30 millions d’amis : France 3 censure Renaud

On se souvient de la manière dont la directrice de France 3 avait annoncé avec mépris et « comme en passant » la suppression de l’émission 30 millions d’amis.

France 3 a décidé de persévérer dans l’ignominie en exigeant la censure d’une partie de l’émission, la dernière, qui sera diffusée le premier juin.

En cause, ces propos pas du tout agressifs de Renaud, qui défend l’émission :

Je suis une fois de plus écœuré par le comportement des patrons de chaîne qui éliminent les animateurs parce qu’ils ne touchent pas les jeunes, parce qu’ils sont trop vieux. L’émission a assez duré, au bout de 40 ans, ils se disent « On va supprimer ça », alors que c’était une institution, cette émission.

La direction de France 3 a exigé de la production de 30 Millions d’Amis que cela soit supprimé et assume la chose entièrement, comme 20 minutes nous le relate :

« France 3 nous a harcelés au téléphone pour qu’on leur livre la bande sans cette séquence. Je leur ai dit d’assumer leurs responsabilités en me faisant un écrit et c’est ce qu’ils ont fait », a expliqué Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis et dirigeante de la société Pro-TV, qui produit l’émission.

De son côté, France 3 a déclaré « que la parole de Renaud est une critique ouverte à la décision de la chaîne et n’a pas sa place dans l’émission qui n’est pas une tribune ».

France 3 n’a peur de rien, mais il est vrai qu’avec des adversaires comme la Fondation 30 millions d’amis, elle ne risque pas grand chose. Rappelons que la revue de l’association ne l’est pas, étant indépendante et appartenant à un grand groupe de presse, que la Fondation a une ligne ouvertement institutionnelle, évitant le conflit à tout prix.

Or, la question animale est porteuse de quelque chose de très fort, allant bien au-delà d’une émission de télévision ou de quelques restaurants proposant des plats végétaliens. L’arrière-plan présente une contradiction terrible à la société.

Par conséquent, France 3 considère qu’elle s’appuie sur quelque chose de très « fort » : une modernité où l’individualisme règne en maître, où une émission sur les animaux pose trop de problèmes culturels pour l’idéologie dominante, notamment en raison de sa longue tradition.

Une émission de télévision se doit d’être sans intérêt, sans portée ; là cela risquait de ne plus être le cas…

Comment, quand on voit cela, penser que la société serait prête à accepter des « réformes » radicales en faveur des animaux ? Même une émission comme 30 millions d’amis passe par « pertes et profits » !