Constater la maltraitance animale dans des vidéos et images sur internet…

C’est un problème récurrent que l’on connaît quand on va sur le net. Il est très facile de trouver des vidéos ou des images de maltraitance animale. Cela va de la brutalité organisée à la stupidité adolescente, toujours dans un esprit barbare, anthropocentriste.

Et là, on se demande forcément : que faire ? Ou plutôt, un sentiment de révolte nous gagne, et l’on veut agir. On cherche alors plus d’informations sur les auteurs et on en trouve parfois.

Et pourtant, on ne peut rien ou pratiquement rien. En effet, à moins d’avoir une preuve concrète – comme une vidéo sur youtube, une image postée sur un forum ou sur facebook, quelque chose de ce genre – on reste dans un grand flou juridique.

Pour dire les choses plus concrètement, la police ne fera rien à moins que vraiment il y ait une pression populaire ou un risque de « trouble à l’ordre public ». Ensuite, il faut dans tous les cas un avocat, ce qui signifie passer par une association, qui va alors décider ou non de porter plainte.

Il ne faut pas sous-estimer ici qu’au-delà de l’engagement réel, c’est une méthode légaliste et financière, certaines associations visant stratégiquement surtout les dommages et intérêts lors d’une plainte.
Bref, ce n’est pas gagné, voire pratiquement impossible. Il ne faut pas se voiler la face : la dimension individualiste prédomine, avec la « protection » de l’expression individuelle, de sa liberté, etc.

Pourtant, la colère reste, et elle est juste. Alors que faire ?

Déjà, il faut être conscient du rapport de force en termes culturels. Les insultes et moqueries, les photos de maltraitance animale peuvent passer pour les gens en France, mais pas dans d’autres pays (comme l’Allemagne, l’Autriche, etc.) et également pas pour les grands sites comme Facebook, Youtube, etc. qui sont soucieux de leur image « lisse ».

Si donc on rencontre quelque chose de méprisable et de barbare sur ces sites, il faut s’adresser à eux et on peut être certain qu’eux répondront, car c’est une question d’image, et derrière de profit. Bien entendu, leurs valeurs ne sont pas favorables aux animaux. Mais ces entreprises détestent les publicités négatives.

Ensuite, il faut souligner l’importance de la continuité. Si l’on veut protester, il faut se donner les moyens de la protestation. Bien entendu, on peut diluer au maximum ses principes et établir un programme de réformes sur 1000 ans, ce qui est grosso modo la position d’une association comme L214.

Mais de manière plus sérieuse, il faut disposer d’un média, d’une association, d’un groupe de lutte ancré dans la réalité. Lorsqu’une maltraitance se produit, elle existe dans lieu très concret. Si dans ce lieu, il existe un média pour la libération animale ayant une continuité, une tradition, une présence effective, alors il pourra y avoir un impact.

Sans cela, on arrive de l’extérieur et on ne peut pas avoir d’influence. C’est pour cela que nous apprécions des initiatives comme NALO à Nantes, VEAN dans le Nord ou encore l’amicale progressiste à Lille. Il y a eu d’autres initiatives qui ont échoué, incapables d’assumer une continuité, et il y en aura d’autres qui réussiront.

Dans tous les cas, sans s’ancrer localement, avec un média capable de continuité, d’exposer des faits concrets, de faire des propositions intéressantes, on reste dans le vague. Or la question animale est tout sauf vague, elle intéresse des millions de gens. Mais il faut convaincre ceux-ci de sa sincérité, de son sérieux, de sa continuité.

C’est pour cette raison que nous publions depuis le départ un article quotidien sur LTD. On peut reprocher que parfois certains articles manquent d’inspiration, ou que les reprises d’articles informatifs soient parfois trop présents. Peut-être vaut-il mieux moins d’articles, mais plus denses (comme le font justement les sites mentionnés plus haut).

Cependant, il s’agit de montrer qu’une continuité culturelle et intellectuelle est possible, que des gens sont capables de conserver leur idéal révolutionnaire, pour la libération animale et la libération de la Terre. L’engagement est possible et souhaitable.

Cela ne va pas sans erreurs, cela ne va pas sans faiblesses, mais c’est inévitable quand on veut changer le monde, et pas moins que cela !