« Dissections animales en cours de sciences de la vie et de la Terre et bio-physiopathologie humaine »

La dissection est toujours la norme dans les collèges et les lycées de notre pays. Il y avait eu une polémique, récemment, autour du choix des animaux devant être utilisés (voir Le syndicat des professeurs SNES en première ligne pour la vivisection).

Voici la nouvelle liste réglementaire, fournie par l’Éducation nationale fin juillet 2016.

Dissections animales en cours de sciences de la vie et de la Terre et bio-physiopathologie humaine

La présente circulaire fixe les nouvelles règles relatives à la pratique des dissections d’animaux morts dans les activités d’enseignement au collège et au lycée.

Dans le cadre des travaux pratiques de sciences de la vie et de la Terre (SVT) et de bio-physiopathologie humaine (BPH) dans la série sciences et technologies de la santé et du social (ST2S), et plus généralement dans toutes les classes jusqu’au baccalauréat, des dissections ne peuvent être réalisées que :

– sur des invertébrés, à l’exception des céphalopodes ;

– sur des vertébrés ou sur des produits issus de vertébrés faisant l’objet d’une commercialisation destinée à l’alimentation.

Par conséquent, il n’est plus procédé à des dissections d’animaux morts élevés à seule fin d’expériences scientifiques.

Les formations supérieures des lycées et notamment les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) biologie, chimie, physique et sciences de la Terre (BCPST) et technologie et biologie (TB), qui préparent aux concours d’entrée des écoles vétérinaires, ne sont pas concernées par ces restrictions.

Les inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux des disciplines scientifiques concernées, dans le cadre de leur mission de formation et d’accompagnement des enseignants et en relation avec l’inspection générale de sciences et technologies du vivant, de la santé et de la Terre (STVST), apporteront aux enseignants toutes les précisions nécessaires quant aux alternatives à privilégier.

La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche
Najat Vallaud-Belkacem

Nous vivons une époque où bien souvent rien ne veut rien dire et on en a ici un exemple assez parlant.

La liste, déjà, n’est pas valable pour les « formations supérieures », qui ne sont « pas concernées par ces restrictions ».

Cela contredit d’ailleurs non seulement la liste en tant que tel, mais également la méthode, puisqu’il était expliqué que :

« il n’est plus procédé à des dissections d’animaux morts élevés à seule fin d’expériences scientifiques »

Cela n’est donc pas valable pour les « formations supérieures ».

Autre contradiction : on conçoit bien que, pour les vertébrés, les professeurs iront donc se procurer au supermarché ou au marché des animaux tués. Encore que cela soit peu évident, puisque le processus de transformation industrielle est important.

Mais qu’en est-il des invertébrés? Où les professeurs trouveront-ils des invertébrés?

Il en ressort que l’idée de l’Éducation nationale est de prétendre ne plus tuer des animaux spécifiquement pour les dissections. C’est de la poudre aux yeux, destinée à marquer les esprits au collège et au lycée, pour masquer le reste.

Et c’est tellement une opération de poudre aux yeux que l’incohérence pratique de la circulaire en découle nécessairement.