Une montre munie de capteurs pour surveiller la qualité de l’air

La "montre verte", dotée de capteurs pour surveiller la qualité de l’air, doit être expérimentée en région parisienne en 2009 dans le cadre d’une réflexion sur la ville à l’heure du numérique.

Les premières expérimentations auront lieu à Paris intra-muros, à Montreuil où des employés municipaux seront invités à porter la montre et à Saint-Denis auprès d’un public de chercheurs et d’étudiants.

Présentant jeudi à la presse le programme "Ville 2.0" lancé en 2006, la Fing (Fondation Internet Nouvelle Génération), a souligné que la "montre verte" permettra de "multiplier le nombre de capteurs environnementaux".

"Au lieu de recevoir des informations descendantes sur la qualité de l’air, les citadins auront l’impression de participer à la défense de l’environnement en faisant remonter des données", a expliqué Daniel Kaplan, délégué général de la Fing qui rassemble des entreprises, des chercheurs, des collectivités locales et des administrations.

Actuellement, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air Airparif compte 60 capteurs en région parisienne, selon la Fing. "Nous voudrions accroître par mille le nombre de ces capteurs dans la ville, pour compléter les mesures d’Airparif", a indiqué M. Kaplan.

Airparif a lui-même déjà mené plusieurs expériences de ce type en 2007 en équipant des particuliers d’un collier mesurant trois types de polluants. En 2008, l’organisme s’est également penché sur l’air que respirent les cyclistes.

"Il ne s’agit pas d’opposer un système à l’autre. Avec ce projet, nous voulons montrer que les citadins peuvent devenir co-producteurs des services urbains", a déclaré Thierry Marcou, responsable du programme Ville 2.0.

Inspiré d’expériences menées à Londres, New York et San Francisco, le projet "montre verte" vise à mettre au point un objet muni d’une puce GPS, d’un capteur de CO2 et d’un capteur de bruit pour traquer la pollution sonore. A un rythme prévu à l’avance, ou bien à la demande, la montre prendra des mesures et les communiquera à une plateforme commune "Citypulse". Les données recueilles seront rendues anonymes pour préserver la vie privée de chacun, précise la Fing.

"La fabrication est lancée. Les quinze premiers prototypes seront disponibles en juin", a précisé Thierry Marcou. Outre la Fing, le projet est notamment porté par le laboratoire universitaire Citu (Paris 1 et Paris 8). Altran, Orange et SFR font partie des entreprises partenaires.

Les données environnementales recueillies seront de qualité moyenne car les capteurs sont conçus pour être légers et ne pas nécessiter de maintenance, reconnaît la Fing. La plateforme permettra d’affiner par recoupement les données reçues.

Le projet est développé parallèlement aux Pays-Bas mais les Néerlandais ne devraient pas utiliser une montre comme support des capteurs mais plutôt une écharpe, a indiqué M. Marcou.

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