L’ampleur démesurée de la déforestation illégale

L’État brésilien vient d’informer de l’arrestation de Ezequiel Antonio Castanha, dans l’état du Para, au nord du pays. Il est accusé de la déforestation de 20 % de l’Amazonie ces dernières années. Son activité consistait en la déforestation de terrains, qu’il revendait ensuite aux éleveurs.

C’est une activité très lucrative, de par les besoins mondiaux en huile de palme, en soja et en « viande » (en sachant que le soja est destiné au « bétail » notamment). Les exportations liées à la déforestation illégale sont estimées à une valeur de… 61 milliards de dollars !

49 % de la déforestation est par ailleurs illégal… avec des proportions terribles pour certains pays : 79 % au Brésil, 47 % en Malaisie, 80 % en Indonésie, 90 % en Bolivie, 42 % au Paraguay… En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le chiffre est de 90 %, mais de manière « légalisée » par la corruption…

Pour reprendre la tristement célèbre comparaison avec un terrain de football pour la déforestation dans les zones tropicales, ce sont l’équivalent, en surface, de 5 terrains de football qui disparaissent chaque minute.
Mais, bien sûr, tout cela doit servir à quelque chose. Tout comme pour l’exploitation animale, l’objectif est économique. Et là où c’est encore plus terrible, c’est quand la déforestation illégale… se transforme en exportation légale.

C’est le miracle du capitalisme, en quelque sorte. 30 % de la déforestation illégale aboutit à des exportations internationales au Brésil, 86 % en Malaisie, 75 % en Indonésie, 66 % en Bolivie, 80 % au Paraguay, 100 % en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Au Vietnam, la déforestation illégale se situe entre 40 et 80 %, le taux d’exportation certainement de 90 %. Et la situation est la même au Ghana, en Tanzanie, en Côte d’Ivoire…

La logique est toujours la même : des grands propriétaires s’en mettent plein les poches localement, arrosant les responsables locaux, le tout en prétendant donner des emplois et développer le pays, et en s’insérant ainsi sur le marché international et en acquérant la légitimité qui va avec.

La corruption y étant ce qu’elle est, la déforestation illégale se développe allégrement, surtout qu’elle arrange les businessmen qui voient ici une tendance « inéluctable » se développer localement.

C’est un concept gagnant-gagnant, aux dépens de la Nature, mais aussi des gens vivant là-bas car on se doute bien de quel « développement » il peut s’agir quand un pays oriente toute son énergie dans l’exportation de soja et d’huile de palme…

Pour souligner la dimension planétaire de la déforestation illégale, notons également que sa production de CO2, est estimée à 1,47 gigatonnes annuellement, soit l’équivalent du 1/4 du Co2 émis par l’Union Européenne.

Tout cela, soulignons le encore, pour produire de l’huile de palme qu’on trouve partout dans les supermarchés, pour produire le soja pour le « bétail » : tout se rejoint, c’est un grand tout du massacre. Et tout cela exige une réponse simple: pas de compromis en défense de notre mère la Terre!