L’usine et le hérisson

Voici une petite histoire qui s’est déroulée il y a peu en France, dans une usine fabriquant des pièces en tôle. C’est une histoire vraie, racontée ici telle qu’elle a été vécue très concrètement.

Dans cette usine, il y a de l’activité, forcément, et donc des allers-retours ininterrompus, et d’immenses étagères bien alignées et bien remplies. Au milieu de tout ce passage est arrivé alors un hérisson.

Ayant pris peur, il s’est réfugié sous des palettes, au milieu des cartons, bref il s’est retrouvé coincé et apeuré. Des gens l’ont vu mais, reflet du retard des hommes par rapport à la compréhension de la Nature, ils n’ont rien fait, ni rien dit.

La rumeur se diffusant toutefois, dans l’après-midi des ouvrières ont appris la situation du hérisson. Et là se déroula ce qui devait, normalement et en toute logique se produire : le travail est stoppé, la mobilisation est organisée pour aider le hérisson.

Pas question que ce dernier meurt de faim ou écrasé ! Et donc que l’on se met à quatre pattes pour le chercher. Cinq, dix minutes passent, puis un quart d’heure… Puis le hérisson est trouvé.

Comme toujours quand il y a plein de monde, il y a toujours quelqu’un qui a creusé une piste de manière plus approfondie et ici donc il y avait quelqu’un qui avait l’habitude des hérissons. Elle le prend alors, puis le ramène dehors.

Mais pas question de le poser au bord de la route, par conséquent le chef a donné l’autorisation d’aller le poser plus loin…

Bien entendu, chez les hommes, certains ont relativisé cela et se sont moqués… mais pas publiquement. Car quand il y a une telle mobilisation, l’esprit collectif s’impose, et malheur à qui n’est pas moral…

C’est bien entendu, une simple anecdote. Mais ce genre d’anecdotes témoigne de quelque chose d’historique. Il y a bien quelque chose, au fond, là, il y a une véritable compassion qui peut se soulever.

Normalement, dans l’usine, les gens ont peur de perdre leur emploi. Il y a une terreur avec les chefs, qui profitent de la situation. L’abnégation ne triomphe pas. Alors ce sauvetage du hérisson montre inversement que tout est possible. Un simple acte collectif témoigne ici d’un chemin qui peut être pris.

Oui, un engagement massif est possible, si la cause est juste, si la cause est claire, si elle est présentée de manière nette, franche, si elle est authentique, sans être traversée par les opportunismes et les compromis.

Pourquoi des gens s’engageraient dans une cause défendue par des gens n’y croyant pas véritablement, dont l’identité n’est pas complètement façonnée par la cause ?

Alors imaginons que demain, une centaine de gens décident de s’organiser pour, avec la même détermination, promouvoir la libération animale, sans compromis. Imaginons une presse radicale, dédiée à l’actualité des animaux, leur existence. Imaginons un mouvement se confrontant réellement à la réalité de l’exploitation animale.

Imaginons que la guerre contre la planète ait enfin deux aspects !