« Un nouveau contrat de domestication »

Voici le type d’informations sur lequel il faut accorder une grande attention. Le réformisme de la protection animale est suivi pas à pas par l’industrie de l’exploitation animale, qui adapte son discours en fonction. Seule la libération animale peut déborder cette tactique, car attaquant sa base même.

Voici donc un article tiré de La France agricole, qui tente de contribuer à l’élaboration d’une ligne face aux médias, pour convaincre l’opinion publique… Les choses sont très claires, dans un cynisme net, dans une logique sans discussions. Comme on peut le voir, c’est un système de pensée, un système économique… Une telle chose ne saurait être réformée.

Relations hommes et animaux

Un nouveau contrat de domestication

L’observatoire des habitudes alimentaires du Cniel [Cniel : Centre national interprofessionnel de l’économie laitière] organisait ce jeudi à Paris un colloque sur la modernité des relations entre hommes et animaux. Sans tomber dans l’assimilation de l’homme et l’animal, les participants ont souligné qu’il faudra renouveler le contrat de domestication des animaux.

L’intervention du philosophe François Wolf lors du colloque a replacé les termes du débat qui traverse aujourd’hui la société française, fortement alimenté par les défenseurs de la cause animale. « L’animalisme peut se définir par la valeur accordée à l’animal en tant que tel. Il existe de plus en plus à mesure que l’animal existe de moins en moins. Il fait que l’animal aujourd’hui est vu soit comme une victime, soit comme un compagnon ».

L’égalitarisme entre l’homme et l’animal « n’a pas de sens »

L’égalitarisme entre l’homme et l’animal que prônent nombre de de défenseurs de la cause animale « n’a pas de sens », selon le pilosophe. Il révèlerait la profonde inquiétude générée par notre modernité. « Nous ne savons plus qui nous sommes, qu’est-ce qui nous distingue des animaux ? Pourtant on ne gagne jamais à confondre, à assimiler. On gagne à distinguer, à différencier, à spécifier. »

Selon François Wolf, le rapport entre les hommes est fait d’égalité et de réciprocité. Alors quelle réciprocité attendre du loup et de l’agneau ? « Il n’est pas moral d’élargir la communauté des hommes aux animaux.

Mais plutôt que de parler de droits des animaux, il faut parler des devoirs que nous avons envers eux. Suivant le type d’animaux, animaux de compagnie, animaux de rente, animaux sauvages, ces devoirs varient : affection, protection, nourriture, maintien de la biodiversité, respect de l’environnement… Il n’est pas immoral en retour d’attendre de la nourriture, du travail, de la viande, parfois de l’affection. »

« Face aux médias, le discours à établir est complexe »

Mais est-ce que cela va jusqu’à nourrir les pigeons parisiens ou les loups dans les Alpes ? « Entre les animaux et nous, c’est du donnant-donnant ». « Face aux médias, le discours à établir est complexe. Il y a deux camps parfois difficilement réconciliables ».

Les mots d’élevage concentrationnaires sont ainsi de plus en plus utilisés. Comment faire pour dialoguer ? « Sans aller jusqu’à ces extrémités, certaines évolutions radicales des modes de production interrogent de plus en plus. Quand les animaux sont considérés comme des machines, il y a rupture du contrat d’élevage. »

Face à cette rupture réelle, le contrat implicite de domestication est à reconstruire, surtout quand il s‘agit d’élevage intensif. « Mais ce sont aux scientifiques de définir au regard des connaissances actuelles les impératifs biologiques des espèces. »

Tout en rejetant nettement l’idée que l’homme est un animal comme les autres ou que l’animal est un humain comme les autres, idées qui fleurissent en ce moment dans la presse, les débats ont souligné que les règles de bien-être dans les élevages seraient amenées à évoluer face à une demande qui s’inscrit durablement dans la société et dans les débats politiques quels que soit les partis politiques.