Confédération paysanne : « L’agriculture est un secteur qui peut créer de l’emploi si… »

La Confédération paysanne, née en 1987, affirme présenter un modèle alternatif pour l’agriculture. Elle a obtenu une importante médiatisation lorsque José Bové a été son porte-parole, d’avril 2000 à avril 2004, lui-même ayant été connu pour avoir, une année auparavant, participé au démontage du McDonald’s de Millau.

La crise des éleveurs étant un thème d’actualité importante, regardons ce qu’elle en dit. On peut lire dans son communiqué Crise laitière : Plan de licenciement massif engagé ! La chose suivante :

« L’agriculture est un secteur qui peut créer de l’emploi si on ne le vend pas à un libéralisme éperdu qui ne se préoccupe pas des travailleurs, ni de l’environnement, des paysages, de l’alimentation, de la société dans son ensemble ! »

On a ici une opposition entre le libéralisme et l’emploi, au nom des choses suivantes :

– les travailleurs,

– l’environnement,

– les paysages,

– l’alimentation,

– la société dans son ensemble.

Ce qu’on a là est rigoureusement anthropocentrique. Tous les termes employés visent à séparer de la Nature.

On a plus des êtres humains, mais des « travailleurs », comme si l’on pouvait séparer la personne travaillant de sa base naturelle. Il en va de même pour la réalité naturelle transformée en « paysage », comme si on pouvait ne garder de la Nature que ce qui est « utile ».

La Nature dans son ensemble se voit pareillement niée au profit de « l’environnement », c’est-à-dire ce qui environne l’humanité, et non pas donc la Nature en soi.

L’alimentation est, pareillement, ce qui est séparé de la Nature, comme si l’agriculture pouvait être découplée de la réalité naturelle à l’échelle de la planète.

Voilà pourquoi ce passage omet le principal : les animaux.

Les animaux sont en effet exactement au milieu des deux aspects de cette fausse opposition mise ici en place.

La Confédération paysanne peut mentir comme elle veut, comme le font les zadistes, en prétendant avoir une agriculture raisonnée, équitable, harmonieuse, que sait-on encore. Mais le fait, irréductible, est que les animaux restent les victimes au coeur de cette agriculture.

Car on peut prétendre ce qu’on veut : si les animaux ne sont pas concrètement respectés, alors c’est du bluff, du mensonge.

La petite production a les mêmes fondements que la grande et le principe de faire souffrir un animal est fondamentalement le même dans les deux cas.

Et on peut, on doit même dire que ceux qui font l’éloge de la petite production ou des réformes sont des gens qui tentent de maintenir le statu quo, qui nient la réalité : la croissance exponentielle de l’exploitation animale dans le monde.

La production de « viande » au Brésil va connaître une croissance de 30,7 % entre 2015 et 2025. Et voici un tableau sur lequel méditer.

Il montre la consommation de « viande » aux Etats-Unis et on y voit qu’elle repart à la hausse, que les projections estiment que cette hausse va continuer…

Conséquence logique de l’exploitation animale, source inestimable et incontournable de profits. Et une preuve de ne pas croire les réformistes qui nient les faits, refusant la nécessaire révolution !