« La production mondiale de viande devrait s’intensifier »

Paris Match est allé au Salon de l’agriculture rencontrer les gens faisant le traditionnel petit rassemblement protestataire en faveur de la « cause animale ».

Y participait par exemple le « Collectif Oui à l’Étourdissement Dans les Abattoirs ». Rien que le nom montre l’ignominie de gens qui, prétendant défendre les animaux, jouent le rôle de supplétif moral de l’exploitation animale.

Tous ces discours sur l’exploitation « humaine » sont hypocrites et ignobles, et il faut bien saisir qu’on va en avoir de plus en plus. Nous montrions la situation avec le lait il y a quelques jours : l’intensification de l’exploitation est un fait inévitable dans la société actuelle.

Or, cela rentre en contradiction avec la prétention de certains d’aller graduellement au véganisme. La conséquence en est une sorte de « replacement » stratégique dans… justement on ne sait pas trop quoi.

Voici les points de vue d’abord de Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot, et ensuite de Brigitte Gothière, porte-parole de L214, tels que Paris Match les a retranscrit.

« Le Salon de l’agriculture est une vitrine trompeuse. Derrière l’image bucolique, il y a l’univers carcéral, les maltraitances liées à l’élevage et l’abattage.

Alors que le statut de l’animal a été modifié dans le code civil, reconnaissant son caractère d’être sensible -ce qui n’est pas une révolution mais une simple harmonisation des textes-, jamais il n’y a eu en France autant de projets de fermes usines intensives.

L’impact est désastreux en termes économique, environnemental et de bien-être animal.

Stéphane Le Foll s’est d’abord posé en victime du projet de la « ferme » des 1 000 vaches, devenu aujourd’hui réalité, en prétendant que ce type d’élevage ne répond pas à la politique qu’il souhaite défendre. Pourtant, depuis son arrivée au ministère de l’Agriculture, tout a été fait pour simplifier les procédures d’extension des élevages intensifs.

Le 17 février, Stéphane Le Foll a annoncé de nouvelles mesures visant à encourager l’extension des élevages de volailles qui pourront passer de 30 000 à 40 000 animaux sans procédure administrative, après un simple enregistrement.

Le ministre précise même qu’« en dessous de 30 000, aucune démarche ne sera à effectuer. » C’est une politique suicidaire, irresponsable ! »

« De nombreuses enquêtes filmées dans les élevages français rendent compte de conditions de détention des bêtes incompatibles avec la satisfaction de leurs besoins et souvent non conformes à la législation en vigueur.

Notre volonté est aussi d’expliquer aux visiteurs qu’une vie sans consommation de viande est un bénéfice pour le bien être animal, notre santé et l’environnement ».

Et voici comment Paris-Match conclut juste après son article :

Malgré l’alerte, les estimations annoncent que la production mondiale de viande devrait s’intensifier, passant de 229 millions de tonnes en 1999/2001 à 465 millions de tonnes en 2050. Les industriels n’ont pas fini de s’engraisser…

Qui a raison sur l’évolution actuelle ? La Fondation Brigitte Bardot et L214 ? Ou Paris Match ?

Evidemment Paris Match, qui donne de simples chiffres. Par contre, la Fondation Brigitte Bardot et L214 servent à masquer le drame actuel, à camoufler l’ampleur du désastre, à nier les faits.

La situation empire, chaque jour qui passe l’exploitation animale gagne du terrain, la Nature recule. A ce rythme est-il nécessaire d’expliquer à quoi va ressembler le monde dans 40 ans ?

Il ne s’agit là même pas de différence de stratégie, il s’agit simplement de regarder les faits en face.

Rien que l’évolution du lait en France dans les dix prochaines années est terrifiant. Et malgré cela, il y en a pour expliquer qu’on va vers une meilleure situation pour les animaux ?

Ce n’est même plus une erreur ou une illusion : même Paris Match constate que c’est totalement déconnecté.