Contre le centre de primatologie de l’Université de Strasbourg

Hier à Strasbourg, environ cinquante personnes sont venues encourager une grève de la faim de sept personnes, menée pour que ferme le centre de primatologie de l’Université de Strasbourg. Environ 500 personnes avaient manifesté il y a quinze jours en ce sens également.

Le réseau Animavie diffuse les informations à ce sujet; l’association Code animal a annoncé être en mesure de montrer des photos du centre dans deux jours.

Voici une présentation par le journal 20mn Strasbourg:

A l’abri des regards, protégé des hauts remparts du fort Foch à Niederhausbergen, se trouve le centre de primatologie de l’Université de Strasbourg. Un lieu hautement surveillé, discret auprès du grand public sur ses travaux et ses infrastructures pour des raisons de sécurité.

Le centre soulève régulièrement de vives contestations chez les défenseurs de la cause animale et les opposants aux méthodes d’expérimentations médicales sur les animaux.

Depuis l’annonce de l’extension du centre qui doublerait sa capacité d’accueil des singes, passant de 800 à 1600 (630 actuellement), le centre de primatologie s’est attiré une fois encore les foudres des militants, dont certains ont entamé une grève de la faim.

« Nous demandons dans l’immédiat que le préfet revienne sur sa décision d’autorisation de l’extension. Ils font essentiellement du commerce, un singe est vendu 5.000 euros pour des laboratoires qui font de la vivisection.

Nous prônons les méthodes de recherches médicales alternatives. Les études comportementales sont un prétexte. L’éthologie, dans ces conditions est impossible. Cela doit se faire en milieu naturel », reproche Christophe Lepretre, président de l’association Animavie, en grève de la faim depuis 15 jours.

« Les cages sont minuscules et le domaine ne dépasse pas les deux hectares, il suffit de faire le tour de la clôture pour s’en rendre compte. Ce n’est que pour le commerce », assure-t-il.

Des reproches que réfute catégoriquement le centre de primatologie, dédié à l’étude comportementale des primates et à la formation d’étudiants et de professionnels destinés à la recherche, aux soins ou à la protection des singes.

«La « vente » de certains singes à des laboratoires européens de recherches scientifiques permet de participer au financement du centre», expliquent ses responsables.

Le domaine qui s’étend sur sept hectares, avec huit parcs en semi-liberté s’étalant sur 200 à 500 mètres carrés chacun, répond à toutes les contraintes et contrôles européens de protections des animaux, selon la vétérinaire du centre.

« Il n’y pas d’études médicales ni chirurgicales sur les primates. Ici, on observe leur comportement en groupe et leurs interactions sociales, détaille la vétérinaire. Les singes sont prélevés dans des fermes d’élevages comme l’exige la loi.

Quand ils arrivent, ils sont mis en quarantaine de quatre à six semaines, dans une volière petite. Puis ils passent dans une volière plus grande. Elles sont toutes aux normes européennes. L’extension est en fait un réaménagement des volières pour que les animaux accueillis aient plus de place. Ce n’est pas parce que nous doublons la capacité d’accueil que nous aurons deux fois plus de singes. »

Le centre assure ne pas faire de négoce de singes : « 5.000 euros, ce n’est pas le prix de vente mais c’est un coût de revient de la recherche pour l’animal avec son hébergement, les analyses, la nourriture, les soins…

La recherche animale en semi-liberté est complémentaire de celles qui sont faites en milieux naturels. Le centre n’a pas vocation à faire du négoce d’animaux, explique la vétérinaire. »

Autre point de discorde, les contrôles. « Nous souhaitons qu’une commission de contrôle totalement indépendante puisse inspecter tous les installations car nous sommes certain qu’il y a de nombreuses irrégularités.

Cela nous a toujours été refusé. A terme, nous demandons la fermeture complète de ce centre », explique Christophe Lepretre.

« Nous n’avons pas eu de demande directe des associations. Ce lieu ne peut pas être ouvert au public car c’est un lieu de recherche et le sujet est sensible.

Et surtout nous répondons à toutes les normes très strictes de contrôles, de protection des animaux, d’hébergement, de recherches » rétorque la vétérinaire.

Les propos tentant de défendre le centre de « primatologie » reflètent à la fois une bien triste idéologie (dominante) et un sacré besoin anti-démocratique de cacher les choses…

En cliquant sur l’image en dessous, on peut aller signer la pétition lancée par des associations. On est libre bien entendu de penser que la grève de la faim et la pétition ne sont pas des formes adéquates à la lutte.