« Trafic international d’espèces protégées en bande organisée »

Voici une nouvelle terrible, publiée dans La montagne.

Exclusif : le propriétaire du zoo du Bouy soupçonné de trafic international d’animaux

Le propriétaire du zoo du Bouy, implanté à Champétières, près d’Ambert, a été mis en examen et placé en détention provisoire ce vendredi à Clermont-Ferrand. Alain Albrecht est notamment poursuivi pour « trafic international d’espèces protégées en bande organisée ».

Pour ce seul délit, il risque jusqu’à sept ans de prison et 150.000 euros d’amende.

Ce Belge, aux commandes du site depuis fin 2011, est soupçonné d’avoir acheté puis revendu plusieurs animaux, avec une plus-value à la clé. Selon nos informations, une transaction a par exemple été conclue récemment autour de deux panthères des neiges.

Les fauves, arrivés l’an dernier au zoo du Bouy en provenance d’Allemagne, venaient d’être cédés à des Russes. Montant de la vente : 50.000 euros. Les panthères devaient être « acheminées » jusqu’à leurs nouveaux propriétaires dans les prochaines semaines.

Lors de sa garde à vue, Alain Albrecht a rejeté ces accusations en bloc. « Il réfute tout enrichissement personnel et explique avoir été berné par des vendeurs étrangers, qui lui ont donné un soi-disant certificat de commercialisation de ces animaux », explique son avocat, Me Jean-Hubert Portejoie.

Maltraitance, non-respect des règles de sécurité, etc

La liste des charges qui pèsent sur Alain Albrecht ne s’arrête pas là. Il est aussi soupçonné pêle-mêle d’avoir laissé mourir des animaux de faim ; d’en avoir achevé d’autres à coups de fusil, d’avoir sciemment découpé des bêtes mortes pour en nourrir d’autres.

Des cadavres – celui d’un puma entre autres – ont par ailleurs été découverts dans la chambre froide du zoo, jeudi, par les gendarmes et les agents de la direction départementale de la protection des populations (DDPP), associée de près au dossier.

Le propriétaire du site n’est pas un inconnu de la justice: en novembre 2012 déjà, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour maltraitance d’animaux. Il avait alors écopé de six mois de prison avec sursis, assortis d’une interdiction d’exercer pendant un an.

Me Portejoie indique ce soir qu’il va faire appel du placement en détention de son client.

On est là dans l’ignominie et, comme on le voit, elle a continuité. Ce qui ne doit pas étonner, puisqu’il y a ici un moyen de réaliser des bénéfices très rapidement, et très facilement. Dans le contexte d’exploitation animale généralisée, quoi de plus logique que certains se précipitent sur ce « marché »?

Surtout que les risques sont très limités, en comparaison avec les gains financiers possibles. Ce qui amène une seule conclusion possible: il faut une répression très grande, d’une vigueur pratiquement brutale, car l’éducation et l’ouverture à la sensibilité ne suffisent pas.

Ce n’est que dans une société écrasant la violence faite aux animaux que les solutions générales sont possibles. La moindre tolérance est une faille morale et ne peut qu’aboutir à la faillite culturelle.

C’est une utopie? Exactement, et c’est cela qui en fait la force. C’est un vrai projet, systématique. Ce n’est pas un vœu pieux, une demande quémandée à des institutions qui n’ont rien à faire des animaux, puisqu’elles sont là pour que tout reste comme c’est.

La situation animale exige que l’humanité cesse son anthropocentrisme. La Nature en général l’exige. Et cela de manière impérative, car les destructions s’aggravent, les conditions animale et végétale empirent, la planète subit des assauts toujours plus brutaux.

Il ne faut pas regarder le monde à court terme, mais sur le long terme, avec les yeux enragés qui regarderont le monde dans le futur si nous échouons à ce que la planète redevienne bleue et verte !