« Modèle animal » : « notion » et « critères d’évaluation de la validité »

La vivisection n’est pas qu’une pratique : c’est une idéologie. C’est une manière pseudo scientifique de justifier des choses pseudos scientifiques, de nier la réalité au profit de « calculs ».

Voici un exemple tout à fait récent de cette idéologie, qui se situe dans une thèse de 204, dont voici les caractéristiques:

Soutenue le 05-12-2014
à Bordeaux , dans le cadre de École doctorale des Sciences de la vie et de la santé (Bordeaux) , en partenariat avec Université de Bordeaux II (Etablissement d’accueil) et de Institut des Maladies Neurodégénératives (laboratoire) .

Voici donc ce qu’on y lit :

A. Notion de modèle animal

Les modèles animaux peuvent être définis comme des préparations expérimentales développées à partir d’une espèce pour étudier des phénomènes se manifestant au sein
d’une autre espèce (Geyer and Markou, 1995). En partant du principe qu’il existe une homologie, ou au moins une analogie, entre les caractéristiques physiologiques et comportementales de différentes espèces, il est possible d’extrapoler à l’homme, des résultats obtenus en étudiant l’animal.

L’utilisation de modèles animaux est bénéfique car elle permet aux chercheurs de tester des hypothèses spécifiques dans des conditions expérimentales très contrôlées, en employant des méthodes impossibles à utiliser chez l’homme pour des raisons techniques, pratiques ou éthiques.

Dans le cadre de l’addiction, l’objectif est de développer chez l’animal de laboratoire certains des symptômes de ce désordre psychiatrique, en se basant notamment sur les critères diagnostiques du DSM (Markou et al., 1993; Nestler and Hyman, 2010). Cela constitue un challenge car les critères diagnostiques de l’addiction sont subjectifs, difficilement quantifiables, et régulièrement révisés et redéfinis.

Ainsi, pour identifier chez l’animal des symptômes tels qu’un désir irrésistible de drogue ou une incapacité à s’abstenir, il est nécessaire d’opérationnaliser ces symptômes de sorte de les identifier sur la base du comportement (Markou et al., 1993). De plus, dans la mesure où certaines capacités cognitives sont propres à l’homme (ex ; langage articulé) certains aspects de l’addiction peuvent ne pas être modélisables chez l’animal.

Il est intéressant de voir qu’il soit affirmé qu’on ne pourrait pas employer la vivisection des humains « pour des raisons techniques, pratiques ou éthiques ». Cela montre à quel point on est ici dans la négation du réel et vraiment dans l’auto-justification de la science au moyen de cette méthode barbare et idéaliste qu’est la vivisection.

Le document est d’ailleurs obligé de jouer sur les mots et les concepts (« extrapoler », « homologie », « analogie », etc.) afin de prétendre trouver un rapport « utile ». Voilà pourquoi la suite des lignes précédentes consiste justement en l’idéologie de la vivisection, avec la théorie du « modèle » qui serait « valide »…

B. Critères d’évaluation de la validité d’un modèle

Afin d’évaluer la pertinence d’un modèle animal, il est nécessaire de garder en vue le but initial qui a motivé le développement de ce modèle. Les champs d’action du modèle doivent être rigoureusement définis par avance, tout en tenant compte des biais et des limites (Nestler and Hyman, 2010). Après de nombreux débats, la communauté scientifique s’est accordée sur des critères standardisés, nécessaires et/ou suffisants pour juger de la pertinence d’un modèle.

Ainsi, il a été convenu qu’un modèle animal pertinent doit être fiable et valide (Willner, 1984; Hitzemann, 2000; Belzung and Lemoine, 2011). Le critère de fiabilité se réfère à la stabilité et à la consistance d’une variable d’intérêt à plusieurs niveaux d’analyse. La variable doit pouvoir être mesurée de manière objective, avec une faible variabilité intra-individuelle et inter-individuelle.

De plus, le phénomène observé et les effets des manipulations sur la variable doivent pouvoir être reproductibles dans des conditions similaires, à de multiples reprises et par des expérimentateurs différents (Markou et al., 1993). Il est cependant important de noter que la variabilité inter-individuelle n’est pas forcément un frein à la validité du modèle et peut au contraire constituer un atout pour la compréhension d’un phénomène. Cette variabilité inter-individuelle existe en effet chez l’homme et peut permettre de découvrir des facteurs de résilience ou de vulnérabilité à un désordre psychiatrique, lorsqu’elle est étudiée chez l’animal.

La variabilité n’est donc pas toujours synonyme d’erreur expérimentale. Le critère de validité se décompose en différentes catégories. Parmi les nombreuses
catégories de validité décrites et définies, les critères de validité apparente ou phénoménologique, de validité prédictive, et de validité constructive, sont les plus couramment employés. Selon la nature du modèle et l’effet recherché, différents types de validité peuvent être plus ou moins pertinents.

Le critère de validité apparente ou phénoménologique se réfère au degré de similarité phénoménologique entre le comportement du modèle animal et le symptôme
humain d’intérêt. L’identité phénoménologique inclut des aspects comportementaux et cognitifs uniquement, et non leurs bases neurales ou physiologiques. Bien que ce critère de validité semble intuitivement important, il n’est en réalité pas indispensable, difficile à défendre et peut même se révéler source d’erreurs. En effet, deux espèces différentes, et phylogénétiquement éloignées (telles que le rat et l’homme par exemple) ne peuvent partager les mêmes capacités cognitives et le même répertoire comportemental.

Il est donc difficile d’envisager que ces deux espèces partagent la même phénoménologie. Au sens strict, le critère de validité prédictive définit la capacité du modèle à identifier des drogues pouvant avoir un potentiel thérapeutique pour traiter un désordre psychiatrique humain (isomorphisme pharmacologique) (Willner, 1984). Dans un sens plus large, la validité prédictive inclut également la capacité d’un modèle à prédire certains marqueurs spécifiques et observables de la pathologie.

Ainsi un modèle animal peut être considéré comme répondant au critère de validité prédictive, s’il permet de faire des prédictions vérifiées sur le phénomène humain, à partir des résultats obtenus. L’identification de variables pouvant influencer similairement le modèle animal comme le phénomène humain étudié, peut jouer un rôle déterminant dans la compréhension du phénomène en question.

La validité constructive est plus complexe à définir car les avis divergent quant à ce qu’elle doit inclure (Belzung and Lemoine, 2011). Pour certains auteurs, la validité constructive définit l’exactitude avec laquelle le modèle mesure ce qu’il est censé modéliser (Geyer and Markou, 1995). Pour d’autres, la validité constructive fait référence à la capacité du modèle animal à reproduire les processus dysfonctionnels cognitifs et/ou comportementaux du désordre psychiatrique, ainsi que son étiologie (Belzung and Lemoine, 2011).

Ainsi, le critère de validité étiologique peut être inclus ou non dans la catégorie de validité constructive. Ce critère plus spécifique, définit l’existence d’étiologies identiques entre le phénomène humain et le modèle animal. Cette validité est difficile à vérifier car les causes d’une maladie psychiatrique sont bien souvent méconnues, le but du modèle animal étant justement de les établir. Ainsi, il est difficile de considérer le critère de validité étiologique comme un critère nécessaire à la validation d’un modèle animal.

Ces lignes sont admirables tellement elles sont absurdes. Comme on ne sait pas ce qu’on doit trouver… tout est permis. Comme on ne sait pas, on peut tenter un peu tout! Comme on ne sait pas, on peut rapprocher comme on peut et tenter d’en déduire quelque chose. Qu’on justifiera… par la vivisection. Car le cercle est ici sans fin.

Certains rapprochements peuvent être pertinents, mais y avait-il besoin de la vivisection pour cela? On peut se douter que non. Car ce qui ressort de ces lignes, c’est que la vivisection semble servir d’expérience à la pensée « scientifique »… alors que c’est cette même pensée « scientifique » qui choisit les critères de la vivisection. Difficile de faire plus anti-scientifique!

Ce n’est même plus « science sans conscience n’est que ruine de l’âme », c’en est le prolongement : ce n’est même plus de la science du tout.