Conférence pro-cannabis dans une université parisienne

Après une petite période de battement, la campagne pour la légalisation du cannabis reprend. Une conférence  intitulée « Comment régulerait-on une économie légale du cannabis en France ?  » va ainsi se tenir demain à l’Université Paris-Diderot.

On remarquera le conditionnel, qui masque le fait qu’en réalité, il s’agit bien entendu de propagande en faveur du cannabis.

La présentation est du même acabit :

En Europe, les Français sont les premiers consommateurs de cannabis malgré des politiques publiques extrêmement répressives. Coûteuse et inadaptée à la réalité des trafics et à la complexité des modes de consommation, la législation actuelle ne fait chuter ni l’offre ni la demande.

Tandis que le débat sur le cannabis a longtemps été centré autour de problématiques liées à la santé et à la sécurité, ce sont désormais ces questions économiques qui concentrent l’attention des chercheurs et des politiques.

Selon l’OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies), le marché illicite du cannabis se chiffre à plus de 830 millions d’euros par an, alors que certains pays (Etats-Unis, Uruguay, Portugal, Pays-Bas…) renflouent leurs caisses en taxant la vente de cannabis légal pour financer des politiques sanitaires de prévention, de contrôle de qualité.

Si on part de l’hypothèse selon laquelle la légalisation du cannabis en France (dans son usage aussi bien récréatif que médical) est effective, quelles seraient alors les questions qui se poseraient du point de vue des trafiquants, des institutions publiques et de la société ?

L’État devrait-il s’approprier le marché en monopole public ou bien soumettre ce commerce aux lois du marché ? Quelles seraient les mesures de régulation à mettre en place, notamment dans la qualité du produit devenu légal ?

Comment l’État gèrerait-il les recettes et les coûts engendrés par la légalisation du cannabis ? Comment ce commerce dépénalisé s’insèrerait-il dans la législation européenne ? Comment évolueraient, en France, les zones de marchés et les réseaux illégaux ? Quel impact un marché légal du cannabis aurait sur les trafics des autres drogues considérées comme « dures » ?

L’argent, la qualité, la sécurité, voilà tous les arguments de ces partisans du cannabis et du commerce débridé, de la toute-puissance du marché et de l’individualisme.

Voici d’ailleurs la liste des invités, censés justifier le côté « scientifique » de la conférence qui est un soutien ouvert à la légalisation, profitant du « prestige » universitaire :

– Christian Ben Lakdhar, Economiste de la santé et des addictions
– David Weinberger, Sociologue, Institut National des Hautes Etudes de la Sécurité et de la Justice
– HYPE, Rappeur et ancien trafiquant
– Sébastien Beguerie, Entrepreneur, PDG de Alpha-CAT
– Stéphane Gatignon, Maire de Sevran
Animation par le journaliste Yérim Sar (VICE, Première)

C’est ici la faillite complète d’une certaine morale éducative. L’université elle-même bafoue le droit, puisque le cannabis et sa promotion sont encore interdits…

C’est l’agonie de toute une prétention à avoir certaines valeurs. Voici d’ailleurs également deux vidéos de Renaud Colson, maître de conférences en sciences criminelles à l’Université de Nantes.

Ces vidéos sont des productions officielles de l’université, et on peut voir le discours d’un professeur fervent partisan de la légalisation du cannabis, qu’il présente comme étant inéluctable, une avancée pour la santé, la sécurité, etc.

Là encore, c’est inégal. Mais l’Etat a décidé d’abdiquer devant l’individualisme. L’heure est au refus de l’universel et de la culture, la mode est aux Donald Trump, aux François Fillon et aux Emmanuel Macron.