Brutal article anti-vegan de « m le magazine style du Monde »

On ne dira jamais assez à quel point la France est le pays de la demi-mesure. Cela tient au catholicisme : on peut faire des choses « mauvaises », mais du moment qu’on s’en repent… D’où les « végétariens » qui mangent des poulets, des vegans à la carte ou bien réfutant l’universalité du véganisme, etc.

Il faut dire ici que la base sociale compte énormément. Le véganisme entre les mains de grands bourgeois désireux de mener une carrière universitaire ou juridique sera forcément « lissé » ; pareillement des bourgeois ou petit-bourgeois qui refuseront de choquer, de rompre avec leur milieu…

Tout est prétexte pour tenter de contourner, de manière opportuniste, la pression énorme, dont voici un exemple assez éloquent.

Difficile de faire un article plus anti-végan que celui-ci : on a ici une théâtralité grand-guignolesque assez fascinante, avec une conclusion qui fera clairement partie des annales de la bouffonerie la plus grande (et la plus ignoble) dans le refus du véganisme.

Il est tiré de « m le magazine style » du Monde qui, rappelons le encore et toujours, appartient historiquement à la presse catholique.

Un exemple de plus comme quoi le véganisme doit être strict, se fonder sur la rectitude morale, le refus des compromis, avoir comme base non pas soi-même mais la défense de la Nature et de chaque vie.

Ces gens ont peur d’une révolution bouleversant le mode de vie : ils ont raison, c’est une gigantesque menace pour eux, et nous vaincrons, car cela est juste et nécessaire. L’humanité doit assumer le véganisme!

Végan, une histoire de culte

Avez-vous un profond respect des animaux et de leurs droits ? Avez-vous choisi de n’utiliser ni de consommer de produits d’origine animale pour des raisons éthiques ? Etes-vous végétarien ou végan pour des raisons éthiques ?

Si vous répondez oui à l’une de ces questions, vos choix sont en passe d’être reconnus comme une « croyance » (creed) et protégés selon la législation sur les droits de l’homme en Ontario (Canada).

Engagée dans une procédure de révision des textes sur les droits de l’homme (Human Rights Code), la commission ad hoc de la province a rendu ses conclusions selon lesquelles « une croyance non religieuse qui influence de manière substantielle l’identité, la vision du monde et le mode de vie d’un individu, peut être considérée à l’égal d’une religion ».

Autrement dit, les végans pourraient être assimilés à des catholiques ou à des bouddhistes et bénéficier des mêmes protections que celles en vigueur contre toute discrimination raciale, sexuelle ou religieuse.

Dans ses considérations, la commission ne mentionne pas spécialement le véganisme, mais ses adeptes ont été les premiers à se réjouir.

Ainsi Camille Labchuk, directrice exécutive de l’ONG Animal Justice, qui milite en ce sens, précise sur son blog que, si la mesure était votée, « une école ou une université aurait l’obligation d’« accommoder » [to accommodate] tout étudiant en biologie qui refuserait de pratiquer une dissection animale en raison de sa croyance ; un employeur aurait l’obligation d’« accommoder » un salarié qui ne pourrait porter une tenue comportant des éléments d’origine animale (cuir, laine, fourrure, etc.) en raison de sa croyance ; un employeur devrait développer une culture d’entreprise n’excluant pas les végétariens ou les végans lors d’événements professionnels qui auraient lieu dans un steakhouse et offrant une solution alternative tenant compte de leur croyance ».

Les opposants à cette « équivalence droit de l’homme » accordée aux végans soulignent que c’est la porte ouverte aux scénarios les plus absurdes.

Que va-t-on faire des allergiques au gluten, des intolérants au lactose ou de celui qui se fait embaucher dans un restaurant « BBQ » (barbecue) et se plaint de n’être pas « accommodé » ?

Plus sérieusement, l’absence de menu végétarien à un séminaire d’entreprise relève-t-elle des droits de l’homme au même titre que la discrimination raciale ou la persécution religieuse ? Il est permis d’en douter et on cherche en vain des agressions ou des attentats antivégans commis par des terroristes carnivores.

Cette nouvelle foi végane a pourtant le vent en poupe (le glacier Amorino vient de sortir des sorbets 100 % végans), portée par des arguments imparables – lutte contre la souffrance animale, préservation de la planète, principes éthiques – qui s’attachent plus à détruire un mode de vie séculaire qu’à décrire un futur végan.

On peut aisément en imaginer les grandes lignes en se fondant sur le dogme : ni viande, ni poisson, ni lait, ni œufs pour s’en tenir aux seuls versets alimentaires.

Ce qui signifie plus d’élevage, plus de pêche, plus d’aquaculture, plus de vaches dans les prés, plus de basse-cour dans les fermes. Ce qui entraîne la disparition des bouchers-charcutiers, des poissonniers, des pêcheurs, des conserveurs, des bergers, des fromagers, des pâtissiers, etc.

Et la perspective d’une alimentation à base de fruits et légumes, riz, algues, graines germées ou non, avec le soja comme principal gisement de protéines. Un univers de soupes, tofu et ersatz industriels bourrés d’additifs, tel le steak in vitro ou la mayonnaise sans œufs. Il faut effectivement avoir la foi pour y croire.