Jean-Luc Mélenchon et l’aquaculture, Marine Le Pen et « l’or bleu »

Jean-Luc Mélenchon a réussi une sorte d’OPA sur la question de l’écologie, à coups de volontarisme et de démagogie tournée vers le végétalisme.

Mais quiconque a porté son attention sur son programme sait non seulement que son programme vise surtout à soutenir les PME, mais qu’en plus il est un farouche partisan de l’aquaculture.

Son objectif n’est pas de mettre fin à un système, mais de le faire perdurer en ouvrant de nouveaux chemins, dont celui de l’océan.

Nous en avions déjà parlé en 2015 par exemple (Mélenchon : « la mer est l’avenir de la France »), mais c’est un de ses leitmotivs.

Voici sa réponse à la question « Pourquoi insister autant sur la mer dans votre projet écologique ? » posée par 20 minutes :

Pour qu’une économie redémarre, il faut trouver le secteur qui permettra la relance, et qui entraînera les autres. Nous avons le deuxième territoire maritime du monde.

L’économie de la mer, qui permettra de créer 300.000 emplois, concerne la pêche, la construction navale, les éoliennes, la culture d’algue, la biologie. Des activités indélocalisables.

Jean-Luc Mélenchon fait partie de ces gens qui disent : après avoir massacré les terres de la planète, allons y encore plus à fond avec l’océan!

Car qu’est-ce que l’aquaculture, si ce n’est l’élevage industriel appliqué aux animaux de l’océan?

Et voici ce qu’on lit effectivement dans le programme de Jean-Luc Mélenchon :

Instaurer un plan quinquennal pour l’aquaculture écologique, notamment marine et littorale, et soutenir l’utilisation des algues pour remplacer les énergies fossiles (plastiques, etc.)

C’est là le cauchemar absolu pour toute personne végane… C’est la dernière frontière, le début de l’asservissement total de la vie sur la planète.

En plus de cela, le programme prévoit également de soutenir la pêche africaine dans son développement. C’est là un pseudo-tiers-mondisme prétexte uniquement au développement économique de la France comme nouvelle puissance maritime…

Tout cela est on ne peut plus en contradiction fondamentale avec le véganisme et il n’est guère étonnant que Marine Le Pen ait la même perspective. Voici comment elle résume sa proposition :

valorisation de la dimension maritime de la France et développement d’un plan stratégique autour de l’économie de l’or bleu

L’or bleu ! Une autre expression est celle de « croissance bleue », employée par exemple par la « Fondation de la Mer » :

La Fondation de la Mer a questionné les candidats à l’élection présidentielle sur la place de la mer dans leurs programmes : elle se réjouit du consensus désormais affiché sur l’importance, pour la France, d’une politique maritime amibitieuse et sur le potentiel de la croissance bleue pour l’économie nationale.

C’est une véritable catastrophe qui se profile et on aurait donc bien tort de s’imaginer que Jean-Luc Mélenchon a une position différente ici ; il rejoint totalement la logique de Marine Le Pen visant à renforcer la France à tout prix.

On a ici une perspective totalement catastrophique et qui tient uniquement à l’égoïsme des gens en France, qui préfèrent leur petit confort personnel, même si ce petit confort s’amenuise pourtant d’ailleurs pour beaucoup.

Le 21ème siècle a besoin d’abnégation pour la planète, d’une bataille acharnée, d’un esprit strict, d’une combativité à toute épreuve… On est encore loin du compte, alors que se profile à l’horizon la lutte pour la défense de l’océan!