Le syndicat des professeurs SNES en première ligne pour la vivisection

Les professeurs sont souvent de gauche, mais culturellement ils sont toujours de droite. Ils sont conservateurs, pétris de certitudes académiques, méprisant avec les élèves, niant l’existence de la Nature, incapable d’être démocratique.

On en a une preuve vraiment écœurante avec l’initiative du syndicat SNES, qui a réussi à… annuler une décision ministérielle abolissant la vivisection de certains animaux dans les collèges et les lycées. La directive ministérielle interdisait tous les vertébrés et céphalopodes, les souris étant explicitement mentionnées, sauf ceux « faisant l’objet d’une commercialisation destinée à l’alimentation ».

La précision est importante, car on peut lire ici et là des remarques irrationnelles comme quoi la dissection avait été supprimée dans son ensemble, etc. En tout cas, donc le Conseil d’Etat vient de donner raison au SNES, dans un long document, où on lit entre autres la justification donnée pour l’annulation.

Ce n’est pas que le ministère a tort de le faire, dit le Conseil d’Etat… C’est qu’il l’a fait en se prévalant d’une décision de l’Union Européenne qui ne le dit pas. La décision est donc « juridiquement » infondée… On est ici en plein imbroglio juridique absolument pathétique, dont on rirait si les animaux n’en étaient pas les victimes.

7. Considérant, en second lieu, que, contrairement à ce que soutient le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, aucune autre disposition des articles R. 214-87 à R. 214-137 du code rural et de la pêche maritime, dont il n’est pas soutenu qu’ils n’ont pas assuré une transposition complète des dispositions de la directive du 22 septembre 2010, ne fait obstacle à l’élevage d’animaux vertébrés, à leur mise à mort et à l’utilisation de leurs tissus et organes lorsque cette utilisation est destinée à l’enseignement scientifique dans les classes du secondaire ;

8. Considérant qu’il résulte de tout ce qui précède que, s’il était loisible au ministre chargé de l’éducation, dans le cadre du pouvoir réglementaire que lui confère l’article L. 311-2 du code de l’éducation et dans le respect des procédures légales, d’interdire la dissection d’animaux vertébrés dans les classes du secondaires, il ne pouvait, sans en faire une interprétation erronée, se prévaloir des dispositions de la directive du 22 septembre 2010 et du décret du 1er février 2013 pour interdire, par voie de circulaire, dans les établissements d’enseignement secondaire, les travaux pratiques de sciences de la vie et de la Terre et de bio-physiopathologie humaine réalisés sur des vertébrés ou des céphalopodes mis à mort dans le but d’une utilisation expérimentale de leurs tissus et organes ;

Le SNES s’est bien entendu réjoui de sa « victoire » littéralement ordurière, avec des justificatifs pseudo-scientifiques. A l’époque, le SNES avait protesté pour, officiellement, deux motifs :

Cette circulaire apparaît comme une entrave supplémentaire à la liberté pédagogique et une étape supplémentaire à la disparition des travaux pratiques en SVT.

En résumé, on est « scientifique » et on fait ce qu’on veut, et on veut garder nos postes. Voilà une démarche à la fois corporatiste et résolument réactionnaire, allant tout à fait dans le sens du projet social de Marine Le Pen. Toute la dimension anti-démocratique des professeurs est ici parfaitement résumée.

On retrouve la même chose, donc, dans le communiqué « victorieux » :

Conseil d’État : annulation de l’interdiction de dissection des souris

lundi 11 avril 2016

Dans une décision en date du 6 avril 2016, le Conseil d’État a annulé la note de service de la DGESCO interdisant la dissection des souris – entre autres – dans les enseignements du second degré (voir aussi cet article).

Sans défendre les « dissections à tout prix », le SNES-FSU avait réagit en considérant que la DGESCO effectuait une transposition très « personnelle » des textes du ministère de l’agriculture sur lesquels elle s’appuyait.

Nous soutenons que la confrontation avec le réel est l’un des fondements de notre discipline, dans l’évident respect de la vie animale, et les solutions alternatives actuellement proposées – maquettes en plastique, programmes informatiques… – sont loin de pouvoir remplacer la manipulation du « vivant ».

Cette circulaire apparaissait comme une entrave supplémentaire à la liberté pédagogique et une étape supplémentaire à la disparition des travaux pratiques en SVT.
Cette décision du Conseil d’État rend aussi caduque la partie de la nouvelle version de la plaquette « Risques et sécurité en sciences de la vie et de la Terre et en Biologie Écologie », p. 6, concernant les dissections (téléchargeable sur le site de l’ONS).

Naturellement, on est en 2016 et une telle « joie » du SNES était tout de même un peu brutale, même pour un pays comme la France où la question animale est si arriérée. Le SNES s’est donc fendu d’une autre déclaration, censée la dédouaner d’arrières-pensées anti-animaux, mais en fait aussi lamentable que la première :

Mise à jour du 12 avril suite à certaines réactions

La circulaire ministérielle de décembre 2014 a provoqué un émoi chez les enseignants de Sciences de la vie et de la Terre de part son caractère abrupt, et le fait qu’elle s’appuie sur des textes réglementaires européens et en France du ministère de l’agriculture, qui ne correspondent pas aux situations d’enseignement dans les collèges et les lycées. Les travaux pratiques de SVT étaient conformes à la directive européenne que le ministère invoquait, notamment en termes de réduction de l’emploi d’animaux à des fins éducatives et scientifiques.

De fait, les dissections sont actuellement rares, elles correspondent à des choix pédagogiques des enseignants, sont soigneusement préparées avec les élèves, lesquels ne sont jamais obligés de les réaliser.

Ces séquences de cours, le plus souvent menées en classe de Seconde lors du travail sur la biodiversité et l’évolution des espèces, en conformité avec les programmes, sont aussi l’occasion de débattre avec élèves du respect de la vie animale, sauvage ou domestiquée, de l’alimentation humaine carnée…

La confrontation au réel est essentielle dans l’enseignement des sciences expérimentales, que ce soit pour développer les facultés d’observation que pour comprendre le fonctionnement des êtres vivants végétaux et animaux. Les images numériques, les reconstitutions en plastique sont des visions partielles et tronquées de la réalité, qui ne permettent pas le même travail avec les élèves. Le travail sur du matériel réel amène à se poser des question sur les responsabilités humaines, à être plus enclin à respecter la vie animale.

Quelle plaisanterie, le SNES qui prétend qu’il y aurait des « débats » ouvert grâce à la vivisection, notamment au sujet du respect de la vie animale ou encore de la « viande », appelée ici « alimentation humaine carnée » pour faire « scientifique »…

Quelle fiction ! Mais c’est un moyen de défendre sa corporation, en prétendant apporter des connaissances, en prétendant amener un débat. Que les professeurs s’opposent à la démolition programmée de l’éducation nationale, soit, mais quel sens y a-t-il à le faire sur une base totalement réactionnaire, totalement fausse ?

Comme si réellement les élèves de seconde, comme dit dans l’exemple du SNES, allaient connaître une révélation scientifique en taillant en pièce un cadavre…

En réalité, la vivisection à l’école n’est qu’un outil idéologique pour forcer l’exploitation animale dans les esprits, pour apprendre aux élèves à considérer les animaux comme des objets. Voilà la vérité, voilà ce que défend le SNES.