COP 21 : le septième jour

Il n’y avait hier pas de réunions officielles dans le cadre de la COP 21. Toutefois, on peut déjà avoir un aperçu sur l’impact du « brouillon » qui a été rendu samedi.

Nicolas Hulot était par exemple l’invité du « Grand Jury » du 6 décembre 2015, sur RTL.

A l’écouter, on devine la catastrophe. « Paris peut être le début d’une dynamique », « Il faudra accélérer derrière » : il exprime très clairement que rien d’exceptionnel ne va sortir de la COP 21, en reprenant son refrain du « c’est mieux que rien ».

Il est obligé de raconter qu’on est en train de découvrir de superbes nouvelles technologies, qu’on va vers une nouvelle ère de paix car les guerres depuis plusieurs décennies seraient liées à la bataille pour les énergies fossiles, etc.

Du grand n’importe quoi, qui vise à masquer la faillite qui se profile. Nicolas Hulot peut bien dire « Les Etats ne sont pas venus pour faire de la figuration », il sait très bien que le problème fondamental, ce sont les contraintes.

Ce qui s’annonce, c’est l’absence de contraintes clairement établies – on retombe sur la question de la division de l’humanité et de la négation de Gaïa.

Voici comment formule cela un avocat, docteur en droit et enseignant à l’université Paris I, sur Terra eco, qui a exactement le même point de vue que Nicolas Hulot :

« Une lecture juridique tout d’abord. De ce point de vue, le bilan n’est pas réjouissant.

L’accord, de rédaction assez médiocre et truffée de dispositions très générales et de termes mal définis, s’en remet pour l’essentiel à la bonne volonté des Etats eux-mêmes pour réduire le niveau insoutenable de nos émissions de gaz à effet de serre.

Sur des sujets clés comme le mécanisme de suivi des engagements des Etats à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ou le volume et les moyens de financement de la lutte de contre le changement climatique, l’accord demeure et demeurera sans doute assez évasif.

Cet accord n’entrera pas en vigueur avant cinq ans et il faudra sans doute encore du temps avant que la nouvelle Conférence des Parties à l’accord de Paris soit au complet et en mesure de forger les instruments de mise en œuvre de ce qui aura été convenu en 2015 à Paris.

Cette situation interpelle les juristes en droit de l’environnement. Le droit international de l’environnement doit être modernisé et, notamment, il doit être possible de mieux s’en prévaloir, directement, devant les juges nationaux.

Pourtant, la lecture politique de ce projet d’accord permet d’être optimiste sans être béat.

Elle permet aussi d’agir maintenant et sans attendre. Que le monde entier se soit donné rendez-vous au même endroit pour discuter d’un même texte à la même table pendant quinze jours est, en soi, historique. »

C’est totalement ridicule. On peut bien avoir l’esprit qu’on veut, le discours politique qu’on veut, ce qui compte ce sont les faits, la base, la réalité. Celle-ci ne permet pas d’affronter le réchauffement climatique, question planétaire, de par la division de l’humanité, l’anthropocentrisme.