Tout le monde sait que le Maroc est un pays qui est étroitement lié à la France. On parle ici d’intérêts visibles, mais également invisibles : on sait à quel point dans le tiers-monde la corruption des élites a un rapport étroit avec les gouvernements des pays « riches ».
Or, le Maroc est le premier producteur mondial de cannabis. Il faut donc jeter un oeil dessus, pour voir si la légalisation qui est plus que fortement poussée en France a un écho là-bas, ce qui confirmerait la tendance…
Et c’est justement bien le cas. Il existe un parti qui s’appelle, de manière fort étrange, le « Parti de l’authenticité et de la modernité ».
Ce nom contradictoire est en fait le reflet de la ligne de la monarchie, qui prétend à la fois être passéiste et moderne. La ligne est donc en quelque sorte celle du roi…
Et justement, le Parti de l’authenticité et de la modernité prône la légalisation du cannabis au Maroc. Il vient d’y avoir des élection et les résultats sont tombés : ce parti a eu 102 députés, juste derrière les islamistes du Parti de la justice et du développement, qui en ont eu 125.
Mais ce n’est pas tout : le Parti de l’Istiqlal a obtenu 46 sièges et lui aussi est pour la légalisation du cannabis au Maroc.
Il y a d’ailleurs eu un colloque international sur le cannabis et les drogues, organisé à Tanger, les 18 et 19 mars 2016… qui aurait dû s’intituler colloque « pour le cannabis » d’ailleurs.
Parmi les personnes invitées, justifiant la dimension internationale, on a ainsi Monika Brümmer, architecte, spécialiste dans la construction en chanvre, Kehrt Reyher directeur de « Hemp Today » un média au service de l’industrie du chanvre, Javier Gonzales Skaric qui est secrétaire technique du Forum Mondial de producteurs de plantes interdites…
Au moins c’est franc ! Surtout qu’en fait, une partie du Maroc produit du cannabis de manière publique, sans que cela soit illégal.
Il faut dire que plusieurs dizaines de milliers tonnes de cannabis produites par an – certains parlent de 700 000 tonnes – sur plus de 130 000 hectares, cela ne passe tout de même pas inaperçu…
Le Maroc ferme bien évidemment les yeux, prétextant que la région de Ketama-Issaguen, dans les montagnes du Rif, a eu historiquement le droit de produire le cannabis sur ordre du roi et que la tentative de supprimer cela en 1956 a échoué.
L’ONU a ainsi constaté en 2009 que 96 000 familles du Rif sont impliquées dans la production de cannabis, soit environ 900 000 personnes… Donc les 2/3 des paysans de cette zone.
Ces derniers temps, la monarchie a réprimé des personnes liées à la production du cannabis.
Maintenant, on peut essayer de deviner pourquoi. Le processus de légalisation du cannabis en France ne passera sans doute pas par une production autochtone ; le fait que la production soit marocaine permettra de faire passer de manière plus certaine la légalisation…
Mais pour cela, il faut un cannabis officiellement légalisé au Maroc, encadré par la monarchie, pour garantir la légalité internationale des bénéfices…