Commission d’enquête parlementaire : le soutien du quotidien Libération

La seconde escroquerie du 21 septembre 2016, en plus de celle du Monde, est celle de Libération. Les premières pages sont consacrées à la « viande végétale » et à la « viande in vitro ».

La viande végétale est considérée comme incroyable, car ayant la forme, la texture, le goût de la viande. La « viande in vitro » est présentée comme la grande solution de l’avenir. La couverture elle-même y a trait.

Cette approche en termes de « substitution » est ignoble. Apprécier le « goût » d’un être vivant mort est infâme. Valoriser la copie de ce « goût » est une aberration barbare.

Quant au reste, dès le début, on a bien entendu l’éloge de L214, avec des photos d’un rassemblement parisien lundi dernier où ses militants portaient, encore une fois, des animaux morts, ce que nous trouvons intolérable sur le plan de la dignité.

On y apprend que L214 met 17,2 sur 20 à Europe Ecologie Les Verts pour son action envers les animaux. C’est proprement hallucinant.

Libération avait fait l’éloge d’ailleurs de ce rassemblement, présenté de la manière suivante : « A Paris, L214 met en scène la souffrance animale« .

Nous regrettons énormément d’avoir à documenter cet article avec cette photo de présentation, que nous considérons être une insulte fondamentale à la dignité animale.

Voici ce qu’on lit, entre autre, dans cet article :

« Visages des participants graves et fermés, bustes immobiles : le tableau, si l’on peut dire, se veut solennel.

La tension est insupportable pour une jeune militante qui éclate en sanglots et doit confier son porcelet mort à un camarade. Des cris de cochons sortent de la sono, suivis d’une musique funèbre. (…)

Des passants s’arrêtent devant le happening et écoutent les explications de la militante de L214. Ainsi, Christine, 64 ans. Cette retraitée du secteur hospitalier de l’AP-HP qui se promenait dans le Quartier latin juge cette action «très bien. Il faut des trucs chocs pour faire prendre conscience aux gens de certaines réalités inconnues du plus grand nombre».

Elle qui mange de la viande, «mais de moins en moins», estime qu’«il faudra du temps pour faire changer les mentalités et prendre conscience de choses inacceptables en matière d’élevage animal». »

C’est un excellent exemple de comment cet appel à l’irrationnel n’apporte rien.

Sinon, tout comme le quotidien Le Monde le même jour, le Libération du 21 septembre 2016 a son éditorial abordant la question des abattoirs, avec ici aussi comme manière d’approcher la question le « choc » dans l’opinion provoqué par les vidéos de L214, avec là aussi l’éloge de la commission parlementaire.

Le voici, avec son humour plus que douteux (ou plutôt totalement sordide et indigne), sa négation de la possibilité d’une humanité végane, son éloge de l’industrie capitaliste modernisée pour améliorer les choses.

« A pas de loup, la cause des moutons avance. Et aussi celle des veaux, vaches, cochons, couvées… Deux technologies en sont la cause : le numérique et sa viralité, la biochimie. Les vidéos diffusées en ligne par l’association L214 ont provoqué un choc dans l’opinion.

Au plus carnivore des internautes, il apparaît maintenant clairement que les conditions d’abattage des animaux dans les usines à viande du pays ont quelque chose d’insupportable à la sensibilité contemporaine.

Du coup, l’Assemblée nationale s’est saisie du dossier. Une commission présidée par Olivier Falorni vient de rendre des conclusions pertinentes, dont la mise en œuvre devrait limiter les souffrances inutiles infligées aux animaux, victimes jusque-là négligées. Bien sûr, aux yeux des militants, elles apparaîtront comme un simple pis-aller.

C’est là que la biochimie entre en scène. Si on tue les animaux, souvent dans des conditions atroces, c’est qu’on les mange.

Comme il se passera des lustres avant que l’humanité devienne végétarienne, a fortiori végane, les techniciens du vivant ont exploré une voie nouvelle : le remplacement de la viande par des substituts alimentaires recomposés chimiquement. Utopie ?

Certainement pas. Nos enquêtes montrent qu’il est parfaitement possible de mettre des steaks ou des gigots dans notre assiette sans immoler préalablement une vache ou un mouton. Ainsi, par ce double canal, la technique, qui a souvent mauvaise réputation, vient soudain au secours de la nature.

A long terme, les conséquences de ce mouvement irrésistible sont vertigineuses : bouleversement des filières de production, reconversion des éleveurs, invention d’une nouvelle gastronomie, transformation de la condition animale. Sans doute les conservateurs de tous poils crieront-ils comme des cochons qu’on égorge. Chacun son tour… Cela s’appelle le progrès. »

Entre Le Monde et Libération, le véganisme a connu le 21 septembre 2016 une journée plus que rude.