La fausse gauche et dépénalisation

Ces dernières semaines, le thème de la dépénalisation du cannabis est très présent dans les médias. Nous en avions parlé notamment avec un numéro des « inrocks », la revue bobo expliquant la possibilité qu’il y aurait pour Hollande de redonner du tonus à son quinquennat en abordant la question…

Voici deux extraits de positions de mouvements de jeunesse pro-dépénalisation ; on devrait se dire qu’elles sont de gauche, mais on est là dans la version bobo, « moderne »…

Les deux documents datent de l’année dernière et expriment le soutien officiel à « l’appel du 18 joint », à travers un pseudo discours « responsable » qui ne vise qu’à masquer l’esprit mélangeant décadence et business, au nom de la « modernité »…

Voici la position des « jeunes socialistes » :

« Les Jeunes Socialistes participent aux rassemblements à l’Appel du 18 Joint pour la légalisation du cannabis. Loin de considérer que fumer du cannabis est sans risque, les Jeunes Socialistes réaffirment néanmoins que la légalisation du cannabis est une nécessité pour réduire la délinquance et s’assurer que la consommation du cannabis soit soumise à un contrôle et sujette aux moins de risques possibles. Une légalisation permettra un meilleur contrôle de la production et de la consommation, notamment chez les jeunes. (…)

Soumis aux lois du marché et considéré comme un produit anodin, le cannabis sera plus accessible pour les populations à risques. La libéralisation d’un produit qui reste un produit dangereux entraîne de facto une négation des problématiques de santé et de prévention, au profit des recettes.

Une solution à la fois efficace et protectrice des consommateurs serait celle d’une légalisation de la production, de la vente, et de l’usage, dans le cadre d’un monopole public, comme en Uruguay. La vente se ferait alors en pharmacie ou en parapharmacie et rapporterait plus de 1,6 milliards en divers impôts et taxes à l’État. Cette forme de légalisation permet de répondre tout autant aux problématiques de santé publique que de prévention de la délinquance, amenant une disparition du marché noir, avec une acquisition du cannabis sous le contrôle de professionnels de santé.

La légalisation permettrait d’en finir avec l’économie souterraine autour du cannabis, souvent coupé avec d’autres substances très nocives qui augmentent les risques sanitaires. C’est pourquoi il faut contrôler la qualité et réguler la vente du cannabis, par la puissance publique.

Parallèlement, une vraie politique de prévention permettrait d’informer les consommateurs et de les sensibiliser directement aux risques liés à la surconsommation ou au mélange avec d’autres substances (alcool, médicaments…). Les professionnels de santé pourraient, au sein des « coffee shop », d’avoir un contact régulier et individualisé avec les consommateurs. »

Voici la position des « jeunes écologistes » :

« Convaincu-e-s qu’une autre politique des drogues est possible, les Jeunes Écologistes participent cette année encore à l’Appel du 18 joint. Cet événement festif, moment d’échanges et de rencontres, vise à demander un changement de politique sur les drogues et en particulier le cannabis. Il est organisé dans plusieurs ville de France comme Paris, Lille, Lyon et Tahiti. Depuis 1970 et la loi sur les drogues, la politique répressive est un échec total : les jeunes Français et Françaises restent les premiers consommateurs en Europe ! En plus d’être inefficace et coûteuse, la prohibition du cannabis n’endigue en rien le trafic et la criminalité. Alors que la législation sur le cannabis évolue un peu partout en Europe et dans le monde, la France reste immobile. « À en croire les nouvelles annonces, l’État semble vouloir s’acharner à mener une répression accrue envers les personnes consommatrices, au détriment d’une réelle politique d’éducation et de prévention ! » s’insurge Rosalie Salaün, porte-parole des Jeunes Écologistes. L’efficacité anti-douleur du cannabis n’est plus à démontrer. La question de l’utilisation thérapeutique est donc essentielle et la commercialisation de médicaments de synthèse coûteux, monopolisés par l’industrie pharmaceutique, ne peut rester l’unique solution. Les Jeunes Écologistes demandent donc la dépénalisation de la consommation de cannabis à usage thérapeutique et récréatif, l’autorisation de l’autoproduction de cannabis dans un cadre non-marchand et le développement de la filière du chanvre, produit agricole écologique ayant de nombreux usages. C’est à nous, première génération concernée, d’ouvrir le débat. Soyons courageux-ses et demandons la dépénalisation du cannabis, une véritable politique de santé publique et de réduction des risques ! »