L’Etat reconnaît l’origine de la pollution en Bretagne, mais…

Les médias ont révélé une lettre du 4 septembre dernier du préfet des Côtes-d’Armor, ce très haut représentant de l’Etat nommé par l’Etat lui-même, destiné aux cabinets du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur, du secrétariat d’Etat à l’Ecologie et au préfet de région.

Ce document de 14 pages est disponible en ligne. On y apprend au sujet des algues vertes que:

« dans le contexte breton, il s’avère que le facteur limitant de la prolifération algale est en fait l’azote (…). L’azote qui permet le développement algal est apporté par les cours d’eau. Il est principalement d’origine agricole par l’intermédiaire des effluents (lisier et autres) et engrais minéraux. »

Rien de bien neuf. Là où le document fait scandale, c’est que le préfet avoue qui est responsable du saccage, et pourquoi par conséquent rien ne peut être fait!

« La diminution visible et notable de ce phénomène (les marées vertes, NDLR) ne pourra passer que par un changement profond des pratiques agricoles sur les secteurs concernés, ce que la profession agricole n’est pas prête à accepter pour le moment. Il s’agit de révolutionner sur ces secteurs, qui représentent 2190 exploitations (soit 25 % des exploitations agricoles dans les Côtes-d’Armor), les pratiques agricoles et changer complètement le modèle économique existant ».

Evidemment, le préfet obéit à son rôle et ne va pas rejoindre le camp de la révolution culturelle vegan et écologiste radical. Il affirme par conséquent au sujet des changements qu’il voyait pourtant comme nécessaire:

« Cette évolution n’est pas envisageable pour le moment, le phénomène des algues vertes ne peut donc que perdurer. Afin d’éviter que l’Etat soit de nouveau mis en cause et pour obtenir des résultats en la matière, il importe néanmoins d’afficher une politique volontariste pérenne visant à la stabilisation voir à la limitation raisonnée de ce phénomène des marées vertes. Ces actions ne pourront viser à supprimer totalement ce phénomène mais à en limiter les principales nuisances ».

Ce qui est bien une preuve comme quoi rien n’est possible tant que l’Etat sera au service des machines à profit.