Le Parlement européen ne se prononce nullement pour la fin des lapins en cage

Voici un exemple tout à fait exemplaire de l’escroquerie que représente le bien-être animal.

Il s’agit, encore une fois, de la journaliste Audrey Garric qui est à l’oeuvre, à travers le blog écologie du journal Le Monde, avec un article au titre racoleur :

Le Parlement européen se prononce pour la fin des lapins en cage

Il est expliqué la chose suivante :

« Mardi 14 mars, les députés européens ont voté, en séance plénière, un rapport d’initiative demandant l’élaboration de « normes minimales » pour améliorer le bien-être de ces mammifères et notamment la suppression progressive des cages.

Ils ont également appelé la Commission européenne à adopter une législation spécifique sur cet élevage industriel répandu mais qui reste méconnu. »

Est-ce vrai ? Absolument pas. Ce ne sont pas les députés qui ont voté, mais ceux de la commission de l’agriculture.

Il ne s’agit pas d’un rapport au sens strict, mais d’un projet de résolution.

Par conséquent, et naturellement, cette résolution est symbolique, c’est une proposition.

[Le parlement a bien voté en faveur de la résolution – qui est purement symbolique, rappelons le – à la suite de sa mise en place, avec 29 voix pour, 7 contre et 9 abstentions, sur un total de… 751 députés, la quasi totalité ne s’étant donc pas déplacé pour l’occasion, voyant « l’inutilité » de la chose!]

Le titre expliquant que « le Parlement européen se prononce pour la fin des lapins en cage » est donc entièrement mensonger. Il n’est pas que trompeur, il ne consiste pas en une erreur.

Il est un mensonge qui relève de l’idéologie du pseudo-progrès vanté par les partisans du « bien-être animal ».

L’article donne d’ailleurs à plusieurs reprises la parole à Léopoldine Charbonneaux, directrice de CIWF France (à la quelle était liée la « Protection mondiale des animaux de ferme »).

En voici un exemple :

« C’est une victoire formidable, un changement de paradigme. Ce combat était difficile car les lapins sont souvent associés aux clapiers. Mais les cages sont bien pires.

Nous nous réjouissons que le texte parle de leur fin progressive et non de leur aménagement, se félicite Léopoldine Charbonneaux, qui avait remis aux ministres européens de l’agriculture une pétition de 600 000 signatures en ce sens.

C’est un signal fort que la Commission ne peut ignorer. »

L’article est pourtant lui-même obligé de concéder que ce n’est pas le cas du tout :

« L’exécutif européen n’a aucun projet en ce sens, a toutefois indiqué dans l’hémicycle la commissaire chargée des consommateurs, Vera Jourova. Les lapins, a-t-elle rappelé, sont déjà protégés par une directive du Conseil concernant l’ensemble des animaux dans les élevages, datant de 1998.

En outre, « la Commission est d’avis que les Etats membres concernés sont les mieux placés pour gérer les problèmes relevant de la production de lapins« , a-t-elle ajouté. »

Mais donc pourquoi alors ne pas constater l’inanité de l’initiative, sa vanité ?

Tout simplement, parce qu’il y a besoin de prétendre qu’il y ait un progrès, il y a le besoin de faire miroiter l’espoir fumeux que les choses changent, même lentement.

On est ici dans une escroquerie morale, une arnaque pratique qui permet aux associations de bien-être animal de siphonner les personnes engagées et les moyens, tout cela pour amener dans un cul-de-sac complet.

La responsabilité historique de ces gens est énorme. Tout comme par ailleurs ceux, bien entendu, qui ont organisé cette résolution à la commission de l’agriculture.

Voici d’ailleurs ce qu’on lit dans l’exposé des « motifs » de la résolution. Le passage est long, mais il est nécessaire de l’avoir en entier, pour bien comprendre que de bout en bout, il est ici lutté pour la pérennité de l’exploitation animale, sa modernisation, l’amélioration de son image…

« Avec ce rapport d’initiative, votre rapporteur entend lancer un vaste débat sur l’élevage de lapins dans l’Union européenne et sur les méthodes de détention des lapins d’élevage, et encourager la Commission européenne à présenter une proposition législative ambitieuse.

La proposition devrait viser à combler les lacunes existantes qui donnent lieu à de graves abus en matière de bien-être animal dans la détention, l’élevage, la production, le transport et l’abattage des lapins d’élevage.

Dans l’Union européenne, les conditions de bien-être et les besoins propres à l’espèce des lapins sont la plupart du temps ignorés dans l’Union européenne.

Dans la majorité des États membres, il n’y a pas de législation spécifique contenant des exigences minimales obligatoires pour la protection des lapins dans l’agriculture.

L’application, la mise en œuvre et le respect des réglementations européennes et nationales sur le bien-être animal en général sont globalement insuffisants et les installations habituellement utilisées dans l’Union pour l’élevage et l’engraissement des lapins destinés à la production de viande ne satisfont même pas aux normes les plus élémentaires de bien-être animal.

Il est urgent d’améliorer la situation des lapins d’élevage dans l’Union et, de l’avis de votre rapporteur, la meilleure voie à suivre serait l’adoption d’une législation européenne imposant des normes minimales pour la protection des lapins dans les élevages.

Votre rapporteur a formulé plusieurs recommandations dans le présent rapport et dans le document de travail qui l’a précédé.

En bref, il est impératif d’éliminer progressivement l’élevage de lapins en batterie dans des cages stériles grillagées et de s’orienter vers d’autres méthodes d’élevage telles que les systèmes de parcs qui prévoient un espace suffisant par lapin et dans lesquels les lapins peuvent être élevés en groupes.

Les éleveurs procédant à cette reconversion devraient recevoir un soutien dans le cadre des programmes de développement rural de la PAC. Les systèmes de logement pour les lapins devraient comporter des plates-formes ou un espace similaire surélevé et suffisamment de matériaux d’enrichissement.

En outre, les temps de transport devraient être aussi limités que possible, en raison de la sensibilité de l’espèce, et les lapins devraient être nourris avant le transport et devraient disposer de suffisamment de nourriture, d’eau et d’espace pendant le transport.

Les caisses et cages de transport devraient permettre une position normale. Enfin, les lapins devraient être complètement étourdis avant l’abattage, en veillant à ce qu’il n’y ait ni souffrance, ni douleur ou stress. L’abattage devrait être fait en évitant que l’animal étourdi reprenne conscience.

Par ailleurs, votre rapporteur estime que l’adoption d’une législation européenne assurerait une interprétation uniforme, créerait des conditions de concurrence équitables et répondrait à la demande croissante des consommateurs d’une meilleure protection des animaux dans l’agriculture.

Ces dernières années, les grandes organisations et ONG européennes actives dans la protection du bien-être animal ont de plus en plus souligné la question de l’élevage de lapins et ont lancé des campagnes pour l’abolition des cages en batterie. On peut s’attendre à une augmentation de la pression du public sur cette question dans un avenir proche.

Enfin, compte tenu des maladies propres à l’espèce et du taux élevé de mortalité associés à l’élevage des lapins, l’administration systématique et généralisée d’antibiotiques est devenue une nécessité. Cette réalité exacerbe les problèmes liés à l’augmentation de la résistance antimicrobienne.

L’élevage des lapins sous sa forme actuelle pose ainsi également un problème de santé publique, d’autant plus que des antibiotiques très puissants, de dernier ressort ou de réserve, sont utilisés dans ce domaine.

Votre rapporteur est convaincu que le remplacement de l’élevage en cages par des systèmes d’enclos réduirait la nécessité de recourir à des antibiotiques et diminuerait ainsi les risques pour la santé publique.

Votre rapporteur est d’avis que, si ces recommandations étaient reprises dans une proposition législative future imposant des normes minimales pour la protection des lapins d’élevage et si, afin d’assurer des conditions équitables, ces mêmes normes s’appliquaient aux produits à base de lapins qui sont importés, nous pourrions alors commencer à améliorer la santé et le bien-être de millions de lapins élevés dans l’Union européenne et satisfaire aux exigences des consommateurs qui demandent des normes plus strictes en matière de bien-être animal dans l’agriculture. »

L’exploitation animale a un allié de poids avec les partisans du « bien-être animal » !