« Une alternative végétarienne obligatoire dans les cantines scolaires »

Yves Jégo est le député de la troisième circonscription de Seine-et-Marne, politiquement il est membre de l’UDI, c’est grosso modo un centriste de droite, dans la lignée de Borloo. A ce titre, il est dans une ligne de « vivre ensemble » très hypocrite, son « micro-parti » s’appelant d’ailleurs « Mieux Vivre Ensemble ».

C’est en ce sens qu’il faut comprendre son « appel » pour une alternative végétarienne dans les cantines scolaires. Il n’est bien entendu, et c’est fort logique, jamais parlé des animaux.

Cela n’empêche les 10 000 signataires de son appel sur le site change.org de donner comme motif justement les animaux, au nom du végétarisme voire du véganisme comme choix moral, ou bien la lutte contre les catastrophes écologiques induites par l’industrie de la viande.

C’est tout à fait contradictoire, car justement l’appel d’Yves Jégo est un appel relativiste : il ne veut pas universaliser les pratiques, il veut juste trouver un dénominateur commun pour les tolérer.
Yves Jégo ne dit pas : il faut être moral, il faut faire avec le véganisme, reconnaissons les animaux.

Il dit que de manière pratique il faut faire sans la « viande » de manière relative, dans l’espace public…
Ici, le relativisme et le négatif (le « sans » la « viande ») s’oppose à l’universalisme et au positif (avec les animaux)…

Adressée à Mesdames et Messieurs les Parlementaires
POUR UNE ALTERNATIVE VÉGÉTARIENNE OBLIGATOIRE DANS LES CANTINES SCOLAIRES

Le maire de Chalon-sur-Saône a pris la décision de supprimer dans les cantines de sa ville les menus de substitution destinés à satisfaire les enfants soucieux de ne pas manger de viande de porc, rompant ainsi avec une habitude communale de plusieurs décennies.

Cette mesure très polémique et pour le moins brutale a rouvert une querelle de plus de 10 ans sur la nature des menus scolaires, laissant bien des élus dans un grand désarroi face à un débat de société de plus en plus virulent.

Peut-on obliger un enfant catholique à manger de la viande un vendredi saint parce que rien d’autre ne lui est proposé, ou un enfant juif ou musulman à consommer du porc ?
Dans les cantines de la République, faut-il prendre en compte les prescriptions religieuses et si oui dans quelles limites ?

Doit-on obliger les enfants à jeûner, à défaut de vouloir transgresser les règles familiales ?

Ce débat est loin d’être simple je le reconnais, j’y suis confronté en tant que maire.

Le juste équilibre est souvent bien difficile à trouver tant les approches et les arrières pensées des uns et des autres viennent détourner la question.

A défaut d’une règle ou d’une autorité capable de la définir, ce sujet devient de fait l’otage de tous les extrémismes et la source d’un affrontement bien inutile visant en réalité dans la plupart des cas la communauté musulmane.

La République n’a, me semble-t-il, rien à gagner à laisser prospérer cette polémique qui remet en cause notre capacité à faire du « vivre ensemble » une réalité concrète.
Il existe pourtant sur ce sujet une solution relativement simple et totalement laïque qui permettrait de soulager les élus qui gèrent nos cantines et de répondre à toutes les attentes légitimes des familles.

Je déposerai donc une proposition de loi pour rendre obligatoire dans toutes les cantines un menu végétarien en alternative du menu quotidien afin de permettre à ceux qui ne veulent pas de viande ou de poisson, quelle qu’en soit la raison, de se nourrir de façon équilibrée.

Il existe en effet de très nombreuses possibilités culinaires pour que la dose de protéines nécessaire à chaque repas soit contenue dans des menus végétariens respectueux de la santé, du goût et des pratiques familiales.

A travers la mise en œuvre de cette obligation d’une alternative végétarienne dans nos cantines, il s’agit de sortir le débat du champ de l’affrontement religieux en donnant à chaque enfant un libre arbitre et en favorisant de surcroît un mode alimentaire de plus en plus recommandé pour ses vertus sanitaires et déjà pratiqué par plus de 1,5 millions de personnes.

Parce que la laïcité n’est pas l’unicité et n’oblige en rien à imposer un menu unique aux enfants, il est temps de clore ces guerres larvées.

Au nom de leurs dogmes ne laissons pas aux extrémistes de tous bords la possibilité de prendre en otage l’assiette de nos enfants et faisons au contraire rimer laïcité avec liberté.