Le calvaire des animaux dans la ferme-zoo du Biterrois

Depuis quelques jours, la ferme-zoo de Cessenon-sur-Orb (Hérault) offre un véritable spectacle de désolation.

800 animaux ont affronté la maltraitance, l’agonie. Des animaux morts sont entassés sous une bâche. D’autres, particulièrement amaigris, progressent difficilement dans leur enclos. Certains ne tiennent plus à la vie que par un fil. La ferme semble totalement abandonnée.

Canards, vaches et chèvres, échappés de leurs enclos dégradés, errent, en toute liberté, au beau milieu de ces installations en état avancé de délabrement et de saleté.

A quelques pas de là, deux villageois s’affairent. « On vient leur donner à manger, relate un habitant de Cessenon. Samedi, j’ai aidé à évacuer le corps d’un âne mort avec mon tracteur. C’est affreux. »

Le lieu fut longtemps prisé des touristes.

Il reçoit désormais des visiteurs beaucoup plus spécialisés. Direction des services vétérinaires, gendarmerie, Société protectrice des animaux… un étonnant ballet se joue actuellement, en toute discrétion, sur les hauteurs de ce petit village de l’ouest héraultais.

C’est là, au coeur de sa principale attraction, la fameuse ferme aux 800 animaux, que s’est noué le drame. Les responsabilités ne sont pas encore clairement établies.

Mais une chose est sûre : des faits de négligence ou de maltraitance ont conduit à la mort de près d’une trentaine de bêtes. « Lorsque je suis allé sur place, il y a peu de temps, certains cadavres étaient en état de putréfaction, relate une source qui préfère conserver l’anonymat. Une vingtaine d’animaux étaient décédés, d’autres étaient à l’agonie et ont dû ensuite être euthanasiés. Les pensionnaires n’étaient pas assez nourris et entretenus. »

Après un premier contrôle de lieux, la Direction départementale des services vétérinaires (DDSV) est revenue sur les lieux ce week-end, avec des équipes de la compagnie de gendarmerie de Béziers. « Parmi les animaux morts, nous avons retrouvé des moutons, chèvres, bovidés, volailles, équidés », confirmait, hier, Florence Smyej, chef du service santé et protection animale de la DDSV de l’Hérault.

D’après les premiers éléments recueillis par les services vétérinaires, les responsables de la ferme-zoo détiendraient les qualifications nécessaires à son exploitation. Alors comment a-t-on pu en arriver là ? Le site touristique a-t-il, comme semblent l’attester certains éléments, fait faillite ? Une double procédure, judiciaire et administrative, va tenter de faire la lumière.

La personne chargée de l’entretien de la ferme-zoo ferait actuellement l’objet de recherches. Le suivi des animaux est assuré, à titre provisoire, par les SPA des secteurs de Montpellier et Béziers.

Hier, le répondeur de la ferme-zoo tournait en boucle, en annonçant toujours la réouverture de ce funeste parc pour le 9 février prochain.

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