Savoir éviter le pire pour nos proches qui dépendent de nous

L’une des questions très importantes de la vie avec les animaux avec qui on vit est la suivante : que vont-ils devenir s’il m’arrive malheur ?

C’est une question angoissante à laquelle il faut réfléchir et surtout répondre. Voici en triste illustration deux photos d’un chien de quatre ans dont le « maître » est décédé il y a peu.


Ce chien vous attend dans le Lot (grosso modo entre Limoges, Bordeaux et Toulouse), au refuge Le Recours Poils et Plumes 46, qui par ailleurs a un grand besoin de soutien dans ses activités.

Comme c’est le cas dans tous les refuges. Car la situation des animaux qui arrivent dans les refuges ne relève pas de la tragédie, du destin, mais bien du drame. Il y a une origine sociale à tout ce malheur.

Il faut d’autant plus responsabiliser sur la question de la responsabilité en cas d’accident ou de décès. Rien n’est pire qu’une mentalité individualiste qui pense : après moi, le déluge. Il faut au contraire prendre les devants.

Nombre de gens le font d’ailleurs pour leurs enfants. Et les animaux qui vivent avec nous sont tout autant dignes de notre responsabilité, de notre sens des responsabilités, de notre engagement à ne pas les placer dans une situation de détresse complète.

Bien sûr, on ne peut pas forcément prévoir toutes les situations, surtout lorsque le capitalisme en crise impose une vie quotidienne difficile, une très grande précarité. Cependant, cela devrait encore plus renforcer le sens de la solidarité.

Il est vrai malheureusement qu’il faut penser ici à la situation très difficile des personnes âgées, qui sont isolées socialement. Comment peuvent-elles prévoir, bien souvent, alors que la société les a mises à l’écart ?

Il est terrible de voir comment, lorsqu’on regarde la situation des animaux qui vivent à nos côtés, on ne peut que voir un nombre incalculable de problèmes, de soucis, de non-dits existant dans la société.

Rien n’est plus faux d’opposer ainsi la solidarité entre humains avec la solidarité avec les animaux : l’un ne va pas sans l’autre, quand on regarde la réalité en face, lorsqu’on a un sens correct, c’est-à-dire élevé de la compassion.

Il est ici trop facile de se moquer des gens qui s’occupent des animaux dans l’urgence et qui, pour cette raison, peuvent avoir certains aspects asociaux. Car il est tellement difficile de ne pas faire « comme tout le monde » et d’oser affronter la détresse !

Comment ne pas être en colère et plein d’émotion lorsqu’on voit une adoption nécessaire ? Prenons l’exemple de Blanco, qui vous attend dans le 62, à Bouvigny-Boyeffles, près d’Arras.

Comment ne pas se dire : je veux être là pour lui ? Bien sûr les gens qui adoptent sans avoir les moyens matériels de gérer ont perdu de vue l’essentiel : le bien-être de chaque être vivant. Toutefois, il faut bien comprendre la dignité du sentiment qu’il y a à la base.

Ce sentiment est-il, par ailleurs, divisible ? Non, il ne l’est pas : il ne peut être qu’universel. C’est pour cela plutôt que des actions visant au « choc visuel » montrant des massacres – même s’il faut savoir que telle est la réalité – ne convient pas. Ce qu’il faut c’est en appeler au meilleur de l’être humain.

Encore faut-il y croire et ne pas avoir basculé dans la misanthropie, le cynisme, prenant les animaux en otage pour une vision du monde morbide, ultra-élitiste, hautaine, arrogante, méprisante (que celle-ci soit d’extrême-droite ou bien « antispéciste »).

En vérité, la compassion est une expression naturelle, et il est donc naturel d’y faire appel, pour un monde meilleur.