Yannick Jadot gagne les primaires d’EELV

17 146 personnes étaient inscrites pour les primaires d’EELV, 80,76% ont voté, 3,66 %  des bulletins étaient blancs, Yannick Jadot a obtenu 57,11% des voix, Michèle Rivasi 42,89%.

Dans la foulée, un site s’est ouvert, avecjadot.fr.

On y trouve une sorte de biographie, intitulée « 25 ans d’engagement pour l’écologie« . Les photographies qu’on y trouve sont assez géniales de par leur côté Tintin et Milou, c’est-à-dire l’engagement vu par une sorte de bourgeois catho, entre commisération et spectaculaire, avec un fond néo-colonial.

La biographie est, comme on peut le deviner, un éloge d’une sorte de réformisme associatif où, à vrai dire, on ne voit pas trop le rapport avec l’écologie.

Yannick Jadot milite au syndicat UNEF-ID, pépinière de cadres du Parti Socialiste à l’époque. Il va au Burkina Faso et au Gabon pour l’aide au développement, c’est-à-dire pour la coopération, sorte de service militaire néo-colonial et sans armes.

Lui-même est obligé, d’ailleurs, d’en convenir dans ce qu’il raconte :

Je pars au nom du Ministère de la Coopération en 1992, et reviens avec un rapport implacable sur les relations incestueuses et financières entre la Compagnie Forestière du Gabon en cours de privatisation, le géant français du bois François Pinault, son ami Chirac, le RPR, et leur bon camarade à tous, Omar Bongo. Mon rapport à peine remis, mon chef me convoque dans son bureau et exige que je lui remette toutes les copies existantes de ce rapport. « Tout cela n’existe pas », me signifie-t-il : ces enjeux nous dépassent tous les deux totalement.

Il va ensuite au Bangladesh, missionné par la Communauté européenne, fréquente le milieu des ONG, devient par conséquent un « altermondialiste » comme on disait à l’époque (nous sommes passés des années 1980 à 1990 et 2000), rejoint les Verts, Greenpeace et ensuite EELV.

Ce qui est formidable, c’est que dans ces deux derniers cas, Yannick Jadot explique qu’il a rejoint une structure… Parce qu’on lui a proposé :

« Quand Bruno Rebelle me propose de rejoindre Greenpeace, je connais déjà l’organisation »

« Au printemps 2008, Jean-Paul Besset et Pascal Durand me proposent de tenter l’aventure Europe Écologie avec Dany Cohn-Bendit. Ma réponse est immédiate : OUI ! »

« OUI ! »… pour être élu député européen, puisque Yannick Jadot le fut directement à son arrivée.

Et c’est là qu’on voit toute l’ampleur du problème. Yannick Jadot, ce n’est pas « 25 ans d’engagement pour l’écologie », mais « 25 ans d’engagement par l’écologie ».

A chaque étape de son engagement, Yannick Jadot a obtenu reconnaissance sociale et salaires significatifs. Son engagement s’est déroulé uniquement par en haut, jamais par en bas.

C’est de l’écologie de technocrate, et par conséquent c’est une écologie de technocrate : il n’y a ni morale, ni question animale, ni reconnaissance de la Nature, uniquement une posture.

D’ailleurs, que trouve-t-on sur avecjadot.fr, à part cette biographie ? Deux choses : un appel aux dons, un appel à contacter un élu pour qu’il parraine Yannick Jadot (il faut 500 parrainages pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles).

Et le programme ? Où est le programme ?

Il n’y en a même pas !

C’est dire la nature de cette « candidature », le sens de ce qu’est EELV. On touche ici le fond du fond, on est dans le vide le plus complet. Ces gens ne savent même plus faire semblant.