L’exploitation animale à la ZAD du Testet

Ah, les bonnes vieilles années 1930, avec ses paysans qui prenaient « soin » de leurs animaux en étant « proches » de la terre, « qui elle ne ment pas » ! Faut-il qu’on soit dans une ambiance terriblement sordide pour faire face à une telle idéologie !

C’est donc incroyable : même en 2014, on ne se refait pas, on en revient aux « fondamentaux » du pire de ce qu’a produit la France. Le culte du petit lopin de terre travaillé par une figure « authentique », en rapport « métaphysique » avec « ses bêtes », vivant en « autonomie » par rapport au monde moderne…

Non sérieusement, est-ce si difficile de comprendre que c’est un trip facho, classiquement facho, authentiquement facho ? Prôner la « traction animale », en 2014, cela peut être quoi d’autre que du pétainisme ?

Voici un petit compte-rendu ô combien révélateur fourni par les gens de la Zad du Testet (voir également à ce sujet De Femina à la ZAD du Testet, un même rapport aux animaux), racontant comment il est « festoyé » autour d’une omelette…

 » Sème ta ZAD: au jardin, la résistance prend racine

Toute la semaine, nous avons œuvré de manière conviviale – en esquivant les gouttes de pluie – pour ramener la beauté et la vie sur la ZAD. Chaque jour, une quinzaine de sympathisants, paysans, jardiniers amateurs, curieux, étudiants etc. ont échangé et expérimenté autour des pratiques biologiques au jardin potager, au verger, autour d’une parcelle de blés anciens en agroforesterie et au poulailler.

Nous avons travaillé sans pétrole au potager et semé des fèves, des pois, de l’ail, des oignons et même tenté… de planter des bulbes de safran déjà germés. Une butte de permaculture a été créée, ainsi qu’une mini-serre.

Pour la Sainte-Catherine au verger, « tout bois a pris racine » et nous avons planté des pruniers à cochon, pommiers, pêchers, pêchers de vigne, noisetiers, sureaux, figuiers, cerisiers locaux etc. Les arbres ont été donnés par des sympathisants de la lutte ou troqués via le Système d’Echange Local Libertaire de la forêt de Grésigne.
Le poulailler a été agrandi et amélioré pour accueillir dix nouvelles pensionnaires, depuis le coq parade de plus belle et nous avons festoyé autour de la première omelette.

Dans une démarche d’autonomie, nous avons voulu semer du blé pour alimenter le four à pain de la ZAD. Des paysans du coin ont fait don de semences de variétés « paysannes » et après un travail du sol au tracteur, nous avons semé le blé à la volée, de manière traditionnelle, avant qu’il soit enfoui en traction animale par deux jeunes vaches gasconnes.

Nous avons aussi semé au jardin des blés issus de la collection de l’association Pétanielle qui travaille à la conservation de blés anciens. Plus que jamais, nous avons mis en pratique nos convictions en vue de nous réapproprier les savoir-faire paysans dans une démarche d’autonomie et de tissage de liens à l’échelle du territoire. Et cela ne fait que commencer!

Bientôt sera lancée une coopérative d’entraide paysanne…
ZAD partout!!! «