« Il a indiqué avoir agi par compassion »

C’est une histoire qui a deux ans précisément, le procès s’étant déroulé à la toute fin juin 2013. C’est le journal Le progrès qui la relate, à sa manière bien sûr.

JUSTICE. Un défenseur des animaux condamné pour avoir incendié un abattoir

Il affirmait vouloir «libérer les cochons» et mettre l’abattoir «hors d’état de nuire»: un défenseur de la cause animale a été condamné vendredi à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Besançon pour avoir incendié l’abattoir de Pontarlier (Doubs).

Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur Margaret Parietti. La condamnation est assortie d’une mise à l’épreuve de trois ans, ainsi que d’une obligation de soins et de l’interdiction de fréquenter les débits de boisson.

Le 26 mai dernier, cet ouvrier frontalier de 23 ans a commis d’importantes dégradations et a mis le feu à l’abattoir de Pontarlier (Doubs), rendant impropre à la consommation neuf tonnes de carcasses de porcs.

Blessé après avoir brisé une vitre, il a inscrit «ALF» sur un mur du bâtiment avec son propre sang en allusion au Front de libération des animaux (Animal Liberation Front, en anglais), mouvance de défense des animaux qui a selon lui inspiré son acte.

«Libérer les cochons ! »

Le jeune homme a également menacé un livreur de cochons avec un couteau, lui ordonnant de «libérer les cochons».

A la barre du tribunal, il a indiqué avoir agi par «compassion pour les animaux qui souffrent dans tous les abattoirs de France et du monde entier».

«Je ne peux pas supporter cette souffrance. Je voulais mettre hors d’état de nuire l’abattoir», a-t-il précisé. Il a néanmoins affirmé qu’il regrettait son geste.

«J’ai compris qu’il y avait d’autres moyens d’agir comme participer à des manifestations, signer des pétitions ou faire partie d’associations »«, a ajouté le jeune végétarien qui ne présente aucune anomalie mentale, d’après les experts.

Son avocat, Me Jérôme Pichoff, a promis qu’il ne recommencerait pas: «Il a réalisé que tout cela ne sert à rien et n’aide pas sa cause, voire peut la desservir».

La veille des faits, il avait passé la soirée en discothèque avec des amis, consommant de l’alcool. Les forces de l’ordre avaient constaté une légère alcoolémie à son interpellation.

Il y a bien sûr deux manières radicalement différentes d’interpréter cela, les deux interprétations étant d’ailleurs toutes les deux exactes… D’un côté, il est évident que la motivation à l’origine de cette action a une légitimité morale et une véritable valeur sur le plan des sens.

D’ailleurs, le verdict le reconnaît de manière évidente, même s’il n’est pas parlé de l’amende que la personne a dû forcément récolter en plus…

De l’autre côté, on a tout de même quelqu’un de saoul écrivant « ALF » avec son propre sang après s’être coupé. C’est-à-dire que le véritable protagoniste de son action, c’était surtout lui-même. On a là un exemple typiquement français catholique d’actions-témoignage…