques qui ont scrupuleusement suivi les consignes de leurs amis affairistes en leur apportant une caution démocratique.

Depuis le mois de novembre, nous avons déjà bloqué plusieurs tentatives de « déplacements d’espèces » et les opérations d’une équipe de géomètres. Le projet est peu connu par la population locale qui n’a presque pas été informée, mais le potentiel de soutien est grand. Un gros travail de communication reste à faire. Nous occupions depuis le 23 octobre 2013, une ancienne ferme à l’abandon, la Métairie Neuve, jusqu’à ce qu’elle soit saccagée par une vingtaine d’individus cagoulés le 23 janvier. Les 25 et 26 du même mois, une cabane et un campement étaient collectivements reconstruits sur un autre terrain, la « Bouillonnante », situé sur la « Zone à Défendre » proprement dite.

Une procédure judiciaire a abouti à une ordonnance d’expulsion pour le terrain occupé, sans qu’aucun huissier ne se soit présenté, ni que personne ne nous ait prévenu officiellement. On nous réserve donc une expulsion « surprise ». Les promoteurs du projet sont tenus par des délais très serrés (arrêtés préfectoraux et conditions des financements européens). Nous nous attendons donc à une expulsion imminente et à une accélération des opérations. Nous sommes à une période charnière du projet et les semaines à venir seront décisives.

En cas d’expulsion, nous appelons touTEs les individuEs, comités, collectifs et autres forces de résistance à organiser des actions décentralisées auprès des entreprises et institutions porteurs du projet: CACG, Adour Garonne, conseils généraux du Tarn et du Tarn et Garonne, ou auprès des représentations locales des institutions ayants pris partie dans le projet: préfectures (état), DREAL (ministère de l’écologie), communanuté européenne.

Dans tous les cas et dès maintenant, le collectif « Tant qu’il y aura des bouilles » appelle celles et ceux qui refusent ce monde à venir occuper, construire, reconstruire et habiter la zone pour bloquer ce projet jusqu’à son annulation ! Notre résistance est dynamique et créative, nous luttons contre un système, des idées et des pratiques, mais dans aucun cas contre des individus.

Copains d’ici et d’ailleurs, amiEs bâtisseuses et bâtisseurs de nouveaux mondes, rejoignez-nous au plus vite ! Les courtes visites sont appréciées autant que les longs séjours! Une victoire sur un grand projet nuisible est à notre portée!

Pour un moratoire sur le projet de barrage de Sivens jusqu’à la fin des recours en justice

L’appel pour le pique-nique de ce dimanche (que nous espérons végan bien entendu):

Invitation à un grand pique-nique familial

Dimanche 7 septembre à partir de 11h sur les bords de la zone humide du Testet

Nous appelons les amoureux de la Nature sauvage et de ses espaces de rêveries, les passionnés des petites et des grosses bébêtes, les hommes (et les femmes) qui plantent des arbres et pas ceux qui les coupent dans la forêt de Sivens… Nous appelons toutes celles et ceux…

Qui en ont assez que la FNSEA manifeste pour continuer à épandre des pesticides à côté des écoles, qui veulent que la politique agricole approvisionne en produits de qualité les consommateurs locaux et la restauration collective et non pas à conquérir des parts du marché mondial avec de la malbouffe industrielle à bas prix !

Qui sont en colère quand le gouvernement emprisonne la Confédération Paysanne mobilisée contre la ferme des 1000 vaches et déroule le tapis rouge aux casseurs de la FNSEA …

Qui ne supportent plus que la justice n’ait pas les moyens de juger les projets d’aménagement avant qu’ils ne soient inaugurés, qui refusent la farce des compensations environnementales qui n’ont d’autre efficacité que de justifier la destruction des espaces naturels tout en subventionnant les bureaux d’études des copains…

Nous appelons toutes celles et ceux qui veulent une véritable transition énergétique, qui veulent limiter la menace climatique sans devoir avaler la pilule nucléaire, qui veulent que l’argent public serve d’abord à rendre les gens économes et autonomes en énergie !

Celles et ceux qui se battent contre le rouleau compresseur des projets inutiles et imposés, contre les LGV, les autoroutes absurdes, les mines dans le Limousin, l’Ayrault-Port de Notre-Dame des Landes, l’exploration des gaz de schistes, etc qui détournent l‘argent public des vraies priorités sociales et environnementales.

Qui savent que seule la pénalisation des crimes et délits portant atteinte à la santé publique et à l’environnement et la fin des conflits d’intérêts obligeront les industriels et les élus à respecter l’intérêt général et à cesser leur pression sur les fonctionnaires chargés des contrôles.

Qui en ont marre que les gouvernements de gauche comme de droite ne soutiennent la transition écologique qu’à travers les filières industrielles et centralisées au lieu de développer en priorité les filières locales, créatrices d’emplois durables et non délocalisables.

Bref, nous appelons toutes celles et ceux qui croient que nous devons sortir des fausses solutions politiques du siècle dernier et entrer dans le monde du XXIècle. Celles et ceux qui désirent soutenir une jeunesse engagée et porteuse d’utopies (qui seront les réalités de demain) et qui sont prêts à les protéger concrètement de la répression honteuse qui s’abat sur leurs rêves les plus beaux…

La zone humide du Testet est le reflet de notre avenir, elle est le reflet de notre planète.

Nous sommes au milieu du gué. Lundi et mardi, ils ont coupé les arbustes à la tronçonneuse mais ont épargné les grands arbres jusqu’à l’attaque finale. Les jours suivants, des machines infernales sont arrivées et elles dévastent désormais tout à un rythme industriel, depuis la périphérie vers le centre qui héberge la plus riche, mais aussi la plus fragile, biodiversité.

A ce rythme, lundi prochain, le cœur sera touché et la zone humide disparaitra ensuite en quelques jours. Nous sommes au milieu du gué. Le week-end arrive pour nous laisser le temps de montrer notre nombre et notre détermination ! Lundi matin, soit nous serons là, nous serons unis au-delà de nos différences et nous sauverons définitivement la zone humide et tout son patrimoine exceptionnel. Soit nous restons passifs, nous laisserons la main brutale s’abattre sur les rêves les plus beaux et nous laisserons le champ libre à la dévastation finale !

Nous sommes au milieu du gué et nous n’aurons pas de 2e chance ni de 2e planète…

Organisations participantes et détails pratiques à venir sur www.collectif-testet.org

Enfin un témoignage terrible, publié sur Tant qu’il y aura des bouilles:

Salut,
Moi c’est Muriel, j’ai passé la journée de mercredi 03 septembre dans un arbre (juste derrière la maison en bois qui a été détruite ce jour là également) dans la parcelle où la « débroussailleuse », en fait un engin énorme qui broie les branches et les troncs et recrache des copeaux a fait son travail de destruction lamentable , sous la surveillance de gendarmes armés (ils ont visés avec leur flash ball les grimpeurs à plusieurs reprises)
Le conducteur a travaillé sans relâche de 8h30 à 12h30 et de 13h45 à 17h30. Derrière la machine, il y a marqué « safe 500 feet », or il a débrouissaillé autour de moi à 10m, et autour d’Olivier à 2m(!!) il a laissé juste un arbre à côté de l’ arbre où il était juché.
Celui-ci a également reçu une volée de gros copeaux que le conducteur (un psychopate!!) a volontairement « recraché » dans sa direction.
Pour ma part, il m’a fait peur sciemment, les gendarmes rigolaient autour (mais quand même à une distance respectable de l’engin) et nous sommaient de descendre (sous-entendu: sinon on allait finir broyés!).
Nous avons eu évidemment très peur, les flics en bas et le conducteur ont joué avec nos nerfs toute la journée en faisant « houba houba » ; les règles de sécurité n’étaient pas (c’est peu de le dire) respectées, les gendarmes ont vraiment joué à un jeu s’apparentant à de la torture.