Proposition de loi sur le transport animal

Philippe Noguès est un député qui a quitté le parti socialiste en soutenant les « frondeurs », après avoir pourtant par le passé soutenu Dominique Strauss-Khan.

Comprenne qui pourra, en tout cas il vient de déposer une proposition de loi sur le transport animal. Il est soutenu par 33 autres députés et sa proposition a été élaborée en partenariat avec CIWF France, l’ancienne PMAF.

On est ici dans l’accompagnement ouvert à l’exploitation animale, qu’il s’agit ici d’enjoliver à coups de mesures qui, d’ailleurs, ne servent qu’à permettre uniquement aux grosses entreprises de survivre.

Voici le début de cette proposition de loi, qui le prouve totalement : les chiffres énormes dont il est parlé représentent des êtres vivants… Une telle logique est inacceptable, mais apparemment pas pour les députés concernés.

« Mesdames, Messieurs,

Beaucoup d’animaux sont engraissés ou abattus loin de leurs lieux de naissance pour des raisons principalement économiques.

Au niveau européen, on estime que chaque année, près d’un milliard de volailles et 37 millions de bovins, cochons, moutons, chèvres et équidés sont transportés vivants à l’intérieur de l’union européenne et vers des pays tiers.

Les transports d’animaux longue distance (de plus de huit heures) représentent environ 10 % de l’ensemble des transports, soit 17,5 millions d’animaux.

Certains sont particulièrement fragiles, comme les jeunes animaux. Ainsi, en 2015, 1,3 million de veaux non sevrés ont été transportés entre les pays européens.

La France figure parmi les premiers exportateurs d’animaux vivants et est à l’origine de nombreux transports longue distance sur son territoire.

Elle exporte ainsi plus d’un million de gros bovins, en majorité destinés à être engraissés. Il s’agit essentiellement d’animaux mâles de 8 à 12 mois (broutards) mais également d’animaux « finis » destinés à l’abattage. Elle exporte également plus de 500 000 ovins. »

Maintenant, voici le passage qui suit immédiatement cela, et qui explique ouvertement que la réforme du transport des animaux est bon pour l’opinion publique, mais surtout pour le business…

« Les filières d’élevage françaises sont ainsi actuellement dépendantes des exportations, en particulier vers l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne mais également vers des destinations plus lointaines, hors de l’Union européenne (UE), notamment vers les pays d’Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Libye), le Moyen-Orient (Liban) et la Turquie.

Les exportations vers ce pays se sont ainsi développées de façon extrêmement forte en 2015, avec plus de 80 000 broutards exportés vivants vers la Turquie, et des objectifs affichés encore bien supérieurs (plus de 200 000 animaux), encouragés par le ministère de l’agriculture avec la création d’une plate-forme « France Viande Export » pour faciliter les partenariats économiques avec les pays importateurs.

Or nos concitoyens, de plus en plus sensibles à la question du traitement des animaux et au respect du bien-être animal, sont nombreux à nous interpeller sur les conditions de transports et sur ce qu’il advient des animaux issus de nos élevages.

Par ailleurs, le transport d’animaux sur de longues distances dans des conditions défavorables peut augmenter le risque de transmission et de propagation des maladies et le respect du bien-être animal peut influer sur la qualité des produits animaux.

Enfin, relocaliser l’abattage est une exigence pour nos filières et pour répondre aux attentes des citoyens, en termes de protection des animaux, de lutte contre le changement climatique, d’emploi mais aussi pour conserver et affirmer nos labels de qualité, et ainsi d’améliorer l’image de la filière viande auprès du consommateur UE et hors UE. »

Comme quoi cela sert de lire les propositions de loi. On voit très bien qu’il s’agit de renforcer la « qualité » du produit, de la valoriser.

La condition animale n’est qu’un prétexte. Il faut être bien naïf pour penser que ce discours économique serait un prétexte pour faire avancer la condition animale.

Le discours du « bien-être animal » masque de plus en plus une réalité nouvelle : comme avec la fausse écologie, tout cela n’est qu’accompagnement de la modernisation de l’exploitation animale.