« Qui est-ce qui est pire dans notre société? »

Dans l’histoire du mouvement ouvrier, l’alcool et les drogues ont toujours été rejetés, jusqu’à l’établissement d’un esprit de prohibition parfois. On sent que la Jeunesse socialiste suisse a dû sacrément changer pour en arriver à faire la proposition de la libéralisation de toutes les drogues.

Officiellement, c’est pour mieux lutter contre les drogues, mais à voir les revendications suivantes, on voit bien qu’il s’agit surtout de fumer tranquille et en bonne conscience…

• La légalisation complète et immédiate du cannabis et de ses dérivés.
• Un monopole d’état sur sa distribution des drogues nouvellement légalisées.
• Le développement de normes légales concernant l’usage médical des drogues et substances dérivées.
• Une interdiction de la publicité pour toutes les drogues, y compris l’alcool et le tabac

La JSS, qui a adopté cette ligne à son congrès hier, explique même carrément:

Une société sans drogues est une illusion invraisemblable à laquelle la Jeunesse Socialiste
Suisse ne souscrit pas. En particulier, car certaines, comme l’alcool, sont implantées dans
360 nos mœurs et traditions. De ce fait, à long terme, la JSS souhaite une légalisation contrôlée
de toutes les drogues à une prohibition favorisant le marché noir.

Une illusion invraisemblable, vraiment? C’est là rejeter tout esprit d’utopie. La ligne de la JSS est vraiment la ligne de cette figure que tout le monde a connu au lycée : le petit-bourgeois se voulant de gauche qui fume tranquille en mode baba cool critique de la société, sans pour autant vouloir réellement la changer…

Le plus inquiétant par contre, c’est de voir que le véganisme commence à faire partie de cette liste toujours plus grande d’oppressions en « -isme » qui servent de catalogue aux rebelles universitaires et intellectuels.

Il y a quelques jours la Jeunesse Socialiste Suisse a ainsi posté cet article pathétique, où le véganisme est une sorte de posture individuelle, totalement déconnectée des animaux et de la Nature…

On est ici vegan comme on serait autre chose, le seul problème étant une prétendue « phobie », un ostracisme, un rejet, etc.

C’est le véganisme du type anthropocentriste et individualiste, totalement déconnecté de la bataille planétaire pour sauver la planète, notre mère la Terre…

QU’EST CE QUI EST PIRE DANS NOTRE SOCIÉTÉ : ÊTRE VEGAN OU HOMOSEXUEL?
MURIEL WAEGER, 16. SEPTEMBRE 2015
Jovial et plein d’entrain, Pascal est quelqu’un de totalement « normal » que chacun pourrait apprécier. Mais il a tout pour être le « mauvais » exemple d’une affiche UDC.

On nous a toujours appris à ne pas se différencier, à se fondre dans la masse, à être « normal ». Mais la normalité est une question de point de vue, d’interprétation et d’éducation. Ce qui n’empêche pas Pascal (22 ans), de correspondre à tous les critères « normaux ». De Coire il est venu à Fribourg pour des études en médecine et vit en collocation.

Dans son canton natal il est bien intégré et fait même de la politique. Mais ce qui le différencie réellement de la masse sont son origine, son orientation sexuelle et son alimentation. Pas facile en effet pour un serbo-kosovar d’être homosexuel et vegan.

Pascal n’a pas rencontré de problème à faire son coming out auprès de ses amis qui étaient très tolérants ni auprès de sa famille de même génération que lui, mais ses parents sont un peu moins ouverts. Il nous raconte : « Lorsque je leur en ai parlé pour la première fois, mon père s’est levé de table et est allé pleurer dans sa chambre, ce n’était vraiment pas facile pour moi ». Pareil pour ses tantes, qui se sont mises à prier pour lui quand elles ont appris quelle était son orientation sexuelle. Heureusement, tous le traitent encore de la même manière même si l’homosexualité reste un sujet tabou.

La pilule la plus amère à avaler entre l’origine, l’orientation sexuelle ou le régime alimentaire, n’est étonnamment ni le fait d’être étranger, ni celui d’être homosexuel (ce qui peut paraitre étonnant au vu des commentaires et avis xénophobes, racistes et homophobes que l’on rencontre dans notre société), mais l’alimentation.

Nombre de gens, même au sein de la JSS, ne conçoivent pas qu’une alimentation sans aucun élément animal puisse contenir assez de vitamines. Pour la plupart des gens, être végétarien n’est déjà pas facile, mais il faut être fou pour être vegan. Pascal regrette les commentaires incompréhensifs qu’il subit constamment en révélant son mode de vie.

Il nous révèle que ce qui est le plus difficile, par exemple dans une collocation, c’est de devoir cuisiner à chaque fois pour soi-même et surprendre les papilles des autres habitants qui s’attendent à chaque plat vegan à quelque chose d’immangeable.

Après toutes ces expériences Pascal a finalement décidé d’emménager avec une amie vegan afin de ne pas avoir à cuisiner tout le temps pour lui-même et d’avoir davantage de compréhension.

Pascal poursuivra donc ses études en médecine avec brio et espère bien ouvrir les yeux de ses concitoyens et camarades de parti sur une manière différente de s’alimenter mais tout aussi saine et équilibrée que n’importe quelle autre, tout en défendant des valeurs telles que la protection animalière, la préservation de notre écologie et la solidarité.