EELV : un premier mai sans Nature

Europe Ecologie Les Verts (EELV) n’a rien d’écologiste. Quand on va sur leur site, il n’est pratiquement jamais parlé d’écologie, au sens très large d’ailleurs. On ne trouvera jamais, absolument jamais, la défense des animaux, quels qu’ils soient, et pareillement la défense de la Nature n’existe tout simplement pas.

Cela reflète la position d’EELV en général. Voici une belle illustration avec le tract d’EELV pour le premier mai.

Ce qu’on peut lire est très clair. L’écologie n’existe tout simplement pas, elle n’est qu’un « vecteur » pour faire passer les idées qui sont celles de ce qui a été appelé la « seconde gauche » dans les années 1970. Il s’agit de la gauche autogestionnaire, altermondialiste, décroissante, etc.

L’écologie, comme on le voit dans le tract, permet une critique de ce type; le tract affirme ainsi que le capitalisme ne peut pas avoir une croissance infinie, le productivisme amène le chômage.

S’ensuit un catalogue de revendications réformistes anthropocentristes, le tout se concluant par le principe de « l’économie sociale et solidaire », sorte de capitalisme vertueux.

On ne trouve donc aucune revendication écologiste, il n’est pas parlé de la Nature, la défense des animaux n’est pas mentionnée, évidemment.

On arguera certainement du côté d’EELV qu’un tract du premier mai concerne le monde du travail. C’est ici insultant: en quoi le monde du travail ne serait-il pas concerné par la défense de la planète?

C’est là raisonner comme la CGT qui a mené une opération brutale d’intimidation anti-écologiste récemment à Saint-Nazaire.

En réalité, si l’on dit que le premier mai c’est le jour de la défense de l’utopie, de la révolution, alors au contraire on devrait mettre en avant de grands objectifs, qui ont une portée morale immense, une signification concrète d’importance mondiale.

Se dire écologiste et revendiquer la diminution du temps de travail alors que jamais les riches n’ont été aussi riches et que les zones sauvages sont anéanties sur toute la planète, c’est totalement décalé…

Et cela montre bien que l’écologie d’EELV, comme de beaucoup dans la « seconde gauche », est au mieux un prétexte pour demander un capitalisme moins brutal. C’est un outil intellectuel, sans valeur en soi.

C’est comme depuis récemment on a des gens qui allient leur anarchisme à de l’écologie « radicale » ou à de l’anti-spécisme, mais sans jamais parler de la Nature ou des animaux. C’est juste un moyen pour justifier son propre discours.

Or, les animaux ont une valeur en soi, la Nature a une valeur en soi. La vie a une valeur en soi: c’est le principe du biocentrisme. Et il est vrai que ce sont les humains qui doivent changer, mais ils doivent changer en se soumettant à la réalité, en cessant leur individualisme et leur anthropocentrisme.

Cette fausse écologie est, en pratique, un crime par rapport aux exigences de la Nature, aux devoirs de l’humanité face à ses propres crimes.