Pierre Perret : « La cage aux oiseaux »

La chanson populaire, ou la variété plus précisément, vise à divertir de manière simpliste, que ce soit intellectuellement ou émotionnellement.

On y trouve cependant des perles poétiques reflétant le point de vue populaire profond, comme cette admirable chanson de Pierre Perret appelant à libérer les oiseaux en cage. Le texte est encore d’une précision et d’une révolte formidable, 40 ans après.

Quand on pense qu’une telle chanson se retrouve sur l’album « Le cul de Lucette », album de 1972 à la chanson éponyme (« Mon préféré c’est celui d’ Lucette / Son merveilleux p’tit cul en trompette ») !

Notons bien qu’il n’est malheureusement pas possible de libérer aussi facilement de nombreux oiseaux « exotiques », en raison des difficultés d’acclimatation au climat en France et à la difficulté de trouver une alimentation adaptée. Même si on voit effectivement parfois de tels oiseaux voler, qui ont été abandonnés ou se sont enfuis et qui tentent de survivre…

Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez-les s’envoler c’est beau
Les enfants, si vous voyez
Des p’tits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté

Un p’tit dé à coudre
Et trois gouttes d’eau dedans
Au-dessus du perchoir
Un os de seiche tout blanc
Et un petit piaf triste de vivre en prison
Ça met du soleil dans la maison
C’est c’ que vous diront
Quelques rentiers vicelards
Des vieux schnocks
Qui n’ont qu’ des trous d’air dans l’ cigare
Une fois dans votre vie,
Vous qu’ êtes pas comme eux
Faites un truc qui vous rendra heureux

Si votre concierge fait cui-cui sur son balcon
Avec ses perruches importées du Japon
Ses canaris jaunes et ses bengalis
À votre tour faites leur guili-guili
Sournoisement, exclamez-vous
« Dieu ! quel plumage !
Mais, chère Madame
On vous demande au troisième étage »
Et, dès que la brignole aura l’ dos tourné
Même si on doit pas vous l’ pardonner