Les « éleveurs » en colère: de mauvais perdants

Les éleveurs mènent de nombreuses actions de protestation ; voici ce que constatait Ouest France hier soir :

Le blocage des deux principales voies d’accès au Mont Saint-Michel, l’un des sites touristiques les plus visités de France, se poursuivait lundi vers 22 heures 30, selon la préfecture et les gendarmes, qui ont indiqué que les éleveurs devraient rester sur place au moins toute la nuit.

Une action « symbolique, pacifique, pour que les prix remontent » et faire comprendre au ministre de l’Agriculture que « la pression agricole ne va pas céder », a indiqué Jean-Baptiste Mainsard, un manifestant.

Maintenant, posons une question simple : lorsque que quelqu’un va régulièrement au casino y miser de l’argent pour perdre finalement quasiment tout, a-t-il le droit de réclamer à la société de l’aider ?

De l’aider à l’éduquer et à vivre dignement, oui, mais de maintenir son style de vie, non.

C’est la même chose avec les « éleveurs ». Qu’ils travaillent dur est un fait, qu’ils se fassent escroquer par la distribution une vérité bien connue.

Pour autant, leur mentalité n’est-elle pas de vivre aux dépens des animaux ? De pratiquer le chantage à l’alimentation pour exiger à la société de pouvoir mener leur carrière comme bon leur semble?

Ne sont-ils ainsi pas au bord du dépôt de bilan, pour presque 10 % d’entre eux en France, car ils ont cru pouvoir emprunter sans problèmes, avoir toujours l’aide de l’État ?

Tout cela est hypocrite.

Après, le désespoir a une base : par exemple pour le lait de vache, le vrai problème des « éleveurs » est que la société les a abandonnés, avec la fin des quotas laitiers de l’Union Européenne.

Sauf que voilà la période de reconstruction d’après 1945 est terminée, maintenant le capitalisme est lancé, il n’y a plus besoins de quotas et de privilèges.

Et justement que lisait-on sur LTD en février de cette année dans l’article L’importance de la fin des quotas laitiers :

« Les petits producteurs vont par conséquent s’effondrer, car la bataille des prix leur sera fatale. »

Il semble bien que les petits producteurs ne lisent pas LTD, ni le ministre de l’agriculture, ils auraient dû…

En même temps, ils ne peuvent pas admettre la réalité, étant obnubilés par l’exploitation animale.

Ils pensaient s’en sortir en pensant que les produits d’origine animale seraient toujours plus utilisés.

Ce qui est vrai. Dans le même article de février, nous disions :

« Ou ce modèle qu’est l’exploitation animale triomphe, pour s’effondrer de manière dramatique et destructrice, ou bien on le stoppe et on change tout. Les faits sont là : contrairement à ce que racontent la Fondation 30 millions d’amis ou L214, l’exploitation animale n’est pas en recul : elle est en expansion accélérée. »

C’est vrai, sauf qu’évidemment ce ne sont pas les petits producteurs qui vont renforcer l’exploitation animale, mais les grands groupes industriels issus des petits producteurs ayant « réussi »…

Rappelons ici, comme c’était dit dans l’article cité, que :

« entre 2001 et 2010, le nombre de « vaches laitières » par exploitation est passée de 34,6 à 49,5 millions… »

Alors venir demander de l’argent à l’État après avoir lancé un tel processus industriel, c’est franchement honteux et particulièrement hypocrite…

En vérité, l’exploitation animale se généralise pour mieux s’effondrer comme un château de cartes, parce qu’un tel monde est inacceptable.

Les « éleveurs » sont un préjugé du passé, au mieux, et un présent agro-industriel monstrueux à renverser.

Dans ce contexte, les « éleveurs » qui se plaignent sont de même nature qu’un joueur de casino ayant tout perdu et aigri devant celui qui a gagné ; mais la nature du perdant et du gagnant est bien la même.