Nous n’avons pas besoin de l’avis de Maître David Sudan

Nous avons beaucoup parlé de l’affaire du chiot arraché de force à un SDF par des gens de Cause Animale Nord. Il était selon nous très important de le faire, pour ne pas se « planter » après cette affaire.

Cela pouvait ne pas sembler clair, mais voici que déjà les faits se précipitent, puisque le chiot a été remis hier au SDF. C’est l’épilogue d’une triste affaire, en attendant le procès.

Cependant, que ne voit-on pas? Voici que « Maître » David Sudan, selon l’expression employée pour les avocats par les institutions, se permet de prendre la parole. Qui est-ce? D’où sort-il? Où est sa légitimité?

Eh bien cette personne qui tombe du ciel dans cette affaire est l’avocat du SDF, présent avec lui dans les locaux de la police du 1er arrondissement de Paris, lors de la remise du chien. A cette occasion, il a publié sur chien.fr un long texte pour expliquer la situation du SDF, du chiot, etc.

Et là, il y a cet insupportable discours, honteux et pathétique, condamnant la libération animale. En quel honneur? Naturellement, au nom de son statut d’avocat. Eh bien non, nous n’en avons rien à faire de son avis, qu’il peut se garder.

Que Cause Animale Nord soient des activistes peut-être adeptes du n’importe quoi n’importe comment, c’est a priori un fait qu’on peut dire exact. Mais ils portent la dignité d’une cause, même dévoyée.

Donc il n’y a pas à accepter ces propos mensongers venant soutenir un système qu’il faut ébranler et faire s’effondrer :

« Je ne renie aucunement le travail des associations de la défense des animaux. Bien au contraire, la plupart des personnes qui m’ont aidé dans le traitement de ce dossier sont des personnes issues du milieu associatif de défense de la cause animale. Je sais que le combat de ces associations est parfois dur, surtout quand il s’agit de lutte contre le trafic d’animaux, mais si vous avez des suspicions de maltraitance ou de trafic d’animaux, il existe une Justice en France avec laquelle vous pouvez travailler main dans la main. Et croyez-moi bon nombre de procédures engagées dans le trafic d’animaux auprès d’un juge aboutissent à la saisie des animaux maltraités. »

Nous n’en avons rien à faire de sa défense de la justice au service de l’exploitation animale et de ses études à Assas, apparemment avec une spécialisation en droit des sociétés, des fusions-acquisitions et du droit des contrats, comme lorsqu’il dit :

« J’ai effectué un cursus de 8 années de droit à l’Université et je ne connais aucune loi en France qui interdise aux SDF d’avoir un chien, et ce quelle que soit leur origine. Lors de son procès, cette dame pourra certainement venir expliquer aux Magistrats ce qui est interdit et permis par la loi en France ! »

Se vanter par ailleurs d’avoir fait huit années d’études, pour confondre le communisme et le nazisme, c’est d’ailleurs lamentable :

« Et tout d’un coup ce samedi 19 septembre, alors qu’il n’avait rien demandé à personne et parce qu’il avait le tort d’être sans-abri et d’origine roumaine, il se fait violemment agresser par des activistes de défense de la cause animale sans la moindre enquête préalable sur la seule base de son faciès, comme on faisait jadis dans certains Etats soviétiques. »

On comprend toutefois que quand on fait avocat, on entend faire partie des riches et que donc on a pas besoin de faire la différence entre les communistes qui visaient les riches, et les nazis qui visaient des gens pour des critères raciaux…

Le fond de la question, c’est quoi? Nous en avons parlé, c’est la question de la légitimité de l’interventionnisme en faveur de la libération animale.

Si cet avocat s’imagine cependant être en mesure d’attaquer la libération animale au nom de la soi-disant valeur des institutions, là il rêve totalement. Un tel délire peut être acceptable pour L214 ou les partisans de l’abolitionnisme de Gary Francione, qui croient en une réforme ou une révolution au sein des institutions… Mais nous, nous disons : halte-là!

Et nous avons bien vu que les associations légalistes n’ont strictement rien dit sur une affaire suivie par pratiquement la société française, ce qui est une sacrée démonstration de mauvaise foi et de capitulation.

Nous avons bien vu que les anarchistes n’ont également fait rien d’autre que dénoncer le racisme, sans rien voir de la question animale. Peut-être devrait-il aller aider l’avocat qui annonce :

« Nous avons fait des captures d’écran de tous les propos diffamatoires qui ont été tenus à l’égard de mon client depuis le début de l’affaire et nous allons nous réunir demain pour étudier les suites judiciaires à donner à ces propos. »

Voilà bien ce qui était à craindre : que la cause animale disparaisse derrière une affaire de faits-divers. Voilà pourquoi nous avons écrit ces articles, qui pouvaient sembler partir dans de nombreuses directions, voire contradictoires.

Il s’agissait cependant d’avoir au coeur la défense de l’intervention en faveur de la cause animale, principe légitime, sacro-saint, car moralement juste! La libération animale n’est pas un concept abstrait, c’est quelque chose exigeant une affirmation concrète.

L’avis d’un avocat défendant une justice au service des riches et donc nécessairement de l’exploitation animale n’a ici strictement rien à dire, il n’a pas le droit à la parole, car la seule parole qui doit s’affirmer est celle en faveur de la libération totale et sans conditions des animaux!