Nouvelles substances psychoactives et hausse de la production de cannabis en Europe

L’Organe international de contrôle des stupéfiants, créé en 1968, est un organisme chargé de l’application des conventions internationales des Nations Unies relatives au contrôle des drogues.

En mars, il tient sa nouvelle conférence, et voici deux extraits de son rapport annuel 2014. Le premier concerne l’augmentation de nouvelles substances, le second la hausse de la production de cannabis en Europe. L’effondrement social et culturel fait que les mafias s’engouffrent dans ce marché, celui de l’ennui, de la souffrance et de la mort.

NOUVELLES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES

Le nombre de nouvelles substances psychoactives signalées par les gouvernements ne cesse d’augmenter, puisque 388 substances distinctes ont été repérées en 2014, contre 348 l’année précédente.

Ces substances dont il est fait abus sont pour la plupart des cannabinoïdes et cathinones de synthèse qui reproduisent les effets de drogues soumises à contrôle, comme le cannabis et l’amphétamine.

En 2014, la Commission des stupéfiants a appelé les gouvernements et les organisations internationales à lutter plus énergiquement contre l’abus de ces nouvelles substances, tandis qu’en 2015, elle doit examiner les recommandations formulées par l’OMS concernant l’éventuel placement sous contrôle international de 26 substances non encore inscrites
aux Tableaux des conventions.

Au niveau des pays, des mesures visant à contrer la hausse du nombre de nouvelles substances psychoactives ont notamment été prises par la Chine, souvent citée comme producteur et source d’approvisionnement.

La Chine a fait le nécessaire pour soumettre à contrôle plusieurs de ces substances, dont 12 ont été placées sous contrôle national en 2014, et elle soutient activement les efforts entrepris au niveau multilatéral pour enquêter sur les auteurs de vastes opérations de fabrication et de distribution, pour les identifier et pour les poursuivre.

Les pays consommateurs ont aussi pris des dispositions consistant à la fois à placer ces substances sous contrôle national et à soutenir les efforts déployés à l’échelle internationale pour en faire cesser le trafic.

Ainsi, en 2014, la Drug Enforcement Administration des États-Unis a saisi plusieurs centaines de milliers de boîtes contenant des nouvelles substances psychoactives destinées à la vente au détail et prêtes à être écoulées ainsi que des biens illicites représentant plusieurs millions de dollars au cours des opérations spéciales qu’elle a menées dans le cadre de son Projet “Synergy” en coopération avec de nombreux services de détection et de répression du monde entier.

Au niveau multilatéral, le Projet “Ion” est un nouvel outil de coordination et d’échange d’informations sur les nouvelles substances psychoactives par lequel l’OICS appuie les efforts multilatéraux menés par les gouvernements pour freiner l’afflux et l’abus de ces substances. Il prévoit des opérations, dirigées par l’Équipe spéciale chargée des nouvelles substances psychoactives, à l’occasion desquelles des informations et renseignements sur les envois suspects, le trafic et la production de nouvelles substances psychoactives sont recueillis et échangés par l’intermédiaire
d’un réseau de points de contacts représentant plus d’une centaine de gouvernements et d’organismes internationaux.

Hausse de la production illicite du cannabis: La culture illicite du cannabis, destiné principalement à la consommation intérieure, continue de s’étendre en Europe occidentale et centrale, certains pays signalant une professionnalisation croissante de l’activité et des cultures à plus grande échelle, tandis que d’autres notent une préférence pour les sites de production de taille réduite, à domicile par exemple.

En plus d’être produit localement, le cannabis continue d’être introduit clandestinement en Europe occidentale et centrale, y compris par voies maritime ou aérienne pour la résine, en provenance principalement du Maroc, tandis que l’herbe provient surtout d’Albanie.

La production et la consommation illicites de cannabis, surtout d’une forme particulièrement puissante de cette substance, restent les principaux problèmes liés aux drogues illicites que connaisse l’Europe du Sud-Est.